De l’extradition des accusés entre la France et l’Angleterre
Ce n’est pas précisément un signe clair d’une civilisation plus avancée, soutient Lucien-Anatole Prévost-Paradol en 1866, que la facilité donnée par un gouvernement à l’extradition des accusés étrangers. Les conditions négociées dans les traités bilatéraux sur cette question dépendent nécessairement du traitement légal réservé aux étrangers dans l’un et l’autre pays. L’Angleterre, par exemple, protège assez l’étranger pour exiger un acte d’accusation en bonne et due forme, avant de l’envoyer. Quand le gouvernement français réclame contre cette usage, et prétend imposer ses réclamations arbitraires sur une simple parole, il pêche contre le droit et la justice.