Correspondance inédite entre Gustave Schelle et Yves Guyot

Au cours du premier tiers du XXe siècle, le mouvement libéral français accuse une tendance notoirement descendante, préparant sa complète disparition. La correspondance entre Gustave Schelle et Yves Guyot, deux des ultimes fidèles au libéralisme des Turgot, Say et Bastiat, trahit l'évolution des esprits. Schelle écrit à Guyot en 1924 : « Vous êtes le seul à l’heure qu’il est qui souteniez encore les bons principes. Les autres sauf de rares exceptions n’y comprennent rien. » L'un et l'autre devaient cependant mourir avant la fin de la décennie.

Réflexions politiques sur la guerre actuelle de l’Angleterre avec ses colonies et sur l’état de la Russie

En janvier 1777, dans cette brochure oubliée, le physiocrate Le Trosne commente avec enthousiasme les développements de l’indépendance des nouveaux États-Unis d’Amérique. Il prédit, à cette nation qui se donne des lois principalement fondées sur les bons principes, une prospérité et une force croissante, qui éblouiront le monde. Dans la seconde partie de son écrit, Le Trosne considère l’état de la Russie, autre nation qui surprend, en ce XVIIIe siècle : cet immense empire, conduit par des souverains éclairés, marche aussi vers la grandeur et la prospérité.

Un souvenir de Solférino, par Henri Dunant (1863)

En juin 1859, Henri Dunant est témoin de la bataille de Solférino, dans la campagne d’Italie. En observateur extérieur, il assiste au macabre épanchement de violence aveugle. Les armées s’élancent l’une contre l’autre, et vers la mort ; les nouvelles méthodes de destruction, plus perfectionnées, balayent les corps, dont elles prennent la vie ou qu’elles mutilent ; viennent ensuite le temps pour les survivants de poursuivre dans des corps à corps déchaînés leur œuvre de mort. — Cette œuvre fameuse, célébrée par Gustave de Molinari ou Frédéric Passy, fut aussi l’acte de naissance de la Croix-Rouge.

Discours du 24 mars 1847 sur la réforme électorale

Dans la séance du 24 mars 1847, Gustave de Beaumont intervient à la tribune pour défendre l'étude de plusieurs réformes électorales, visant particulièrement à étendre le droit de vote à une plus large fraction de la population. Pour lui, les mesures proposées sont modérées, et doivent être prises en considération. Les réformes politiques ne sont pas en elles-mêmes le but, mais un moyen d'obtenir des réformes économiques et sociales que le pays réclame et qui ne pourront être obtenues que lorsque la représentation nationale sera plus en phase avec les intérêts des diverses parties de la population. En ceci, la France suivrait l'Angleterre, où de grandes réformes sur la liberté du commerce, la poste, les impôts, ont suivi la grande réforme électorale de 1832.

Chronique (Journal des économistes, octobre 1898)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison d’octobre 1898, les ennuis causés par la douane, le protectionnisme ouvrier en Algérie, les progrès du socialisme en Allemagne, et les causes de la grève parisienne.

Des mesures propres à développer les progrès de la colonisation en Algérie

En mars 1857, quand la question de la colonisation en Algérie est placée à l’ordre du jour de la Société d’économie politique, après être restée depuis plusieurs mois parmi les sujets proposés, des tensions se manifestent. Auteur de la question spéciale qui doit être discutée, un fervent colonialiste fait face à différentes sensibilités contraires, du scepticisme de Léonce de Lavergne à l’anti-colonialisme radical de Joseph Garnier. Comme ce sera le cas à d’autres occasions, le compte-rendu officiel de la réunion tâche toutefois d’adoucir les frictions ; il résume ou mentionne à peine des controverses importantes, et donne, malgré la vérité, l’apparence d’une discussion banale, sans grands remous.

L’agriculture en France et le libre-échange

Spécialiste reconnu des questions agricoles, Léonce de Lavergne étudie dans cet article de 1856 les effets comparés du libre-échange et de la protection sur les principales branches de la production agricole. Contre les protectionnistes, qui soulèvent des craintes chimériques, et contre certains libre-échangistes eux-mêmes, qui font des promesses un peu hasardées, il établit précisément ce que l’agriculture aurait à gagner au libre-échange. Compte tenu des circonstances nationales, ce gain ne serait pas éclatant, mais il serait toutefois clair et évident, dit-il. Il faut donc réformer les tarifs de douane dans le sens du libre-échange et ne les conserver que comme outil fiscal qui en vaut bien un autre. 

Chronique (Journal des économistes, juillet 1887)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de juillet 1887, le service militaire obligatoire, les mesures contre les étrangers vivant en France, la fin du monopole des poudres, la séparation de l’Église et de l’État, la colonisation française en Algérie, le monopole des omnibus, la situation économique et sociale en Irlande, et l’antisémitisme en Russie.

De l’intervention du pouvoir dans les élections

Dans cette brochure anonyme parue en 1843, Gustave de Beaumont revient sur ce qui fut l’un de ses thèmes politiques de prédilection : la corruption électorale. Au moment où les électeurs sont appelés à voter, ou même pendant une longue période préalable, le pouvoir joue de son influence injuste et pernicieuse : qu’une petite bourgade, par exemple, retranchée dans l’opposition, veuille bien soutenir le gouvernement dans son vote, et elle peut se promettre que les travaux importants sur son canal, ses routes, ses ponts, etc., seront entrepris. Ce système vicie les institutions libres d’un peuple, et il faut lutter par les lois et les mœurs pour rétablir la justice et la moralité dans les élections.

Esquisse d’une politique rationnelle (Partie 2 sur 2)

Dans cette longue étude en deux parties, Jean-Gustave Courcelle-Seneuil pose les bases d’une politique rationnelle. Il examine tour à tour le fondement des constitutions, le mécanisme des lois, l’organisation des gouvernements et le recrutement des fonctionnaires. Il remplace l’abus des mots par la précision des principes, et l’égarement de la routine par un programme de réforme ambitieux mais à opérer dans le temps et sans révolution.

Chronique (Journal des économistes, décembre 1898)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de décembre 1898, les effets de la politique protectionniste sur les relations de la France avec l’Angleterre, la liberté pour les femmes de devenir avocates, l’antisémitisme en Algérie, et une solution pacifique à la question de l’Alsace-Lorraine.

Esquisse d’une politique rationnelle (Partie 1 sur 2)

Dans cette longue étude en deux parties, Jean-Gustave Courcelle-Seneuil pose les bases d’une politique rationnelle. Il examine tour à tour le fondement des constitutions, le mécanisme des lois, l’organisation des gouvernements et le recrutement des fonctionnaires. Il remplace l’abus des mots par la précision des principes, et l’égarement de la routine par un programme de réforme ambitieux mais à opérer dans le temps et sans révolution. 

La question des traités de commerce

En 1879, une « Association pour la défense de la liberté commerciale et industrielle et pour le maintien et le développement des traités de commerce » a été fondée par Léon Say et ses amis, et tient des conférences régulières. Dans celle qui suit, Jules Simon développe les arguments du libre-échange et combat les prétentions des protectionnistes. L’ambition générale, toutefois, est modeste : il ne s’agit pas de réclamer un libre-échange intégral, mais le maintient des dispositions des traités de commerce actuels.

Lettres à Karl Fredrik Scheffer

Dans cette correspondance inédite, Dupont de Nemours revient notamment sur l’activité, souvent vive, mais parfois aussi atone, de l’école physiocratique, en proie aux difficultés, faisant face à la censure et aux préjugés. Le bras droit de Turgot au ministère n’a pas longtemps l’occasion de remplir ses lettres d’enthousiasme. Très vite la réalité de la mise en retrait, du succès des opinions contraires, retrouve place dans ses lettres. Honnête et perspicace, Dupont offre un tableau précieux du développement de la pensée économique libérale autour des années 1760-1770.

L’étatisme en fait d’alcool (Troisième partie)

Dans la troisième et dernière partie de son étude sur l’étatisme en fait d’alcool (1896), Eugène Rostand revient sur le double objectif, inconciliable, visé par les partisans du monopole : combattre l’alcoolisme et transformer l’alcool en produit fiscal. Il en vient ensuite à ses propositions, à la fois par la loi (contraintes sur le nombre de débitants, contrôle sur la toxicité maximale), et par l’initiative des individus et des associations. 

Chronique (Journal des économistes, octobre 1897)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison d’octobre 1897, les trusts aux États-Unis et en France, les injustices de la colonisation française en Nouvelle-Calédonie, en Algérie et au Tonkin, et la sécurité des chemins de fer publics en Allemagne.

Chronique (Journal des économistes, février 1903)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de février 1903, le défaut des traités de commerce, les frais croissants de la guerre, le rôle de l’État jugé par Henry Maret, et les injustices européennes commises en Algérie.

Chronique (Journal des économistes, septembre 1898)

Chaque mois, entre 1881 et 1909, Gustave de Molinari a publié une chronique politique et économique dans le Journal des économistes, commentant l’actualité française et internationale sous un angle résolument libéral. Au programme notamment, dans cette livraison de septembre 1898, la proposition d’un désarmement général en Europe ; l’antisémitisme en Algérie, ses causes et ses développements récents ; une solution à la question de l’Alsace-Lorraine ; et les injustices commises par les Français en Cochinchine.

L’Afrique sous le gouvernement républicain

En 1848, la colonisation en Algérie, entamée en 1830, fait naître de plus en plus de doutes de la part des libéraux français. Déjà la première génération à l’avoir vécue est devenue plus sceptique, à l’image de Tocqueville. Mais pour certains nouveaux venus, comme Frédéric Bastiat ou Léonce de Lavergne, les résolutions sont plus radicales. Dans cet article, ce dernier demande que l’on enclenche une décolonisation, en abandonnant les campagnes aux indigènes, pour ne maintenir qu’une activité commerciale dans quelque villes choisies. Cette mesure radicale, dit-il, est une nécessité, et elle nous évitera bien des périls, bien des gaspillages, et empêchera surtout que l’histoire de la France soit durablement entachée par les violences et iniquités que la colonisation traîne à sa suite.

L’argent et ses critiques

Dans cette conférence prononcé devant un public majoritairement composé d’ouvriers, Henri Baudrillart explique les mécanismes de la monnaie, la formation du capital, l’échange (1867). Dans son exposé, il balaie l’un après l’autre les conceptions fausses et les sophismes qui ont eu cours pendant de nombreux siècles — si même ils n’ont pas survécu jusqu’à lui, et peut-être jusqu’à nous.