Oeuvres de Turgot – 142 – Questions diverses

1774

142. — QUESTIONS DIVERSES.

I. — Incendie à Tulle.

Lettre à d’Ormesson.

[A. L., minute.]

(Les pertes causées par l’incendie. — Le chevalier d’Arc et le receveur De Poissac.)

Limoges, 4 janvier.

M., vous m’avez fait l’honneur de m’adresser une lettre et un mémoire signé des maire et échevins de la ville de Tulle dont M. le duc de la Vrillière a fait le renvoi à M. le Contrôleur général et par lequel ils sollicitent des secours en faveur des habitants qui ont éprouvé un incendie le 12 novembre dernier, dans lequel huit maisons ont été réduites en cendres et les pertes sont, disent-ils, évaluées à 40 000 l. Vous me priez de vérifier l’exposé de ce mémoire et de procurer par moi-même ou de vous mettre en état de proposer à M. le Contrôleur général les secours qu’il convient de donner à ces malheureux.

J’ai, M., rendu compte à M. le Contrôleur général par ma lettre du 26 novembre[1] de l’événement de cet incendie et j’ai eu l’honneur de lui proposer un moyen fort simple de procurer du soulagement à ces malheureux. Comme je vous avais adressé dans le même temps des représentations sur la modicité du moins-imposé accordé à la Province et que j’espérais que vous voudriez bien obtenir pour elle un supplément de moins imposé, ma proposition consistait à m’autoriser à prendre sur ce supplément quelques centaines de pistoles pour soulager ceux des incendiés qui ont le plus perdu et qui ont d’ailleurs le moins de ressources. Cette proposition me paraît encore ce qu’il y a de mieux à faire.

Comme je conjecture, d’après votre lettre, que M. le Contrôleur général ne vous avait point fait le renvoi de ma lettre du 26 novembre, j’ai l’honneur de vous en envoyer copie.

Vous pourrez être surpris de ce que je n’annonce qu’une perte d’environ 16 000 l., tandis que le mémoire donné sous le nom des maire et échevins de Tulle présente la perte comme montant à plus de 40 000 l. J’ai écrit ma lettre d’après un procès-verbal fait avec beaucoup d’exactitude par mon subdélégué qui n’a cherché ni à exagérer, ni à diminuer la perte, et qui a employé pour les évaluations l’expert le plus estimé de la ville.

Les auteurs, ou plutôt l’auteur du mémoire envoyé à M. le duc de la Vrillière a cherché à pallier cette différence d’évaluation. On y lit à la page 3, ces mots : « un procès-verbal fait dans les meilleures intentions, mais dans le sein du trouble qui suit nécessairement les adversités accablantes ne fait monter nos pertes qu’à 17 ou 18 000 l. ; mais plus instruits, depuis ce procès-verbal, par les recherches, les soins, les estimations des dommages qui nous ont été rapportés, nous osons assurer V. G. que nos pertes montent à plus de 40 000 l. et que 60 000 ne les répareraient pas. »

Si cette différence d’évaluation ne venait que du premier mouvement d’une compassion louable, qui est portée à s’exagérer les malheurs dont on est témoin, ou même d’une sorte d’exagération officieuse, dans la vue de procurer à des malheureux des secours plus abondants, cet article du placet des officiers municipaux mériterait fort peu d’attention. Peut-être même trouverez-vous qu’il n’en mérite guère, quand je vous aurai développé le détail et le but de toutes les petites manœuvres qui ont été employées dans cette occasion ? Je crois pourtant, sans y attacher plus d’importance qu’elles n’en ont, devoir vous en instruire, parce qu’il est toujours bon d’empêcher que les intrigants n’aient à s’applaudir de petits succès qui deviennent entre leurs mains des moyens pour tramer de nouvelles intrigues.

Vous savez, M., que M. le chevalier d’Arc[2] est exilé à Tulle. Il y est arrivé à la fin d’août. Je ne le connaissais que par la réputation qu’il a à Paris et que vous connaissez aussi bien que moi. À en juger par sa conduite depuis qu’il est à Tulle, il faut que ce soit une bien mauvaise tête, puisqu’il ne paraît occupé que de jouer sur ce petit théâtre le rôle d’un prince de comédie. Il a débuté, en arrivant, à faire dire une messe pour le Roi, le jour de saint Louis, où il a invité les magistrats, la noblesse et tous les corps de la ville qui se rendirent à son invitation. La noblesse le reconduisit même chez lui au retour de la messe. Je suis loin de le blâmer des libéralités et des aumônes abondantes qu’il a répandues dans le peuple et encore moins d’avoir cherché à se faire aimer par ses manières obligeantes et affables. Quand les offres multipliées de son crédit auraient eu pour principe la vanité, cette vanité serait très pardonnable.

L’incendie arrivé le 12 novembre était une occasion de signaler sa bienfaisance et son humanité. Il s’est empressé de se porter sur les lieux avec tous ses gens, de les faire travailler avec ardeur à donner les secours nécessaires en pareil cas, d’exciter par ses libéralités les travailleurs, de consoler les malheureux de leurs pertes ; le lendemain, il fit une quête pour eux qui produisit une cinquantaine de louis dont il fournit une partie. En même temps, il se disposa à mettre en œuvre tout son crédit, à intéresser les ministres, les princes, la famille royale en faveur des incendiés afin de leur obtenir les secours les plus puissants. Il écrivit, en effet, des lettres pathétiques où dans la première chaleur du zèle qui l’animait, il annonça que la perte montait à plus de 50 000 l. Comme la poste ne partait pas ce jour-là de Tulle, il envoya un exprès à Limoges pour y faire mettre ses lettres à la boîte. Jusque-là, il n’y a certainement rien à blâmer à la conduite de M. le chevalier d’Arc.

De son côté, le sieur de La Combe, mon subdélégué, après s’être occupé pendant la nuit avec les magistrats de Tulle à arrêter l’incendie, s’occupa le lendemain de m’en rendre un compte exact… Il attendit le départ de la poste pour me faire passer son procès-verbal. C’est d’après sa relation que j’ai eu l’honneur d’écrire à M. le Contrôleur général pour lui demander des secours et en attendant que j’eusse reçu la réponse à ma lettre, j’envoyai à mon subdélégué une somme de 1 200 l. pour être distribuée à ceux des incendiés dont la misère était le plus pressante.

M. le chevalier d’Arc, apprenant que l’évaluation du procès-verbal de mon subdélégué était fort au-dessous de celle qu’il avait annoncée dans ses lettres, s’imagina que sa véracité se trouverait compromise par cette contrariété. Il fit parler à mon subdélégué par diverses personnes pour l’engager à changer ou du moins à supprimer son procès-verbal et à se conformer, dans le compte qu’il me rendrait, à l’évaluation annoncée par M. le chevalier d’Arc. Mon subdélégué s’étant refusé au mensonge qu’on exigeait de lui, M. le chevalier d’Arc s’en est apparemment senti offensé et c’est alors que, de concert avec quelques esprits brouillons, il a employé toutes sortes de manoeuvres pour se procurer par d’autres moyens un procès-verbal plus conforme à ses vues et pour rendre mon subdélégué odieux comme un homme qui mettrait obstacle aux services que M. le chevalier d’Arc voulait rendre à la ville de Tulle et aux malheureuses victimes de l’incendie.

Il existe à Tulle un M. de Poissac, autrefois receveur des tailles de cette élection et qui, après avoir quelque temps rempli la place de Président du Présidial, s’était fait Conseiller au Parlement de Bordeaux. Cet homme d’un caractère ardent et qui, pendant qu’il était au Parlement, affectait d’être un des plus emportés dans les affaires publiques, s’était souvent occupé alors de faire naître des occasions pour me compromettre avec le Parlement ; j’ai même eu les raisons les plus fortes d’être convaincu qu’un commencement de sédition arrivé à Tulle[3] en 1770 dans les temps de la cherté des grains et qui heureusement n’eut aucune suite fâcheuse, avait été excité uniquement par ses menées. J’ai eu le bonheur d’éviter les pièges qu’il a cherché à me tendre. Lors de la nouvelle composition du Parlement de Bordeaux, j’ai lieu de croire qu’il aurait fort désiré d’être conservé ; mais, ayant déplu à M. le maréchal de Richelieu dans quelques occasions, il a été au contraire exilé à Tulle où il continue à intriguer sans autre objet apparent que celui de remplir le vide de son inaction forcée. M. le chevalier d’Arc et lui se sont liés et, comme M. de Poissac a conservé assez d’influence sur quelques membres du Présidial, ils ont entrepris de faire faire par les officiers de ce corps un nouveau procès-verbal qui contredirait celui de mon subdélégué ; mais, après s’être donné bien des peines pour recueillir des plaintes et pour échauffer les esprits, je crois qu’ils ont, à la fin, été obligés de renoncer à leur projet faute de matière et de moyens d’attaquer le procès-verbal de mon subdélégué.

Il a fallu s’en tenir à l’envoi des mémoires que M. le duc de la Vrillière a reçus et qu’il a recommandés à M. le Contrôleur général. Il est aisé de voir que les belles phrases de ce mémoire sont l’ouvrage de M. le chevalier d’Arc qui les a fait signer par les quatre échevins seulement, soit que le maire fût absent, soit qu’il n’ait pas voulu signer.

Je sens, M., combien ces détails doivent paraître ennuyeux par leur peu d’importance. L’objet de cette lettre doit être de mettre sous vos yeux les besoins des malheureux incendiés et de vous proposer les moyens de les soulager ; qu’importe que ces besoins aient été exagérés et que, pour masquer cette exagération, l’on ait employé de petites manœuvres qui n’ont point réussi ? Ne doit-on pas s’en tenir au vrai, agir en conséquence, et mépriser ces manœuvres ? Je le pense ; mais en même temps, je crois qu’en les méprisant, il ne faut pas les regarder entièrement comme non avenues.

Si M. le chevalier d’Arc en était le seul artisan, on pourrait les négliger : il est vraisemblable que son séjour à Tulle ne sera que passager et quand il en sera parti, les airs d’importance qu’il a cherché à s’y donner deviendront une chose bien indifférente même pour lui. J’avoue que j’aurais désiré qu’on eût fixé son exil dans tout autre lieu que dans une ville qui, comme Tulle, est un foyer continuel de divisions, de petites haines, d’intrigues et de cabales. Mais après tout, si je m’apercevais que son séjour dans cette ville y devint trop dangereux, je demanderais à M. de Duc de La Vrillière qu’on le changeât de demeure et j’imagine que le ministre ne se refuserait pas à ma demande. Je fais un peu plus d’attention aux personnes qui composent la cabale qui s’est associée à lui dans ces manœuvres et à la tête de laquelle est M. de Poissac. Je ne puis ignorer que le but perpétuel de cette cabale est de croiser dans toutes les occasions mon administration et de la rendre odieuse. Le moyen qu’ils ont choisi, dans cette occasion, est très propre à servir leurs fins. En se joignant à M. le chevalier d’Arc pour lui faire jouer le rôle de protecteur de la ville, en vantant son crédit et la chaleur avec laquelle il a sollicité les bontés du Gouvernement, on a le plaisir de mettre en opposition cette activité et ce zèle avec le peu d’intérêt que l’Intendant a pris aux maux publics. Si les bienfaits du Roi sont proportionnés au tableau exagéré qu’a fait M. le chevalier d’Arc, on donne la plus haute idée de son crédit et de l’appui que doivent en attendre tous ceux qui se livreront à la cabale de ses associés. Si le Roi n’accorde que des grâces modiques, on en imputera la faute aux comptes qu’ont rendu le subdélégué et l’intendant d’après lui ; on dira que ce sont eux qui ont arrêté les effets de la bienfaisance du Roi prêts à se répandre sur la ville et, de quelque manière que les choses tournent, on sera sûr de parvenir ou à rendre ceux qui sont chargés de l’administration odieux au peuple ou du moins à diminuer beaucoup leur considération.

Je vous avoue, M., que dans une pareille circonstance, je mets quelque intérêt à ce que la manière dont M. le Contrôleur général répondra au mémoire des officiers municipaux de Tulle ne remplisse point les vues que s’est proposées cette association. Je crois que, pour cela, il est nécessaire d’accorder un secours qui, sans être au-dessus de ce que comporte la véritable évaluation de la perte, soit pourtant assez fort pour procurer un soulagement effectif du moins à ceux des incendiés à qui leur indigence a laissé le moins de ressources. Une somme de 4 000 l., y compris les 1 200 que j’ai déjà envoyés, me paraît à peu près suffisante pour cela. Mais j’insiste pour que le secours paraisse accordé en conséquence du premier compte que j’ai rendu à M. le Contrôleur général de cet événement. Cet objet sera parfaitement rempli si, en répondant à M. le Duc de La Vrillière, M. le Contrôleur général veut bien lui mander, sans autre détail que, sur le compte que j’ai rendu dans le temps de l’incendie arrivé à Tulle et des premiers secours que je me proposais de faire passer aux incendiés, il m’a autorisé à porter ces secours jusqu’à une somme de 4 000 l. sur l’augmentation de moins-imposé que j’avais sollicitée en faveur de la généralité de Limoges et que, les mémoires des officiers municipaux n’ajoutant aucun nouveau motif à ceux que j’avais exposés, il ne croit pas qu’il y ait lieu de rien changer à ses premières dispositions.

II. — La Mairie de Brive.

Lettre à Dubois de Saint-Hilaire.

[Bulletin de la Société historique de la Corrèze, t. III, 457 et s., avec fac-simile de la lettre de Turgot.]

Limoges, 4 janvier.

Je reçois, M., avec reconnaissance tous les souhaits que vous formez pour moi dans ce renouvellement d’année, mais je ne puis recevoir avec plaisir vos remerciements de ma complaisance pour vos répugnances.

Je compte au reste sur votre zèle pour les intérêts de Brive comme si vous aviez accepté la Mairie.

Recevez, M., l’assurance de tous mes souhaits pour vous et du sincère attachement avec lequel…

III. — Don de joyeux avènement.

Lettre à l’abbé Terray.

[A. H. V., C. 433.]

Paris, 3 juin.

M., j’ai reçu les exemplaires que vous m’avez adressés de l’Édit par lequel le Roi annonce la remise qu’il fait à ses sujets du droit de joyeux avènement et les ordres qu’il a donnés pour continuer les payements des rentes et les remboursements indiqués par le feu Roi. Vous me marquez en même temps que l’intention de S. M. est que cet édit soit publié et affiché dans toute la province qui m’est confiée, le plus promptement qu’il sera possible. Vous pouvez bien imaginer, M., que je n’y perdrai pas un moment. Qui pourrait ne pas s’empresser de faire connaître aux peuples ce premier gage de la générosité et de la justice d’un roi qui se montre à la France sous de si heureux auspices.

J’ai reçu en même temps la Déclaration concernant la nouvelle empreinte des monnaies et j’ai pareillement donné les ordres nécessaires pour la faire publier et afficher[4].

IV. — Catalogue des livres imaginaires dont les dos figuraient dans une fausse bibliothèque du cabinet de Turgot.

[« Ce document en bois, fer et carton est connu à Limoges sous le nom de Porte du cabinet de Turgot. C’est un battant de porte dans le panneau duquel Turgot fit encastrer en trompe-l’œil des dos de livres imitant dans leur ensemble une travée de bibliothèque. Chacun de ces livres simulés porte un titre fantaisiste. Cette curieuse porte est conservée aux Archives de la Haute-Vienne (A. Leroux, Inventaire des Archives de la Haute-Vienne, Introduction, p. x). Le catalogue a été reproduit : 1° par M. E. Castaigne, dans le Bulletin du Bibliophile (1855) et dans le Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente (1858) ; 2° par M. Tenant de la Tour, dans les Mémoires d’un Bibliophile (1861) ; 3° par M. Nourrisson, dans son livre Trois Révolutionnaires.

Dans la présente reproduction, les livres imaginaires ont été groupés autant que possible par ordre de matières, afin d’éviter des répétitions dans les notes explicatives.]

H. Malatestœ j. c. de Regibus, eorum natura et affectibns. [5]

Doutes modestes sur l’Excellence du Despotisme. [6]

Apologie de l’esclavage des nègres, contre les Économistes.

Aul. Tigellin. hustricis de Legum abrogatione. [7]

Histoire naturelle des bœufs-tigres, avec figures. [8]

Traité du droit de conquête, ouvrage posthume de Cartouche.

Leges omnium gentium inter se et cum jure naturali comparatæ, auct. Burlamaqui, tom. 1, 2 et 3.

Code complet d’une nation raisonnable.

Traité de la dévotion politique.

Utilité des bonzes, appréciée par un lettré chinois.

Farnabius, de Augurum Veracitate.

M. Agrippœ, de Digitorum nominibus et virtutibus. [9]

S. N. H. Linguet in. tit. Digest. de Verb. signifie, notæ successivæ, tom. 1 et 2. [10]

Hobb. Leviathan novo Comment. illustratum a S. N. H. Linguet, tom. 1 et 2. [11]

Délices du gouvernement turc, dédiées au Kislar-Aga, par S. N. H. Linguet, tom. 1 et 2.

S. N. H. Linguet, de Suppliciorum ingeniosa diversitate Diatriba.

Draconis Leges notis perpet. illustratœ a S. N. B. Linguet.

Morale fondée sur la force, par S. N. H. Linguet, tom. 1 et 2.

Dangers du Pain, par S. N. H. Linguet. [12]

Dict. portatif des métaphores et des comparaisons, par S. N. H. Linguet, tom. 1, 2 et 3.

Dialogue entre 3 gueules de Cerbère, jeu d’esprit de S. N. H. Linguet.

Cacomonade expérimentale de S. N. H. Linguet, tom. 1 et 2.

L’art de faire des glaces, par un buvetier de l’Inquisition.

R. P. Grillani. ord. Prædicat., jurisprud. Inquisitionis[13].

Traité de la charité chrétienne, par le Dr Caveyrac. [14]

Conduite des Espagnols dans les Indes, justifiée par le Dr Caveyrac.

Histoire naturelle du Griffon et de l’Ixion, par M. Riballier. [15]

Traité complet des bâillons, de P…er.[16]

Galilœi retractatio.

Jugement d’Érasme sur les disputes de son temps. [17]

De libris faciendis et non factis, G. Leibnitii opus posthumum.

Véritable usage des faits dans les matières de raisonnement.

Morale pratique du chancelier Bacon[18], traduction nouvelle, tom. 1 et 2.

Human. opiniomum Series et genealogia. Bacon, opus posthumum, tom. 1, 2 et 3

Nouveau système sur l’origine des Cloches.

Histoire des pénitents, avec la chronologie de leurs prieurs.

Dissertation sur la propriété de la soupe des Cordeliers.

Th. Rainaldi, de formà cavearum pullorum sacrorum. [19]

Catalogue des confesseurs des princes chrétiens, jusqu’à l’an M. C.

Hornius, de Cinctus Gabini latitudine. [20]

Histoire complète des Néréides, ouvrage posthume de Poinsinet[21], tomes 1 et 2.

Traité des ornements de la poésie moderne, par M. Eisen.

De l’emploi des images en poésie par M. Dorat. [22]

Du pouvoir de la musique, par M. Sedaine. [23]

Dictionnaire de caractères, à l’usage des Poètes comiques.

Esprit des discours prononcés à l’Académie française, depuis son établissement.

Waspii tractatus de Scorpione cœlesti. [24]

Cours complet de morale, extrait des Romans, tom. 1 et 2.

Grammaire de la langue limousine.

Amœnitates Lemovicenses.

Histoire littéraire du Limousin, tom. 1 et 2.

Joachim Le Camus, S. R. E. Cardinalis Apocalypsis monacho. rum, tom. 1 et 2. [25]

Histoire naturelle et morale des Araignées, avec la description de leurs amours, par M. le duc de…[26]

Choix de friponneries les plus ingénieuses, publiées en faveur des dupes, tom. 1 et 2.

Véritable utilité de la guerre, ouvrage posthume des fr. Paris[27].

Corps complet des découvertes des 31 Sociétés d’agriculture[28].

Art de compliquer les questions simples par l’ab. Gagliano. [29]

———

[1] Voir ci-dessus, p. 651.

[2] Fils naturel du comte de Toulouse, mort à Tulle en 1779.

[3] Voir p. 140.

[4] On trouve encore aux Archives de la Haute-Vienne (C. 373) les pièces ci-après :

26 février. Lettre à d’Ormesson sur les enfants trouvés.

1er mai. Ordonnance sur la comptabilité des enfants trouvés.

[5] « Des Rois, etc., par une mauvaise tête. »

[6] Le duc de Saint-Megrin, dans les Doutes modestes, s’était prononcé pour le Despotisme légal.

[7] « Hustricis », pour hystricis, porc-épic. — Tigellin était favori de Néron.

[8] Les ufs-tigres, surnom des conseillers au Parlement.

[9] « Des noms et des vertus des doigts, par Agrippa », allusion aux mains crochues de l’abbé Terray.

[10] Linguet avait fait l’éloge du Despotisme oriental dans la Théorie des Lois civiles ; il avait fait dialoguer deux maladies similaires de noms dans la Cacomonade (1766) ; il avait prétendu que le pain est un poison dans le Pain et le bled (1774) ; il avait abusé dans tous ses ouvrages des métaphores, des paradoxes, des violences de langage.

[11] Le Leviathan de Hobbes que Linguet avait imité dans son apologie du despotisme.

[12] L’ouvrage de Linguet sur le Pain et le bled étant daté de 1774, on voit que la fausse bibliothèque date des derniers mois du séjour de Turgot à Limoges, ou qu’elle fut achevée à cette époque.

[13] « De la jurisprudence de l’inquisition, par le révérend Père Grilleur. »

[14] L’abbé Caveyrac avait écrit en faveur de la Révocation de l’Édit de Nantes (1758).

[15] L’abbé Riballier avait écrit contre le Bélisaire de Marmontel (1768).

[16] Le Conseiller Pasquier, qui fit mettre un bâillon à Lally Tollendal allant à l’échafaud. On suppose que le nom de Pasquier fut effacé sur le Catalogue par un préfet de la Haute-Vienne que protégeait un membre de la famille Pasquier.

[17] Érasme était resté dans l’expectative.

[18] La conduite privée de Bacon cadrait mal avec sa morale théorique.

[19] « De la forme de l’estomac des poulets sacrés, par Th. Rainal ».

[20] « De la largeur de la ceinture gabienne » par Hornius, savant allemand du XVIIIe siècle. La ceinture gabienne est un nœud servant à relever les pans de la robe (Enéide, VII, vers 612).

[21] Poirisinet se noya en 1769 dans le Guadalquivir.

[22] Le succès des poésies de Dorat et de Pezay provenait des gravures d’Eisen qui les ornaient.

[23] Sedaine faisait surtout des livrets d’opéra-comique.

[24] Voltaire avait donné à Fréron le surnom anglais de wasp (frélon)

[25] M. Castaigne a vu là une pointe contre François-Joachim de Bernis ; on ne saisit pas bien pourquoi.

[26] Allusion au Duc de Lauraguais et à la maigre Sophie Arnould.

[27] Les frères Paris s’étaient enrichis comme fournisseurs de l’armée.

[28] Turgot avait eu quelques difficultés avec la Société d’agriculture de Limoges.

[29] L’abbé Galiani.

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