De tous les écrits de Turgot, cette pièce, restée méconnue, est certainement la plus remarquable. On y décèle toute la vigueur du libéralisme de celui qui devait devenir, en 1776, le remplaçant de l’abbé Terray comme Contrôleur général des finances de Louis XVI. Dans cette lettre de 1773, Turgot s’oppose à l’idée qu’on taxe le fer importé de l’étranger et qu’on réglemente celui produit à l’intérieur, soutenant plutôt que « toutes les branches de commerce doivent être libres, également libres, entièrement libres ». Dans la pure tradition du laissez-faire défendue par son maître Vincent de Gournay, il écrit de même que, « ce que doit faire la politique est de s’abandonner au cours de la nature et au cours du commerce, non moins nécessaire, non moins irrésistible que le cours de la nature, sans prétendre le diriger ; parce que, pour le diriger sans le déranger et sans se nuire à soi-même, il faudrait pouvoir suivre toutes les variations des besoins, des intérêts, de l’industrie des hommes… »
Après avoir republié ce texte sous forme d’article, nous en publions une version audio (.mp3) à télécharger ici.
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