Serge Audier s’entretient avec Raphaël Enthoven du néolibéralisme sur France Culture en 2009. Serge Audier est l’auteur d’un livre sur le colloque organisé par Walter Lippmann à Paris en 1938. 26 économistes et intellectuels libéraux y étaient présents, dont Hayek et Mises. Les participants s’interrogèrent pour savoir s’il convenait de conserver le mot « libéralisme » ou bien d’adopter celui de « néo-libéralisme ».
Exercice d’esprit critique : que vous inspirent les propos pour le moins discutables de Serge Audier concernant Hayek, Friedman et Lippmann ?
Découpage de l’émission en 6 parties :
1° Le néolibéralisme selon Serge Audier (Une vision proche de celle de Naomi Klein dans La Stratégie du Choc, le néolibéralisme ne serait qu’une nouvelle forme d’autoritarisme)
2° Extrait de la route de la servitude de Hayek (sur le socialisme)
3° Discussion sur Hayek (Hayek n’aurait donné qu’une caricature du socialisme)
4° Extrait de Friedman et discussion (toujours Naomi Klein comme référence commune)
5° Autour de Lippmann (avec lecture d’un extrait et discussion à propos de Mises)
6° Autour de Lipmann 2 (ou l’on distingue un bon libéralisme keynésien et un mauvais, autrichien)
A vos commentaires !!
Précisions tout de même que Serge Audier se définit lui-même comme un “socialiste libéral”, dans la tradition de John Stuart Mill, de Leonard T. Hobhouse en Grand Bretagne ou de Léon Bourgeois en France et du “New Liberalism” du début du XXe siècle aux Etats-Unis. L’idée est simple, elle se résume dans un cercle carré : concilier Etat-Providence et concurrence.
“Le socialisme libéral incarne une gauche réformiste à la fois radicale et éloignée du communisme – qu’il a réfuté en dénonçant les impasses du totalitarisme – et de tout rejet principiel du marché”, explique Serge Audier dans un petit livre qu’il a écrit sur le sujet.
Une excellente réfutation des allégations de Serge Audier à propos de Hayek est à lire ici
Je ne comprends pas comment on peut assimiler le libéralisme à une forme d’autoritarisme. Je ne comprends pas non plus l’appellation “socialisme libéral”. Il me semble que les deux sont antinomiques. Peut-être qu’il vaudrait mieux dire “libéral avec une dose de dirigisme” car derrière l’idée de socialisme se cache celle de donner à certains le pouvoir d’imposer par la force des actions que des individus totalement libres se refuseraient de faire.
Hayek déclare qu’une dictature respectant le droit naturel peut être temporairement préférable à la démocratie. D’où la confusion. Il parle de dictature, donc c’est traduit par autorité. Mais ce qu’il décrit n’est pas une dictature, puisque le pouvoir est encadré. Hayek préfère en fait un état de droit garantit par une dictature, à une démocratie autoritaire, qui bafouerait l’Etat de droit.
Je n’ai pas trouvé Serge Audier très intéressant. Le problème avec Hayek, Friedman, c’est que leur pensée se prête assez mal à des raccourcis.
Vous avez tout à fait raison, c’est ce que j’ai appelé le cercle carré.
Je signale cet article sur Hayek, qui réfute l’idée selon laquelle Hayek serait partisan d’une dictature libérale :
//www.contrepoints.org/2010/12/08/8656-dictature-liberale