Œuvres de Turgot – 240 – Lettres à Caillard

Œuvres de Turgot et documents le concernant, volume 5

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1776

240. — LETTRES À CAILLARD

XXIII. (Détails divers.)

[D. D., II, 834].

La Roche-Guyon, 22 juin.

Je reçois votre lettre, M. : M. Marmillod qui l’a apportée ne m’a point trouvé à Paris. Vous en savez la raison ; je ne serai plus à portée de lui être aussi utile que je l’aurais été, mais je le recommanderai de mon mieux à M. Trudaine, que je sais être très bien disposé pour lui.

Je vais être à présent en pleine liberté de faire usage des livres que vous m’envoyez, et de tout le reste de ma bibliothèque. Le loisir et l’entière liberté formeront le principal produit net des deux ans que j’ai passé dans le ministère. Je tâcherai de les employer agréablement et utilement.

Je compte que vous m’enverrez la note de ce que je vous dois pour les livres dont vous m’envoyez la liste. Je serai fort aise d’avoir aussi ceux dont vous m’envoyez la note. Puisqu’il se se fera une vente d’une bibliothèque, contenant plusieurs ouvrages sur les langues du Nord, ce sera une occasion dont je vous serai obligé de profiter pour moi.

Si M. le marquis de Vérac est encore à Copenhague, je vous prie de lui faire bien des compliments de ma part. J’ai bien partagé les peines cruelles qu’il a éprouvées.

Vous ne me parlez point de votre santé, je présume qu’elle est bonne et je le souhaite beaucoup.

Mme d’Enville, chez laquelle je suis venu passer ici les premiers temps de ma liberté, me charge de bien des compliments pour vous.

Vous connaissez depuis longtemps tous mes sentiments pour vous.

XXIV. (Détails divers.)

[D. D., II, 834].

Paris, 12 juillet.

J’ai reçu, mon cher Caillard, la lettre par laquelle vous me témoignez votre sensibilité sur mon éloignement du ministère. Je sais combien je dois compter sur votre attachement, et que les événements n’ont pu l’augmenter et ne peuvent le diminuer. Vos connaissez assez ma façon de penser pour croire que je saurai employer mon temps, et qu’au regret près de n’avoir pu faire à ma nation et à l’humanité un bien que je croyais très facile, je ne serai pas moins heureux.

J’ai vu M. Marmillod. M. Trudaine m’a promis de le placer. Je n’ai point encore reçu les livres que vous m’annoncez.

Adieu, mon cher Caillard, vous connaissez tous mes sentiments pour vous.

XXV. (Détails divers.)

[D. D., II, 834].

Paris, 30 décembre.

J’ai reçu, M., votre lettre du 17 ; je commence par répondre à l’article des livres : de tous ceux dont vous m’avez envoyé la note, il n’y a que la Bible finnoise, n° 618, que j’aie déjà ; les autre me paraissent curieux.

Je serai fort aise d’avoir la suite complète des Mémoires de Pétresbourg ; car ils me manquent, et quand cette Académie serait composée du seul Euler, son recueil serait précieux. Peut-être pourrez-vous acquérir, pour moi, par la même occasion, l’ouvrage d’Æpinus, De magnetismo et electricitate ; il passe pour le meilleur qui existe sur ces matières.

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