L’analyse de classe, l’esclavage et la théorie de l’histoire industrialiste dans la pensée libérale française. 1814-1830 : le libéralisme radical de Charles Comte et Charles Dunoyer
Par David Hart
Texte original : //davidmhart.com/liberty/Papers/CCCD-PhD/CCCD_Book_2013.html
Traduction de Damien Theillier, Institut Coppet
Résumé
Le travail de Charles Comte et Charles Dunoyer couvrant les années 1814 à 1830 démontre que la réévaluation de la nature de libéralisme du XIXe siècle en général, et du début du XIXe siècle en particulier, est nécessaire. L’image du libéralisme du XIXe siècle qui se dégage des études traditionnelles ne permet pas de comprendre le type de libéralisme prôné par Comte et Dunoyer, avec leurs idées d’analyse de classe, d’exploitation, la relation entre le mode de production et la culture politique, et l’évolution historique d’un mode de production à un autre par des étapes précises du développement économique.
On nous dit que les libéraux se limitent à des préoccupations purement politiques, comme la liberté de parole et l’établissement d’un gouvernement constitutionnel, ou des préoccupations économiques, telles que le libre-échange et de la déréglementation, et qu’ils évitent les questions dites « sociales » de la classe et de l’exploitation.
Je soutiens dans cette thèse qu’il y avait un groupe de libéraux en France sous la Restauration qui ne correspondait pas à ce point de vue traditionnel. Charles Comte et Charles Dunoyer combinent une préoccupation libérale traditionnelle concernant la liberté politique et constitutionnelle avec une théorie sociale de la classe et de l’exploitation qu’ils ont développée à la fin des années 1810 et 1820. Je discute assez longuement leur intérêt pour la nature du travail des esclaves, en particulier de sa rentabilité et de sa structure de classe, ainsi que la théorie industrialiste de l’histoire de Dunoyer. Du fait de leur fort attachement à la propriété privée, la liberté individuelle et les politiques économiques de laissez-faire, il est impossible de les classer comme « proto-socialistes » ou « premiers socialistes » mais bien comme libéraux. Pour autant, beaucoup de leurs théories ont influencé les socialistes ultérieurs, y compris Karl Marx.
Introduction
Les travaux effectués par Charles Comte et Charles Dunoyer durant la Restauration démontrent qu’il est nécessaire de réévaluer, de manière générale, la nature du libéralisme au XIXe siècle. Plus particulièrement le libéralisme français au début des années 1800. L’image du libéralisme du XIXe siècle, qui émerge des comptes rendus traditionnels, ne nous prépare pas à comprendre le libéralisme promu par Comte et Dunoyer. Ils ont exercé une influence sur l’analyse des classes et de l’exploitation, la relation entre le mode de production et la culture politique (ou la morale politique comme le disait Dunoyer), ou encore la notion d’évolution dans l’histoire, le cheminement d’un mode de production vers un autre à travers des étapes précises du développement économique. J’utilise l’expression « mode de production » pour interpréter et adapter un éventail de termes que Dunoyer utilise. Les termes suivant proviennent de l’une de ses œuvres, L’industrie et la morale considérées dans leurs rapports avec la liberté (1825) [1] : « la manière même dont ils pourvoyaient à leurs besoins », « les modes d’existence », « la manière de vivre » et « le mode imparfait de subsistance ». Je choisi d’utiliser l’expression « mode de production » pour deux raisons. Premièrement, l’expression « mode de production » est équivalent et va dans le même sens que les idées de Dunoyer. Deuxièmement, les marxistes, qui s’approprient ce terme, nous donnent le sentiment qu’ils sont les inventeurs du concept. En l’associant avec un théoricien clairement libéral et social, je démontre ainsi que le terme était bien plus largement utilisé qu’il n’est communément reconnu. A travers les écrits de nombreux historiens, nous supposons que ces problèmes, ainsi que cette terminologie, appartenaient exclusivement aux anciens socialistes utopiques tels qu’Auguste Comte et les Saint-simoniens ou les marxistes. Karl Marx étant celui qui a développé la théorie la plus influente du conflit des classes et de l’évolution historique à travers des étapes économiques, certains ont supposé que ces idées relevaient d’une façon ou d’une autre du socialisme. Ces idées sont même considérées, par certains historiens, comme étant un caractère distinctif de cette tradition de pensée.
D’un autre côté, il a été dit que les libéraux s’étaient limités à des préoccupations strictement politiques comme la liberté d’expression, un gouvernement constitutionnel, ou à des préoccupations économiques comme le libre-échange et les déréglementations. Ils auraient ainsi occulté les problèmes de classes et d’exploitation, les relations entre les modes de production et les régimes politiques. Dans ce travail, je démontre qu’un groupe de libéraux a fait éclater, sous la Restauration, cette opposition traditionnelle entre libéraux et socialistes. Charles Comte et Charles Dunoyer ont combiné une préoccupation libérale traditionnelle à une liberté politique et constitutionnelle ainsi qu’à une théorie sociale des classes et de l’exploitation. Ils ont développé ce concept fin des années 1810 et 1820. De par leur fort soutien à la propriété privée, à la liberté individuelle et à la politique économique du laissez-faire, il n’est pas possible de les qualifier de proto-socialistes ou de précurseurs en matière de socialisme. Et bien que beaucoup de leurs théories aient influencé les socialistes des générations suivantes, y compris Karl Marx, nous pouvons les qualifier de libéraux. Et pourtant, ils diffèrent des libéraux dominants du XIXe siècle, connus par de nombreux travaux. À quelques exceptions près, j’en conclus que presque tous les historiens ont fort mal compris la nature du libéralisme au XIXe siècle, et ceci car ils se sont focalisés de manière excessive sur des questions de gestion politique et économique. Les libéraux Comte et Dunoyer ont fait apparaître une autre dimension du libéralisme qui n’a jamais été reconnue à sa juste valeur. Une dimension sociale où les problèmes de classes et d’exploitation, ainsi que les problèmes d’évolution des sociétés à travers des étapes économiques précises, ont joué un rôle important.
Après avoir reconnu que notre compréhension du libéralisme doit être élargie, et ceci afin d’inclure ce que j’appelle sa « dimension sociale », il s’avère rapidement évident qu’il y a bien d’autres libéraux du XIXe siècle qui partagent les préoccupations de Comte et Dunoyer. Des intérêts communs pour les classes et l’exploitation, qui sont souvent occultés ou encore évoqués de manière sélective par les historiens du libéralisme du XIXe siècle. Le libéralisme, fondé sur cette définition revisitée, devrait compter selon moi parmi ses fondateurs, outre Charles Comte et Charles Dunoyer, les personnes suivantes : Thomas Hodgskin, Herbert Spencer, Gustave de Molinari, Vilfredo Pareto, Max Weber, mais également des personnages célèbres tels que Benjamin Constant, John Stuart Mill, Richard Cobden et Alexis de Tocqueville. Leurs contributions à la théorie des classes et de l’exploitation n’ont pas encore été examinées en totalité. Par exemple, les écrits de Benjamin Constant sur l’économie ont été grandement ignorés par les historiens. Son œuvre la plus intéressante en termes de théorie sociale, qui a beaucoup influencé Dunoyer, « De l’esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne (1814) » [2], a été dédaignée et peu reconnue. La préoccupation de Mill quant aux problèmes sociaux est bien connue dans ses ouvrages : Principes d’économie politique (1848) et Essays in French History and Historians, Collected Works of John Stuart Mill (1985). Et l’important débat sur la question de la soumission sous le féodalisme n’a pas été parfaitement apprécié de tous, De l’assujettissement des femmes. [3] Dans ses discours et ses ouvrages, Richard Cobden a recours à une théorie non développée des classes et de l’exploitation. Il analyse le rôle des classes dans l’aristocratie de l’Empire britannique et des services militaires [4]. Seymour Drescher et Roger Boesche ont constamment affirmé que l’approche économique ainsi que les contributions sociales d’Alexis de Tocqueville, sont aussi importantes que toutes autres analyses dans ses travaux, qui sont plus souvent discutées. Roger Boesche a permis, à travers de nombreux articles importants, de découvrir les aspects cachés de la pensée de Tocqueville [5].
Je pense qu’une nouvelle interprétation du libéralisme au XIXe siècle est nécessaire, et cette fois-ci en considérant sa dimension sociale. C’est en vain que nous avons cherché cette notion de dimension sociale dans les récentes analyses de l’histoire du libéralisme. Par exemple, John Gray reconnaît l’importance de l’idée d’autonomie chez l’individu, le droit de propriété et le marché libre dans la théorie libérale. Pour autant, il ne mentionne pas la théorie des classes et de l’exploitation ou du développement historique [6]. Puisque la notion de dimension sociale n’apparaît pas dans la conception du libéralisme de Gray, il n’est donc pas étonnant qu’il rejette Hodgskin comme l’une des personnalités qui ont produit les travaux les moins intéressants (non spécifiés par Gray) sur la tradition individualiste libérale classique. En reconnaissant à contrecœur l’individualisme philosophique de Hodgskin, Gray fait totalement abstraction de sa théorie de la propriété et ignore également l’idée vitale des classes et de l’exploitation qui a servi au développement de l’idée [7]. Max Weber et Vilfredo Pareto ont également négligé cette théorie. Herbert Spencer est félicité pour son « principe de liberté égale » mais sa philosophie synthétique, ou sa théorie sociale, est vite éliminée car synonyme d’une fâcheuse aberration. Comte, Dunoyer et Molinari ne sont pas du tout cités, c’est typique d’une perspective très étroite et anglo-centrée de la plupart des historiens du libéralisme [8].
L’idée d’un « ordre spontané » est une idée issue du mouvement des Lumières écossaises qu’on retrouve dans les écrits de Friedrich Hayek. [9] Selon Hayek, la méthodologie efficace de la théorie libérale, qui est du ressort de l’individualisme méthodologique, exclut une théorie libérale des classes, de l’histoire ou même toute sorte de sociologie libérale. C’est un point de vue partagé par de nombreux historiens du libéralisme. Hayek semble ignorer les travaux de Comte et Dunoyer et laisse paraître son irritation quant aux théories sociales d’Auguste Comte et Saint-Simon, dans Scientisme et Sciences sociales : Essai sur le mauvais usage de la raison [10]. En suivant Hayek sur ce point, Gray donne l’impression qu’entre Adam Ferguson au XVIIIe siècle et Friedrich Hayek au XXe siècle, le libéralisme n’aurait pas de théorie sociale, excepté pour la philosophie synthétique bizarre d’Herbert Spencer. Les libéraux tels que Hayek et Gray reconnaissent l’importance des Lumières écossaises dans le développement d’une théorie sociale libérale, en particulier Adam Ferguson, Adam Smith et John Millar. Mais ils supposent que c’est une affaire classée à partir du moment où Hayek a redécouvert l’idée de « l’ordre spontané ». En ignorant les contributions importantes des physiocrates en France (Turgot en particulier), sans parler de toute la tradition libérale de la théorie sociale qui existait au XIXe siècle, Hayek soutient que, après une période prometteuse en innovations et en développements dans les années 1750, 1760 et 1770, la diffusion des Lumières écossaises a cessé à la fin de la Révolution française et de l’empire de Napoléon. Durant la période de la Restauration et sous la Monarchie de Juillet, alors que les trois grands courants idéologiques du XIXe siècle (qui sont le conservatisme, le libéralisme et le socialisme) posent leurs fondations, Hayek estime que les libéraux ont déjà oublié la tradition écossaise. D’autres théoriciens, principalement Auguste Comte et Saint-Simon qui ont continué à s’intéresser aux questions sociales, se sont laissé contaminer par leur engouement pour la raison et la science dans le développement de leur théorie des classes et de l’évolution sociale. Hayek pense que toutes ces théories de la classe et de l’histoire sont rationalistes et collectivistes par nature, qu’elles sont le résultat de la méthode holiste (à l’opposé de l’individualisme méthodologique approuvé par Hayek).
De plus, Hayek semble faire le lien entre toutes les théories de la classe et de l’histoire avec l’antilibéralisme politique. C’est très certainement vrai pour la théorie d’Auguste Comte et celle de Saint-Simon, qui préconisaient le pouvoir d’une élite technocratique d’ingénieurs, de scientifiques et de banquiers. C’est également vrai pour Karl Marx, dont la théorie sociale téléologique permettait le nirvana du socialisme.
Par conséquent, je suis convaincu que Friedrich Hayek et d’autres historiens ont mal interprété la pensée libérale du XIXe siècle. Premièrement, ils ont ignoré la dimension sociale de nombreuses doctrines libérales. Deuxièmement, ils n’ont pas su dissocier la théorie des classes et de l’évolution sociale avec le socialisme. L’étude du libéralisme de Comte et Dunoyer, révèle la nécessité de corriger ces interprétations erronées.
Certains historiens préfèrent nier la participation commune de Comte et Dunoyer à la tradition libérale du XIXe siècle, plutôt que de redéfinir le libéralisme. On pourrait prétendre que Comte et Dunoyer ont commencé leur carrière en tant que libéraux en 1814, mais que comme ils ont développé leur théorie sociale à la fin des années 1810 et 1820, ils se seraient progressivement écartés du libéralisme et auraient par conséquent pris une autre direction. Si ce n’est pas vers du socialisme qu’ils auraient dirigé leurs travaux, ce serait vers un mélange d’idées confuses, qui aurait formé la base du socialisme dans les années 1830 et 1840. D’après cette interprétation et les nouvelles circonstances au début du XIXe siècle, l’intérêt pour l’analyse de classe et de l’exploitation et pour les théories de l’évolution économique, avait pour but de préserver une nouvelle tradition de pensée, qui est dorénavant appelée « socialisme ». On pourrait ainsi dire par définition que quiconque a développé des théories de classe et d’évolution économique est un socialiste. Et quiconque a défendu les droits de propriété et les limites constitutionnelles du pouvoir de l’État est un libéral. Comte et Dunoyer s’étant tenus à l’écart de ces questions politiques et économiques, ont ainsi ouvert un nouveau domaine de la philosophie politique. On peut les considérer comme les « compagnons de voyages » d’Auguste Comte et de Saint-Simon, comme deux de ces nombreux écrivains qui ont influencé le développement de la théorie de Marx.
Cependant, déterminer les frontières du libéralisme et du socialisme de cette manière pour exclure Comte et Dunoyer de la tradition libérale, ou même pour les accuser d’avoir abandonné le libéralisme sous l’influence d’idées socialistes, serait incohérent. Il faudrait leurs dénier leur implication personnelle au nom de la liberté contre la censure et contre un gouvernement autoritaire, sous la Restauration. Si l’analyse de classe, et une théorie de l’histoire fondée sur les modes de production, devait disqualifier Comte et Dunoyer du camp libéral, il serait alors difficile de comprendre leur intérêt constant pour les causes libérales traditionnelles durant la période où ces idées ont été développées. Quand ils ont écrit leurs livres sur la théorie sociale dans les années 1820, Comte et Dunoyer faisaient partie des cercles libéraux en France, en Suisse et en Angleterre. Ils ont participé à des campagnes pour protéger la liberté d’expression et le droit à un procès devant jury. Ils ont occupé des fonctions officielles sous l’avènement de la Monarchie de Juillet, plus libérale. Ils sont devenus membres de la très libérale Académie des sciences morales et politiques, ils ont écrit sur divers problèmes du libéralisme économique et Dunoyer, ayant survécu à Comte de quelques années, fut un membre actif de la Société d’économie politique et a écrit de nombreux articles pour Le Journal des Économistes, début 1840.
Après avoir lu les œuvres de Comte et Dunoyer, j’ai remarqué une faiblesse dans les comptes rendus traditionnels de la nature du libéralisme au XIXe siècle. Dans ce mémoire, il apparaîtra clairement que la théorie des classes et de l’histoire de Comte et Dunoyer nous conduit tout logiquement à leur théorie très libérale de la propriété privée, du libre marché et de la liberté individuelle. Ces trois derniers concepts sont essentiels pour le libéralisme et par conséquent, la défense de Comte et Dunoyer de ces trois concepts permet de les qualifier de membres de la tradition libérale. De plus, la théorie sociale des classes et de l’histoire qu’ils ont développée à partir de leurs idées politiques et économiques, doit aussi être considérée comme une composante légitime de la tradition libérale du XIXe siècle. Ce qui requiert une redéfinition, où plutôt une « expansion » de la définition du libéralisme, de façon à inclure des théoriciens comme Comte et Dunoyer ainsi que leurs idées et leurs points de vue sur les classes et sur l’histoire. Cela signifie que la famille de pensée qui a donné naissance à la tradition du libéralisme du XIXe siècle, est bien plus complexe et diversifiée que beaucoup l’ont pensé jusqu’à aujourd’hui. Cela implique également que lorsque les idées des classes et les théories de l’histoire sont associées à la tradition socialiste, et sont combinées à la propriété et au libre marché, ces idées et théories sont alors des composantes importantes de la tradition libérale.
[1] Charles Dunoyer, L’Industrie et la morale considérées dans leurs rapports avec la liberté (Paris: A. Sautelet, 1825), pp. 181, 182, 185.
[2] Benjamin Constant, “De l’esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne” (1814) in De la liberté chez les modernes, ed. Marcel Gauchet (Paris: Livre de poche, 1980).
[3] John Stuart Mill, Principles of Political Economy (1848), ed. Donald Winch (Harmondsworth: Penguin, 1970); Essays in French History and Historians. Collected Works of John Stuart Mill, ed. John M. Robson (University of Toronto Press, 1985); The Subjection of Women, ed. Kate Soper (London: Virago, 1983).
[4] Richard Cobden, Speeches on Questions of Public Policy by Richard Cobden, M.P., ed. John Bright and J.E. Thorold Rogers (1870) (New York: Kraus Reprint, 1970) and The Political Writings of Richard Cobden, ed. Naomi Churgin Miller (New York: Garland Publishing, 1973).
[5] Seymour Drescher, Dilemmas of Democracy: Tocqueville and Modernization (University of Pittsburgh Press, 1968); Tocqueville and Beaumont on Social Reform, ed. Seymour Drescher (New York: Harper Torchbooks, 1968). Roger Boesche, “The Strange Liberalism of Alexis de Tocqueville,” History of Political Thought, 1981, vol. 11, pp. 495-524; “Tocqueville and Le Commerce: A Newspaper expressing his unusual Liberalism,” Journal of the History of Ideas, 1983, vol. XLIV, no. 2, pp. 277-92; “Why did Tocqueville fear Abundance? or the Tension between Commerce and Citizenship,” History of European Ideas, 1988, vol. 9, no. 1, pp. 25-45; Reconsidering Tocqueville’s Democracy in America, ed. Abraham S. Eisenstadt (New Brunswick: Rutgers University Press, 1988).
[6] John Gray, Liberalism (Milton Keynes: Open University Press, 1986).
[7] Thomas Hodgskin, The Natural and Artificial Right of Property Contrasted… (London: B. Steil, 1832) reprinted (Clifton, New Jersey: Augustus M. Kelley, 1973).
[8] D’autres travaux partagent la réticence de Gray à inclure dans le libéralisme les notions de classe et d’évolution sociale. Chez Manning, Arblaster, et Bramsted et Melhuish, la dimension économique du libéralisme du XIXe siècle est mal traitée, tandis que la dimension sociale est presque ignorée. D.J. Manning, Liberalism (London: J.M. Dent and Sons, 1976); Anthony Arblaster, The Rise and Decline of Western Liberalism (Oxford: Basil Blackwell, 1984), Western Liberalism: A History in Documents from Locke to Croce, ed. E.K. Bramsted and K.J. Melhuish (London: Longman, 1978).
[9] John Gray, “The Idea of Spontaneous Order,” Hayek on Liberty (Oxford: Basil Blackwell, 1984), pp. 27-55.
[10] Friedrich Hayek, The Counter-Revolution of Science: Studies in the Abuse of Reason (Indianapolis: Liberty Press, 1979).
Laisser un commentaire