Questions de statistique à l’usage des voyageurs

Bien avant la mode des voyages d’agrément, plusieurs authentiques libéraux ont été des voyageurs éclairés. Quoique l’histoire d’un pays livre parfois à la postérité une image dans laquelle bientôt il ne se reconnaît plus, les aperçus sur les nations qu’ils ont visitées peuvent encore servir à notre instruction. Mais si Tocqueville ou Volney furent des voyageurs attentifs, ils le doivent à une méthode d’inspection très méticuleuse, dont on a trace, pour le premier, par la correspondance et le carnet de voyage, et dans le cas du second, par le texte publié ici, qui donne le plan de questions que le voyageur doit avoir à l’esprit s’il souhaite acquérir une compréhension rigoureuse du pays qui l’accueille.


Volney, Questions de statistique à l’usage des voyageurs, Paris, 1813.

 

QUESTIONS DE STATISTIQUE À L’USAGE DES VOYAGEURS.

L’art de questionner est l’art de s’instruire ; mais pour bien questionner, il faut avoir déjà une idée des objets vers lesquels tendent les questions : les enfants sont grands questionneurs ; et parce qu’ils sont ignorants, leurs questions sont mal assises ou mal dirigées. Dans la société, un homme donne souvent sa mesure par une question bien ou mal faite ; dans le monde savant, une classe essentiellement questionneuse est celle des voyageurs : par cette raison leur tâche devient difficile à mesure qu’ils s’élèvent à des connaissances moins vulgaires et plus étendues. Pour avoir éprouvé ces difficultés, quelques-uns d’entre eux se sont créé des méthodes de recherches propres à soulager leur esprit : ils ont composé même des livres de questions sur chaque matière. Le mérite de cette invention semble appartenir à nos voisins du Nord : l’ouvrage de ce genre le plus considérable, est celui du comte Léopold Bershtold, noble de Bohême, l’un des philanthropes les plus recommandables de l’Allemagne qui en compte beaucoup. L’intention du livre est digne d’estime, mais sa forme a l’inconvénient de fatiguer la mémoire par la multitude des questions et par la répétition des mêmes idées. En méditant ce volume, un ami, un admirateur du comte Berschtold crut concourir à ses vues d’utilité publique, s’il réduisait ses questions à des éléments plus simples, à un système plus concis. De ce travail est né le tableau resserré que nous présentons ici, qui n’est pas une production nouvelle : il y a bientôt 20 ans qu’il fut dressé par ordre du gouvernement français, et spécialement du ministère des relations extérieures : à cette époque (1795), où le goût de l’instruction se ranima, des chefs éclairés sentirent d’autant plus le besoin de diriger leurs agents qui résidaient en pays étranger, que beaucoup de ces agents exerçaient pour la première fois leurs fonctions. L’administration les considéra comme des voyageurs diplomatiques et commerciaux, au moyen desquels elle devait se procurer des informations plus complètes, plus étendues qu’auparavant. Pour diriger leurs recherches, elle sentit la nécessité d’avoir un système de questions bien ordonné. L’opinion publique désignait un livre récent dans lequel se faisait remarquer ce genre de mérite.  Le ministre appela l’auteur et le chargea de la rédaction du travail qu’il avait en vue. Les questions suivantes furent composées et bientôt imprimées en un petit format, dont les exemplaires furent bornés à un assez petit nombre. Déjà le temps et les évènements les ont rendus rares, et parce que quelques personnes en place en ont connu d’heureux résultats, et ont désiré de voir ce modèle plus répandu, l’on s’est déterminé à le réimprimer en un format susceptible d’être joint à la plupart des livres de voyages. On ne doit point répéter ici l’instruction officielle qui servit de préliminaire : néanmoins, comme elle contient plusieurs idées qui concourent au développement du sujet, l’on a cru convenable d’en conserver la substance. 

« L’administration, y est-il dit, pense que les loisirs, souvent assez longs dont jouissent ses agents dans les pays étrangers, leur laisseront le temps de vaquer aux recherches qu’indiquent ces questions : elle espère même que ce travail ne sera pas sans attrait pour eux, puisqu’il répandra sur tous les objets qui les environnent un intérêt de curiosité, qui bientôt se changeant en instruction, les attachera de jour en jour davantage : quelquefois par leur position, privés de société, ils en trouveront une aussi utile qu’amusante dans leurs rapports et leurs entretiens avec les artistes et les hommes expérimentés de tout genre qu’ils devront consulter ; et plus souvent encore privés de livres, ces questions leur en fourniront un presque fait, puisqu’elles sont une table de chapitres qu’il ne s’agit que de remplir ; qui, pour être remplie, de demande que de fixer leurs regards sur le modèle de tous les livres, sur le spectacle de la nature et sur celui des faits sans cesse présents à leurs yeux ; en sorte qu’en les recueillant, ils se procureront un livre d’autant plus piquant, qu’eux-mêmes en seront les auteurs.

« L’administration a donc lieu de penser que ses agents concourront avec zèle à attendre le but d’utilité qu’elle a en vue, et qu’elle aime à leur communiquer. Persuadé que toute vérité, surtout en gouvernement, n’est que le résultat d’une longue expérience, c’est-à-dire, de beaucoup de faits bien vus et judicieusement comparés ; que ce qu’on nomme principes de gouvernement ne sont que des faits sommaires, que des résumés de faits particuliers ; qu’enfin toute bonne théorie n’est que l’exposition d’une bonne pratique, le ministère a désiré de rassembler, sur la science si importante de l’économie politique, un assez grand nombre de faits pour retirer de leur comparaison mûrement méditée, soit des vérités neuves, soit la confirmation des vérités connues, soit enfin la réfutation d’erreurs adoptées ; et ces faits seront d’autant plus instructifs, qu’ils procéderont de lieux plus divers, qu’ils seront observés par plus de spectateurs, et qu’ils présenteront plus de rapports ou même de contrastes dans le climat, le sol, les produits naturels et toutes les circonstances physiques et morales.

« C’est dans cette intention qu’ont été dressées les questions ci-jointes. Plus on les analysera, plus on se convaincra qu’elles ne sont pas le fruit d’une vaine curiosité ou d’une perquisition inquiétante, mais que toutes tendent vers des fins d’utilité publique et sociale. Les agents reconnaîtront ce caractère même dans les questions qui d’abord y sembleraient étrangères ; par exemple, celles sur les vents, qu’on croirait n’appartenir qu’à une science de physique abstraite, touchent cependant de près l’administration et le commerce ; car si, comme on a droit de l’espérer, l’on parvenait à connaître le système général des courants de l’air ; si l’on s’assurât que lorsque le vent règne sur une plage, il est le produit ou le correspondant de tel autre vent sur telle autre plage ; qu’un même vent pluvieux et fécond sur telle côte de France ou d’Espagne, est sec et stérile sur telle côte opposée d’Amérique et d’Afrique, il naîtrait de ces connaissances une théorie aussi hardie que certaine pour des spéculations d’approvisionnements, de commerce, d’expéditions maritimes. Il en est ainsi des questions sur l’état physique d’un pays, sur la nature de ses productions, sur les aliments de son peuple et sur ses occupations. Dès longtemps des observateurs profonds ont cru reconnaître que tous ces objets avaient une influence puissante sur les habitudes, les mœurs, le caractère des nations, et par suite sur la nature des gouvernements et le genre des lois. Il serait infiniment important d’asseoir sur de telles questions un jugement déterminé dans un sens quelconque ; et ce jugement ne peut se prononcer que d’après un examen suffisant des faits. Le résultat, atteignant aux bases fondamentales de toute législation, intéresse toute l’humanité ; la nation française aurait bien mérite du genre humain en constatant des vérités d’un ordre si élevé. 

« Le ministère, en adressant ces questions à ses agents, n’a point entendu les atteindre à donner la solution de toutes par eux-mêmes. Il sent trop bien que plusieurs d’entre elles exigent des expériences et des travaux pour lesquels ils n’ont pas un temps suffisant ; il est naturel, et même nécessaire, qu’ils consultent les habitués du pays où ils résident. Mais le ministère désire qu’ils portent une circonspection scrupuleuse à s’adresser aux plus instruits qui, en même temps, joignent à l’exactitude l’amour de la vérité. Il leur recommande cette exactitude dans la spécification des poids, des mesures, des quantités. Le principal mérite des expériences consiste dans la précision ; et si l’estime attachée à un travail est un premier encouragement à l’exécuter, ils doivent être persuadés que le gouvernement attache un grand prix à celui dont ils sont chargés ; qu’il en connaît les obstacles, les difficultés, et qu’il sait d’avance que telle réponse de deux lignes leur aura coûté souvent un mois de recherches ; mais ces deux lignes seront une vérité, et une vérité est un don éternel à l’humanité.

« Le ministère ne les borne pas non plus strictement aux chefs des questions qui sont proposées ; ils peuvent en joindre du même genre. Seulement il les invente à ne pas trop les multiplier. Ce n’est pas la quantité qui fait le mérite des observations, c’est la justesse, et la justesse veut beaucoup de temps. Par cette raison, ce ne sont point des mémoires rédigés qu’il leur demande, ce sont des notes ; et pour plus de précision et de clarté, il les engage à les accoler en face des questions. »


QUESTIONS D’ÉCONOMIE POLITIQUE.

 

SECTION PREMIÈRE.

ÉTAT POLITIQUE DU PAYS.

ARTICLE PREMIER.

Situation géographique.

1. Quelle est la latitude du pays ?

2. Quelle est sa longitude ?

3. Quelles sont ses limites de toutes parts ?

4. Combien de lieues qu’arrhes contient sa surface ?

ART. II.

Climat, c’est-à-dire état du ciel.

5. Quel degré marque le thermomètre de Réaumur en chaque mois ?

6. Quelle différence marque le thermomètre en un même jour du matin à midi ?

7. Quelle est la hauteur du baromètre en chaque mois ?

8. Quelles sont ses plus grandes variations ?

9. Quels sont les vents régnant en chaque mois ?

10. Sont-ils généraux et communs à tout le pays, ou divers selon les cantons ?

11. Ont-ils des périodes fixes de durée et de retour ?

12. Y a-t-il des vents journaliers de mer et de terre, quelle est leur marche ?

13. Par où commence chaque vent à se faire sentir, est-ce du côté où il vient, ou du côté où il va ?

14. Quelles sont les qualités de chaque vent, c’est-à-dire, quel vent est sec ou pluvieux, chaud ou froid, violent ou modéré ?

15. En quel mois pleut-il davantage ?

16. Combien de pouces d’eau tombe-t-il par an ?

17. Y a-t-il des brouillards ; en quelle saison ?

18. Y a-t-il des rosées ; en quel lieu, en quel temps sont-elles plus fortes ?

19. Les pluies tombent-elles doucement ou par ondées ?

20. Y a-t-il des neiges ; combien durent-elles ?

21. Y a-t-il des grêles ; en quelle saison ?

22. Quels vents amènent les neiges et les grêles ?

23. Y a-t-il des tonnerres ; en quel temps et par quel vent ?

24. De quel côté se dissipent-ils ordinairement ?

25. Y a-t-il des ouragans ; par quel vent ?

26. Y a-t-il des tremblements de terre ; en quelle saison ; quels sont leurs présages ; viennent-ils après les pluies ?

27. Y a-t-il des marées ; quelles sont leurs hauteurs ; quels vents les accompagnent ?

28. Y a-t-il des phénomènes particuliers au pays ?

29. Le climat a-t-il subi des changements connus ; quels sont ces changements ?

30. La mer a-t-elle haussé ou baissé sur les rivages ; de combien sa hausse ou sa baisse, et depuis quel temps ?

ART. III.

État du sol.

31. Le terrain consiste-t-il en plaines ou en montagnes ; quelle est leur élévation au-dessus du niveau de la mer ?

32. Le terrain est-il couvert d’arbres et de forêts, ou est-il nu et découvert ?

33. Quels sont les marais, les lacs, les rivières ?

34. Peut-on calculer combien il y a de lieues carrées en plaines, en montagnes, en marais, en lacs et rivières ?

35. Y a-t-il des volcans allumés ou éteints ?

36. Y a-t-il des mines de charbon ?

ART. IV.

Produits naturels.

37. Quelle est la qualité du terrain ; est-il argileux, calcaire, pierreux, sablonneux, etc. ?

38. Quels sont les métaux et leurs mines ?

39. Quels sont les sels et salines ?

40. Quelle est la disposition et l’inclinaison des diverses couches de terre considérées dans les puits et dans les cavernes ?

41. Quels sont les végétaux les plus répandus, arbres, arbustes, plantes, grains, etc. ?

42. Quels sont les animaux les plus communs en quadrupèdes, en volatiles, en poissons, en insectes et reptiles ?

43. Quels sont ceux particuliers au pays ?

44. Quels sont les poids et grandeurs de ces animaux comparés aux nôtres.

SECTION SECONDE.

ÉTAT POLITIQUE.

ARTICLE PREMIER.

Population.

45. Quelle est la constitution physique des habitants du pays ; quelle est leur taille ordinaire ; sont-ils maigres ou corpulents ?

46. Quelle est la couleur de leur peau et de leurs cheveux ?

47. Quelle est leur nourriture ; quelle est sa quantité dans un jour ?

48. De quelle boisson usent-ils, s’enivrent-ils ?

49. Quelles sont leurs occupations ; sont-ils laboureurs, ou vignerons, ou pasteurs, ou marins, ou habitants des villes ?

50. Quelles sont leurs maladies habituelles ou accidentelles ?

51. Quelles sont leurs qualités morales les plus frappantes ; sont-ils vifs ou lents, spirituels ou obtus ; silencieux ou parleurs ?

52. Quelle est la masse totale de la population ?

53. Quelle est celle des villes comparée à celle des campagnes ?

54. Les habitants des campagnes vivent-ils en villages, ou dispersées en fermes isolées ?

55. Quel est l’état des chemins et routes en été et en hiver ?

ART. II.

Agriculture.

N. B. Les méthodes d’agriculture étant diverses suivant les cantons, la manière de les bien connaître, est d’analyser à fond deux ou trois villages d’espèce diverse ; par exemple un village en plaine, un autre en montagne, un village vigneron et un autre laboureur, et dans chaque village, d’analyser complètement une ferme.

56. Dans un village donné quel est le nombre des habitants, hommes, femmes, vieillards, enfants ?

57. Quelles sont leurs occupations respectives ?

58. Quelle est la quantité de terrain cultivé par le village ?

59. Quelles sont les mesures de longueur et de capacité comparées aux nôtres ?

60. Quel est le prix des comestibles comparé à celui de la main-d’œuvre ?

61. Les laboureurs sont-ils propriétaires ou fermiers ; paient-ils en argent ou en denrées ?

62. Quelle est la durée des baux ; quelles sont leurs clauses principales ?

63. Combien y a-t-il de corps de ferme ou d’héritages dépendants du village ?

64. Combien de terrain contiennent-ils du fort au faible ?

65. Quels sont les mieux cultivés des grands ou petits corps de ferme ?

66. Les terres d’une même ferme sont-elles réunies ou éparses ?

67. Les terrains sont-ils enclos ; comment le sont-ils ?

68. Y a-t-il des terrains vagues et communs ; que rendent-ils ?

69. Y a-t-il droit de parcours sur les propriétés particulières ?

(Étant proposée une ferme pour être détaillée),

70. Quels sont les logements, le nombre de ses habitants, la quantité de ses terres et de ses animaux ?

71. Quelle est la distribution des terres pour les ensemencements ?

72. Combien d’années consécutives ensemence-t-on ou laisse-t-on reposer un terrain ?

73. Quels grains y sème-t-on chaque année ; et quelle quantité par arpent ?

74. En quel temps sème-t-on et moissonne-t-on ?

75. Quels sont tous les frais et toutes les façons de culture d’un arpent, comparés à son produit en nature ?

76. Quel est la quantité des pâturages naturels ou artificiels ?

77. Quelle quantité de terrain faut-il pour nourrir un animal de chaque espèce, bœuf, mulet, cheval, chameau, vache ou mouton ; que consomment-ils dans un seul jour ?

78. Avec quels animaux laboure-t-on ; comment sont-ils attelés ?

79. Quels sont les instruments de labourage ?

80. Quel est le prix de ferme comparé au prix de vente ou d’estimation de fonds ?

81. À quel intérêt se prête l’argent ?

82. Quelle est la nourriture de la famille cultivante, à combien peut-on l’évaluer par an ? Quel est son mobilier ?

83. Quel est le poids de la toison d’un mouton et celui de sa chair ?

84. Quel bénéfice estime-t-on retirer d’un mouton ainsi que d’une vache ?

85. Quels sont les engrais dont on use ?

86. Quel est l’emploi du temps de la famille dans les veillées ; quelle est son industrie ?

87. Quelle différence remarquable observe-t-on entre les mœurs et le tempérament d’un village vigneron ou d’un village cultivateur ; d’un village de plaine ou d’un montagnard ?

88. Quelle est la culture de la vigne ?

89. Quelles sont les façons du vin ; comment le conserve-t-on ; quelle est sa qualité ; quelle est l’espèce de raison ; quel est le produit d’un arpent de vigne ; quel est le prix d’une mesure déterminée de vin ?

90. Quels sont les arbres que l’on cultive, oliviers, mûriers, châtaigniers, etc. ; quelles sont les méthodes particulières de ces cultures ; quel est le produit moyen de chaque arbre ; quel serait le produit d’un arpent planté de cet arbre ?

91. Quelles sont les autres cultures du pays, soit en coton, indigo, café, sucre, tabac, etc. ; quelles en sont les méthodes ?

92. Quelles cultures nouvelles et utiles pourrait-on introduire ?

ART. III.

Industrie. 

93. Quels sont les arts les plus pratiqués dans le pays ?

94. Quels sont les plus lucratifs ?

95. Quelles sont les méthodes remarquables dans chaque art par leur économie et par leurs bons effets ?

96. Quelles sont les fabriques et les manufactures le plus en vigueur ?

97. Quelles sont celles que l’on pourrait introduire ?

98. Y a-t-il des mines ; de quelle espèce sont-elles ; comment exploite-t-on surtout celles du fer ?

ART. IV.

Commerce.

99. Quels sont les objets d’importation, et quels sont ceux d’exportation ?

100. Quelle est leur balance respective ?

101. Comment se font les transports de terre ; a-t-on des chariots ; comment sont-ils fait ; combien portent-ils ?

102. Quel poids porte un cheval, un chameau, un mulet, un âne, etc. ?

103. Quel est le prix des transports ?

104. Quelle est la navigation intérieure ou extérieure ?

105. Quelles sont les rivières navigables ; y a-t-il des canaux ; pourrait-on en faire ?

106. Quel est l’état de la côte en général ; est-elle haute ou basse ; la mer la ronge-t-elle ou la quitte-t-elle ?

107. Quels sont les ports, les havres et les anses ?

108. La sortie des grains est-elle permise, est-elle désirée ?

109. Quel est l’intérêt commercial de l’argent ?

ART. V. 

Gouvernement et administration.

110. Quelle est la forme du gouvernement.

111. Quelle est la distribution des pouvoirs administratif, civil et judiciaire ?

112. Quels sont les impôts ?

113. Comment s’asseyent-ils, se répartissent-ils, se perçoivent-ils ?

114. Quels sont les frais de perception ?

115. En quelles proportions sont-ils établis relativement au revenu des contribuables ?

116. Quelle est la somme des impôts d’un village, comparée à celle de son revenu ?

117. Y a-t-il un code de lois civiles clair et précis, ou seulement des coutumes et des usages ?

118. Y a-t-il beaucoup de procès ?

119. Pour quel genre de contestations y en a-t-il davantage, soit dans les villes, soit dans les campagnes ?

120. Comment les propriétés sont-elles constatées ; les titres sont-ils en langue vulgaire et bien lisibles ?

121. Y a-t-il beaucoup de gens de loi ?

122. Les parties plaident-elles en personne ?

123. Par qui les juges sont-ils nommés et payés ; sont-ils à vie ?

124. Quel est l’ordre des successions et des héritages ?

125. Y a-t-il des droits d’aînesse, des substitutions, des testaments ?

126. Les enfants partagent-ils par égalité, n’importe quel bien ; qu’en résulte-t-il pour les biens de campagne ?

127. Y a-t-il des biens de main-morte, des legs à l’église, des fondations ?

128. Quelle est l’autorité des parents sur leurs enfants, des époux sur leurs femmes ?

129. Les femmes ont-elles beaucoup de luxe ; en quoi consiste-t-il ?

130. Quelle est l’éducation des enfants ; quels livres enseigne-t-on ?

131. Y a-t-il des imprimeries, des papiers-nouvelles, des bibliothèques ?

132. Les citoyens se rassemblent-ils pour des conversations et des lectures ?

133. Y a-t-il une grande circulation de personnes et de choses dans le pays ?

134. Y a-t-il des établissements de postes aux chevaux et aux lettres ?

135. Quels sont, en un mot, les établissements, de n’importe quel genre, particuliers au pays qui, par leur utilité, soient dignes de l’observation ?

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