Cette conférence est organisée à l’Institut Turgot dans le cadre du Séminaire philosophique d’Alain Laurent, patronné par l’Institut Coppet.
35 avenue Mac-Mahon dans le 17e à 19h.
“Des libéraux… conservateurs ?” Par Alain Laurent
Après le moment « neo-cons » des années 2001-2007, celui des « libéraux conservateurs » dont on parle tant ces temps-ci serait-il venu ? Déjà un peu par surprise déflorée lors du récent et bouillonnant séminaire sur le « libéralisme de gauche », la question « Peut-on être à la fois libéral et conservateur ? » sera abordée à l’occasion du prochain, sous-tendue par une interrogation de même type : n’est-ce pas contradictoire et en rupture avec la tradition libérale classique – tant les grands penseurs qui ont incarné celle-ci ont proclamé fortement leur hostilité à un conservatisme jugé par essence peu accueillant à la liberté individuelle (cf. le célèbre « Pourquoi je ne suis pas un conservateur » de Hayek à la fin de La Constitution de la liberté, « Conservatism : an Obituary » d’Ayn Rand dans Capitalism : The Unknown Ideal, le récent Why, too, I am not a conservative de James Buchanan, sans oublier l’anti-conservatisme affiché de Nozick et Rothbard…).
Cela n’a pourtant pas empêché que dans les années 1950-70 quand prenaient simultanément consistance les courants libertariens et archéo puis néoconservateurs (Russell Kirk avec The Conservative Mind, William Buckley avec la création de « National Review », Norman Podhoretz, Irving Kristol…), quelques penseurs américains comme l’influent Frank Meyer (In Defense of Freedom, 1961) ou James Burnham aient pu lancer l’idée d’un « fusionnisme » entre libertariens et conservateurs en se présentant comme des « libertarian conservatives » (le candidat républicain Barry Goldwater en sera une captivante transposition sur le plan politique).
La question demeure donc ouverte. Mais à partir de quand et selon quels principes fondamentaux est-on « conservateur » – et pour conserver…quoi, et pourquoi ?
Laisser un commentaire