Publié sur 24HGold
Nick Gillespie est l’éditeur de Reason.com et Reason.tv et il a été le rédacteur en chef de Reason Magazine de 2000 à 2008, un journal libertarien vendu en kiosque aux États-Unis. Il vient d’écrire avec Matt Welch un livre dont le titre rappelle Thomas Jefferson et la Déclaration d’indépendance : The Declaration of Independents: How Libertarian Politics Can Fix What’s Wrong With America.
Dans sa conférence à la FreedomFest à Las Vegas en juillet, il a invité chacun à déclarer son indépendance, non pas vis-à-vis d’un pays ou d’un gouvernement, mais vis-à-vis des grands partis politiques qui se partagent le « butin » depuis trop longtemps.
Un constat amer
Dans un monde où les gains mutuels réalisés grâce aux échanges commerciaux des cinq dernières années ont permis à un demi-milliard de personnes de sortir de la pauvreté, Gillespie rappelle que la politique est au contraire un « jeu à somme nulle », où les politiciens élus dépensent l’argent des autres dans le seul but de préparer leur réélection.
Une majorité croissante d’électeurs a répondu à ce spectacle dégradant en faisant un choix rationnel : ils ignorent délibérément la politique la plupart du temps et ils préfèrent se divertir, à la recherche de leur propre bonheur.
Il n’est plus possible d’ignorer aujourd’hui la force destructrice de la politique car nous nous rapprochons d’une possible faillite des États providence. La dette nationale américaine a ainsi passé la barre des 14 000 milliards de dollars, soit environ ce que produit l’économie américaine chaque année. Au moins 48 des 50 États américains enregistrent des déficits, beaucoup d’entre eux sont abyssaux.
L’aube des indépendants : les libertariens et le mouvement Tea Party
Selon Gillespie, le seul grand groupe politique américain qui a montré une croissance constante au cours des quatre dernières décennies est le bloc qui n’achète plus ce que vend la politique professionnelle : c’est le bloc des indépendants.
L’indépendance politique a des vertus individuelles. Penser par soi-même nécessite beaucoup plus de travail que de se laisser guider par le comportement et l’opinion des autres.
Les électeurs libres de toute affiliation à un parti sont plus enclins à considérer les revendications politiques des élus ou des candidats avec le scepticisme qu’elles méritent.
Parmi les indépendants, on trouve les libertariens. Ils sont fiscalement conservateurs et socialement libéraux. Gillespie se réfère au Pew Research Center for the People & the Press Depuis 1987, ce centre publie une typologie des principaux groupes de pensée au sein du corps électoral. Il vient d’en créer un nouveau en mai 2011 représentant 9% de l’électorat, sous le nom de « libertariens »
Pew caractérise les libertariens comme ceci : « Ils sont très critiques à l’égard du gouvernement. Ils désapprouvent les programmes sociaux. Ils sont pro-business et s’opposent fermement à la réglementation. Ils acceptent l’homosexualité. Ils ont des vues modérées au sujet des immigrants par rapport aux autres groupes. »
Nick Gillespie cite aussi le mouvement Tea Party comme le dernier exemple en date d’un réseau décentralisé de citoyens utilisant la technologie pour contester l’agenda politique de la classe dirigeante.
Pour Gillespie et Reason Magazine, les loyalistes du Tea Party sont trop enclins à souhaiter une intervention militaire, une lutte anti-charia paranoïaque et des amendements constitutionnels visant à interdire les activités qu’ils n’aiment pas. Mais le mouvement reste puissant en grande partie parce qu’il a généralement refusé de se laisser prendre au piège de la division sur les questions de politique sociale et étrangère, se concentrant plutôt avec une ténacité admirable sur la crise financière provoquée par les dépenses publiques inconsidérées. Il suffit de lire le message contenu dans le document du Tea Party, appelé « Contract From America » et datant de 2010 :
1. Protéger la Constitution
2. Rejeter Cap & Trade (réglementations sur les émissions de Co2)
3. Exiger un budget équilibré
4. Adopter une réforme fiscale en profondeur
5. Restaurer la responsabilité budgétaire et le gouvernement limité constitutionnellement
6. Fin des dépenses du gouvernement
7. Abrogation et remplacement des soins de santé gérés par le gouvernement
8. Donner la priorité à la politique énergétique
9. Abolir la Fed (Réserve fédérale américaine)
10. Stopper la hausse des impôts
On peut s’opposer à certains de ces articles. Mais selon Gillespie, il n’y a aucun doute sur la philosophie générale qui s’en dégage : le problème, ce n’est pas le marché, c’est le gaspillage des dépenses de l’État.
En conclusion, le message de Gillespie est simple. Être indépendant ce n’est pas refuser la politique mais c’est refuser le statu quo imposé par les partis politiques. Les grands partis agissent fondamentalement de la même manière : la majorité, souvent très mince, acquiert le droit de contrôler la vie et les biens de la minorité. Elle crée de plus en plus de dépenses publiques et de contrôles sur les individus. Pourtant, ajoute Gillespie, « supposer que les pauvres vont mourir de faim ou que les ignorants vont rester incultes, si l’on diminue les dépenses publiques en pourcentage du PIB, est aussi erroné que de supposer que les gens n’iront plus à l’église en l’absence d’une religion d’État »
Chroniques de la Freedom Fest à Las Vegas
La politique n’est pas un “jeu à somme nulle” mais un jeu à somme NEGATIVE.
Je ne comprend pas Damien, si ce n’est des relents de politiquement correct, le refus d’utiliser en France le vote Marine Le Pen à la présidentielle, pour faire exploser ces partis de gouvernement et provoquer une refonte en dehors de leurs main-mises de notre Parlement. Il n’y en a pas d’autres dans nos institutions présentes.
Tout le monde pose bien le problème politique français qui est cette préséance de ces deux partis qui avec l’aide des syndicats à la représentation fictive, permet à la nomenklatura de la Fonction Publique toujours plus nombreuse de s’accaparer la richesse de la France au détriment de ceux qui en ont le plus besoin.
Et cette voie là, le vote Marine Le Pen, est encore tabou dans la majorité des libéraux qui, dans le même temps se lamentent de ne pouvoir être entendus. Ne voient-ils pas une complète contradiction dans leur manière de penser ?
Le problème de Marine Le Pen c’est qu’elle est tout sauf libérale. La contradiction pour un libéral serait de voter pour elle.
Marine Le Pen est probablement la plus socialiste des candidats, il n’y a qu’à regarder son programme. Voilà pourquoi les libéraux la refusent. Il ne s’agit pas de refuser les 2 grands partis à tout prix si c’est pour tomber dans du pire.
Pourquoi suppression de la FED :
//wp.me/p1WnGr-3X
A Dornach :
//nicomaque.blogspot.com/2011/12/t-on-besoin-dun-gouvernement-mondial-de.html
L’école autrichienne d’économie est l’une des rares écoles de pensée à avoir mis l’accent sur le rôle perturbateur des banques centrales. Ce sont des institutions monopolistiques, créées pour planifier le système monétaire. Selon Mises et Hayek, les banques centrales sont responsables du cycle d’expansion-récession par l’inflation de la masse monétaire. En fournissant du crédit facile, à des taux maintenus artificiellement bas, les banques centrales favorisent les bulles spéculatives et les mauvais investissements. Durant la phase de récession, les sociétés qui avaient réalisé de mauvais investissements, à condition qu’elles soient suffisamment puissantes, demandent au gouvernement d’utiliser son monopole sur la monnaie pour leur venir en aide. C’est le cas notamment des banques.
Dans cette perspective, ce n’est pas la déréglementation, mais bien la réglementation financière et la manipulation de la masse monétaire par la Réserve fédérale américaine qui est à l’origine du krach de 2008. Au cours de la dernière décennie, la Fed a multiplié les baisses des taux d’intérêt pour conjurer le ralentissement de 2000-2002, après l’éclatement de la bulle technologique et les attentats du 11 septembre.