Cet article sur les dangers que présente le revenu universel veut contribuer à ouvrir un débat de fond, sérieux et argumenté. L’auteur est élève à Sciences Po Paris et poursuit actuellement des études au Ludwig von Mises Institute à Auburn, Alabama.
Par Louis Rouanet
Imaginez le cas d’une sècheresse dans le sud de la France. Le gouvernement décide alors de lancer un programme « d’irrigation universelle » où tous les agriculteurs français, qu’ils vivent dans le Var ou dans le Finistère, reçoivent une quantité égale d’eau. On conçoit facilement qu’une telle politique soit un gaspillage de ressources digne des pires décisions commises par les planificateurs socialistes. De toute évidence, il serait plus efficace de se concentrer sur l’irrigation des régions victimes de sécheresse. Il en est de même avec la proposition du revenu universel. Résoudre les problèmes de quelques-uns en allouant un revenu à chacun est absurde. Pour que les démunis sortent de la pauvreté, il faut que leur revenu augmente, que ce soit en leur permettant de gagner leur vie ou en les assistant. Mais ces aides doivent cibler les personnes touchés par la pauvreté. Il est vain d’essayer de vaincre le désespoir social de quelques-uns en donnant de l’argent à chaque individu, indépendamment de leur situation financière. Que les déshérités puissent recevoir de l’aide, nous sommes tous d’accord, mais le revenu universel n’est pas un bon moyen pour arriver à cette fin.
Milton Friedman vs. Gaspard Koenig
Le revenu universel s’est trouvé un nouveau porte-parole, Gaspard Koenig. Ce dernier, dans son livre : Le révolutionnaire, l’expert et le geek, souhaite l’introduction d’un « crédit d’impôt universel ». Ainsi, avec ce système, ceux qui paient moins d’impôts que le montant du crédit d’impôt recevront de l’argent de la part de l’Etat. Dans l’étude publiée par le think-tank Génération Libre sur le sujet, il est dit qu’ « Un LIBER de 450 euros par adultes et de 225 euros par enfant impliquerait une LIBERTAXE de 23% sur l’ensemble des revenus. »[1] Cette proposition coûterait 320 milliards d’euros par ans.
Koenig ne cesse de répéter que Milton Friedman était en faveur de ce système de crédit d’impôt universel. Heureusement, c’est faux. Milton Friedman écrit dans Capitalisme et Liberté (1962) :
« Si l’on suivait ma proposition, et si ses revenus imposables représentaient 100 dollars de moins que la somme de l’exemption et des déductions, il payerait un impôt négatif, c’est-à-dire qu’il recevrait un secours. Si le taux du secours était, disons, de 50 %, il recevrait 50 dollars. S’il n’avait aucun revenu, et pour la simplicité du raisonnement, s’il ne bénéficiait d’aucune déduction, il recevrait, le taux étant constant, 300 dollars. »
Selon Friedman, c’est donc bien seulement en dessous d’un certain revenu que l’Etat doit fournir un crédit d’impôt. Sa proposition n’a donc pas grand-chose à voir avec celle de Koenig. Il est certain que Milton Friedman n’aurait jamais soutenu un crédit d’impôt universel. En effet, cette proposition est bien trop coûteuse pour des résultats très médiocres.
Le revenu universel tend à décomposer la société
Par la rhétorique, Koenig essai de nous faire croire que le revenu garanti est un moyen d’accomplir son idéal d’autonomie. Ainsi, le « crédit d’impôt universel » proposé est appelé LIBER, et la taxe qui le finance LIBERTAXE. Curieuse liberté que de se voir confisquer presque un quart de son revenu ! Curieuse autonomie que d’assister une partie de la population avec de l’argent prit de force aux contribuables !
Le vocabulaire utilisé s’inscrit dans le débat plus large entre liberté positive et négative. Koenig postule que la liberté négative « absolue » est incohérente et qu’il faut donc préférer défendre l’autonomie, entendu comme « capacité de l’individu à effectuer ses propres choix ». Et par : « capacité » il faut entendre, selon lui, « que l’individu se voit conférer les moyens de décider par lui-même ». Car « [Qu’est-ce que] le droit de propriété quand on n’a rien ? »[2] écrit Gaspard Koenig. Voici pourquoi il défend le revenu garanti.
Mais le débat entre liberté positive et négative est complètement vicié car la terminologie employée nous induit en erreur. Selon Isaiah Berlin[3], l’auteur de cette distinction, la liberté négative est la liberté d’agir sans en être empêché par autrui. Par « liberté négative », on entend donc la liberté d’utiliser nos propres moyens (notre propriété) pour arriver à nos fins. Ensuite, par « liberté positive », on entend la capacité d’accomplir nos fins, le pouvoir de faire ce que nous voulons ou ce que nous devons. Premièrement, la liberté négative est aussi une liberté positive. Interdire de violer la liberté et la propriété, c’est permettre d’entreprendre, de choisir, de coopérer. Le concept de « liberté positive » est donc incohérent car les fins recherchées par l’homme sont toujours illimitées mais nécessitent l’application de moyens toujours limités. La « liberté positive » absolue supposerait donc l’absence de rareté. Or sans rareté, l’action humaine n’aurait pas lieu d’être ce qui est contradictoire en soi. En effet, le fait que l’homme agit est incontestable.[4] Ou bien la liberté positive supposerait qu’autrui me fournisse les moyens de réaliser mes projets. On rétablit alors le travail forcé, une forme d’esclavage légal qui prend le doux nom de redistribution. C’est exactement ce qu’est le revenu garanti.
Une chose cependant est sûre : plus l’homme est libre d’utiliser ses moyens, plus il a de chance d’atteindre ses fins et de réduire la rareté. On en arrive donc à la conclusion que la « liberté négative » est la meilleure route vers plus de « liberté positive ». Au contraire, le revenu garanti, c’est empêcher les individus d’utiliser les ressources qu’ils ont légitimement acquises. Le revenu garanti, c’est donc réduire la capacité de choix de ces mêmes individus.
Certains penseurs comme Koenig ou l’anticapitaliste Jacques Généreux pensent que la liberté négative est autarcique.[5] Ce jugement est complètement erroné. La liberté « négative » n’aurait pas de sens s’il n’y avait aucun avantage pour les individus à coopérer pacifiquement. Si tel était le cas, cela signifierait que la production autarcique est plus efficace que la production sous le régime de la division du travail. Or la liberté dite « négative », c’est-à-dire le respect de la liberté et de la propriété, ne nécessite pas l’autarcie mais permet au contraire d’établir des règles rendant possible les relations sociales harmoniques.[6] Ces règles sont celles exprimées par la tradition libérale classique du « ruled-utilitarianism » représenté par David Hume, Herbert Spencer, Ludwig von Mises et Henry Hazlitt. Cette tradition défend que des règles générales sont nécessaires pour assurer le bien-être des individus et la coopération sociale.[7] Elle se résume parfaitement dans l’affirmation de Bastiat selon laquelle « à quelque point de l’horizon scientifique que je place le point de départ de mes recherches, toujours invariablement j’aboutis à ceci : la solution du problème social est dans la Liberté. »[8]
Les défenseurs du revenu universel et de l’intervention de l’Etat dans le but de maintenir un certain niveau de liberté positive n’ont pas compris le rôle primordial de la division du travail. Or, il faut le comprendre, la division du travail, comme l’écrivait Ludwig von Mises, est « l’essence de la société ».[9] S’il n’y avait pas d’avantage à la division du travail, aucun ordre étendu, aucune société complexe ne pourrait exister. Les hommes vivraient en grande partie de la prédation dans des tribus primitives dont le rôle principal serait la protection face aux pillards. Sans division du travail, il ne peut y avoir aucun développement de l’individualité et de la diversité des personnalités humaines. C’est donc la division des tâches ainsi que l’accumulation du capital qui permettent l’augmentation des capacités productives. Or la prédation des richesses doit toujours être postérieure à leur création. C’est pour cela que contrairement à ce qu’affirme Koenig, les sociétés primitives ne sont pas holistes en raison de l’absence d’Etat.[10] L’Etat ne pouvant se financer que par la prédation, il peut apparaitre seulement dans des sociétés où un degré déjà important de division du travail et d’individualité existe. Les sociétés tribales n’étaient pas holistes parce qu’elles n’avaient pas d’Etat, elles n’avaient pas d’Etat parce qu’elles étaient holistes. Elles ne connaissaient par conséquent ni la propriété privée, ni la division du travail, deux choses qui précèdent l’Etat et sans lesquels ce dernier a très peu de chance de pouvoir être créé. L’émancipation des individus est par conséquent antérieure à l’Etat.
Il faut donc conclure que le revenu universel n’a rien d’universel puisqu’il ne peut être mis en place que si la classe productive a précédemment créé la richesse nécessaire à son financement. Le parasitisme ne peut être universel. Une flat tax de 23% pour financer ce revenu garanti désinciterait les individus dans l’accomplissement de leurs activités productives. De plus, l’impôt sur le revenu n’est rien d’autre que du protectionnisme au niveau des échanges individuels. Taxer le revenu, c’est rendre l’échange moins profitable et la division du travail moi intensive. Le financement du revenu universel affaiblira donc les fondements même de la société et favorisera le parasitisme généralisé.[11] Ceux qui sont bénéficiaires net pourront toujours voter pour une augmentation de leurs subsides au détriment des créateurs de richesse.[12] Le LIBER, parce qu’il nécessite des taux d’imposition élevés, est donc susceptible d’augmenter la soumission des individus aux différents groupes sociaux en réduisant les possibilités de coopération. De plus, il entretiendra le sentiment que certains ont droit à un revenu obtenu par le pillage légal des activités productives. Pire, chaque individu recevant la même somme, le sentiment d’égalitarisme sera attisé. Le LIBER, c’est substituer « enrichissez-vous » par « j’ai le droit d’accaparer la richesse d’autrui ».
Charité volontaire contre charité obligatoire ?
Quels sont donc les solutions à la pauvreté ? Tout d’abord, il faut définir ce qu’est la pauvreté. De même que l’obscurité est l’absence de lumière, la pauvreté est l’absence de richesse. La solution à la pauvreté c’est l’abondance, pas le revenu garanti. Cependant, pour différentes raisons, des individus sont plongés dans l’indigence. Il existe certainement, comme le faisait remarquer Victor Cousin, un devoir de charité sans droit corrélatif pour ces personnes.[13] La question dès lors est de savoir s’il faut reposer sur l’assistance publique ou sur la charité et l’entraide privée. Historiquement, les Friendly Societies où les Sociétés de Secours Mutuel furent des lieux de solidarité et d’aide mutuelle face aux aléas de la vie.[14] Des solutions volontaires, privées et qui ne sont pas fondées sur la charité existent.
Gaspard Koenig semble partir du principe que la charité volontaire est nuisible pour l’autonomie contrairement à la charité gouvernementale. Son jugement est basé sur le fait que l’Etat jacobin qu’il défend doit selon lui forcer l’individu à être libre en le délivrant des pressions de la famille et de la communauté. Mais l’entraide familiale et communautaire a bien plus de chance d’inciter les individus aidés à retrouver la voie de l’autonomie. Contrairement à la charité gouvernementale, la charité privée n’est pas inconditionnelle. De plus, il est toujours inconfortable d’abuser de la générosité de nos proches. Recevoir de l’argent de l’Etat, d’un autre côté, ne nous pose généralement aucun problème moral pour les intéressés. Un individu aidé par la famille ou la charité privée aura donc plus de chance de redevenir autonome. Les origines de l’Etat providence Bismarckien étaient d’ailleurs fondées sur la volonté de rendre une partie de la population dépendante de l’Etat central, et donc docile. « Prescrire la charité et le dévouement par acte législatif, ce n’est rien de moins que démoraliser la société » prévenait Michel Chevalier dans ses cours au Collège de France. D’un côté, avec l’Etat providence, les individus deviennent moins empathiques vis-à-vis du sort de leur prochain, de l’autre les individus aidés deviennent des dépendants à durée indéterminée. L’assistance publique est une subvention au désespoir social.
La charité privée a le mérite de favoriser la cohésion sociale alors que les aides publiques, en substituant des relations parasitiques aux relations volontaires, engendrent des conflits sociaux, chacun voyant dans l’autre quelqu’un pouvant potentiellement vivre à son dépend. Benjamin Constant l’avait compris quand il écrivait :
« [La charité individuelle établit] un lien moral […] entre ces deux classes que tant d’intérêts et de passions concourent à séparer, et, divisés par la fortune, leur volonté les rapproche ; il n’en est point ainsi dans la charité légale. Celle-ci laisse subsister l’aumône, mais elle lui ôte sa moralité. Le riche, que la loi dépouille d’une partie de son superflu sans le consulter, ne voit dans le pauvre qu’un avide étranger appelé par le législateur, au partage de ses biens. »[15]
Les libéraux du XIXème voyaient les effets désastreux des Poor Laws au Royaume Uni sur le plan de la morale et de la cohésion sociale. Tocqueville lui-même, après un voyage en Angleterre, critiqua vivement la charité légale.[16] L’apparition précoce de l’assistance publique en Angleterre permet certainement de comprendre pourquoi la Révolution Industrielle fut si mal vécue dans ce pays. La charité légale entraina à l’époque un ressentiment réciproque entre les riches et les pauvres. La morale victorienne du XIXème siècle, très dure à l’égard des plus pauvres, est le résultat de cette charité obligatoire.
La charité volontaire est-elle suffisante ?
Reste à savoir si l’assistance privée est suffisante pour s’occuper des indigents. Premièrement il faut noter, comme le fit remarquer Adam Smith dans sa Théorie des Sentiments moraux (1756), que la société marchande (l’économie libérale) permet le développement du sentiment d’empathie. En effet, le meilleur moyen pour gagner de l’argent dans une économie libérale est de découvrir les désirs de son prochain. Par conséquent, l’empathie, la capacité de se projeter dans l’autre, est une caractéristique primordiale du capitalisme libéral. Ainsi, même les indigents profitent de l’économie libre.
Le meilleur rempart contre la précarité et l’exclusion reste cependant la famille. Or c’est la famille, organe naturel de solidarité, que l’Etat providence fragilise en lui enlevant son rôle. Il y a un effet d’éviction entre charité publique et privée : chaque euro de charité publique réduit les ressources allouées à la charité privée.
Mais malgré toutes les forces d’une société libre permettant de régler le problème de l’indigence, peut-être que comme le suggère Milton Friedman, l’aide aux plus démunis souffre d’un phénomène de passager clandestin et nécessite donc l’intervention des institutions publiques. Si c’est le cas, l’assistance publique et son financement doivent être décentralisés le plus possible pour que les coûts soient moins dispersés et donc que les abus soient moins grands.[17] De plus, la décentralisation permet d’effectuer des expérimentations à petite échelle. Cependant, rien ne prouve que la charité fasse face à un phénomène de passager clandestin.[18] Selon Friedman, quand je suis charitable, tous les individus ayant un dégout pour la pauvreté profitent de mon action. Mais cela suppose que la finalité de mon action soit toujours destinée à réduire mon exposition à la misère. Or les individus donnent pour de nombres raisons : morales, pour la reconnaissance sociale ou encore purement altruistes. De plus, la gestion publique de la charité comporte également des coûts importants dont la corruption et la bureaucratisation. Dès lors, le financement public de l’assistance ne permet ni une augmentation du bien-être social, ni une amélioration du sort des plus démunis.
CONCLUSION
Le revenu universel n’est donc pas la meilleure idée qu’aient eue certains libéraux. Ces derniers habillent leur proposition avec un langage anti-étatiste. Ils défendent le revenu universel au nom de la lutte contre la bureaucratie ou au nom de l’égalité devant la loi. Mais leur position, en plus d’être infondée, est naïve. Qui peut assurer que l’ancienne aide publique disparaitra avec l’introduction du revenu universel ? Si l’histoire nous a appris quelque chose, c’est qu’il n’y a rien de plus permanent que les allocations publiques. Le scénario le plus probable est que le revenu universel sera un pas de plus sur la route de la servitude.
[1] Gaspard Koenig et Marc de Basquiat, « LIBER, un revenu de liberté pour tous », Génération Libre, Avril 2014, p.3
[2] Gaspard Koenig, « Le Révolutionnaire, L’Expert et le Geek », Plon, 2015
[3] Isaiah Berlin, « Deux conceptions de la liberté», dans Éloge de la liberté (1969), trad. Jacqueline Carnaud et Jacqueline Lahana, Paris, Presses Pocket, 1990, pp.167-218
[4] Ludwig von Mises, « L’Action Humaine », 1949
[5] Voir : Jacques Généreux, « La Dissociété », 2011
[6] Voir : Frédéric Bastiat, « Harmonies Economiques », 1850
[7] Voir sur le ruled-utilitarianism, qu’Hazlitt appel coopératisme: Henry Hazlitt, « The Foundations of Morality », 1964
[8] Frédéric Bastiat, « La Loi », 1850. Ma lecture personnelle de Bastiat me laisse penser qu’il est bien plus un partisan de l’utilitarisme réglé (ruled utilitarianism) que du jusnaturalisme. En effet, le droit naturel qu’il défend ressemble beaucoup à de l’utilitarisme déguisé.
[9] Voir : Joseph Salerno, « Ludwig von Mises as a Social Rationalist », The Review of Austrian Economics, Vol. 4, 1990
[10] Voir: Murray Rothbard “Freedom, inequality, primitivism, and the division of labor“, Ludwig von Mises institute, 1991. Contrairement à ce que dit Gaspard Koenig, les sociétés sans Etats pour la plupart n’étaient pas Clastriennes/Polanyiennes. Beaucoup d’entre elles étaient individualistes et non pas holistes. Ces sociétés reposaient sur le respect de la propriété privée et l’échange indirect. Ce fut par exemple le cas de la Frise, dans le nord de l’Allemagne, pendant le Moyen Age. Voir sur la Frise: Philipp Bagus, « Wresting Land From the Sea : An Argument Against Public Goods Theory », The Journal of Libertarian Studies, 2006. Voir aussi sur les sociétés sans Etat: Bruce L. Benson, “Enforcement of Private Property Rights in Primitive Societies: Law Without Government“, Journal of Libertarian Studies, 1989; Bruce L. Benson, “The Enterprise of Law: Justice Without the State”, San Francisco: Pacific Research Institute for Public Policy, 1990 ; Joseph R. Peden,”Property Rights in Celtic Irish Law“, Journal of Libertarian Studies, 1977 et David Friedman, “Private Creation and Enforcement of Law: A Historical Case“, Journal of Legal Studies, 1979
[11] Comme le faisait remarquer Henry Hazlitt : « The State is a shadowy entity that apparently gets its money out of some fourth dimension. The truth is, of course, that the government has nothing to give to anybody that it doesn’t first take from someone else. The whole guaranteed-income proposal is a perfect modern example of the shrewd observation of the French economist, Bastiat, more than a century ago: “The State is the great fiction by which everybody tries to live at the expense of everybody else” » Dans: Henry Hazlitt, “Man vs. The Welfare State”, Ludwig von Mises Institute, Alabama, 2007
[12] Il était admis par les libéraux du XIXème siècle que ceux qui sont à la charge du contribuable et ne paient pas d’impôt doivent renoncer à leur droit de vote pour éviter les conflits d’intérêt. John Stuart Mill écrivait en 1861 dans Representative Government : “It is also important that the assembly which votes the taxes, either general or local, should be elected exclusively by those who pay something towards the taxes imposed. Those who pay no taxes, disposing by their votes of other people’s money, have every motive to be lavish and none to economize… It amounts to allowing them to put their hands into other people’s pockets for any purpose which they think fit to call a public one.”
[13] Voir : Victor Cousin, « La société Idéale », Berg International, 2014
[14] Voir : David G. Green, “Reinventing Civil Society: The Rediscovery of Welfare Without Politics”, 1993 ; Pavel Chalupnícek and Lukáš Dvorak, “Health Insurance before the Welfare State The Destruction of Self-Help by State Intervention”, The Independent Review, v. 13, n. 3, Winter 2009
[15] Cité dans: « Après l’Etat-Providence. Les hommes politiques ont volé votre avenir… Vous pouvez le reprendre », édité par Tom G. Palmer, Students for Liberty et Atlas Economic Research Foundation, 2014, p.181
[16] Alexis de Tocqueville, « Mémoire sur le paupérisme », 1835
[17] « Nous ne prétendons pas aborder ici la grave question de la charité publique, nous voulons seulement faire cette remarque essentielle que plus l’État centralise, plus il transforme la responsabilité naturelle en solidarité factice, plus il ôte à des effets, qui frappent dès lors ceux qui sont étrangers à la cause, leur caractère providentiel de justice, de châtiment et d’obstacle préventif. » Frédéric Bastiat, Harmonies Economiques, 1850
[18] Voir: Beaulier and Hall, “Collective Consumption Externalities and Charitable Giving”, New Perspectives on Political Economy, Volume 4, Number 1, 2008, pp. 23 – 40
“Que les déshérités puissent recevoir de l’aide, nous sommes tous d’accord,”
qui accordera cette aide?
bien cordialement.
Ce peut être l’Etat ou des institutions privées. J’en discute dans la dernière partie de l’article. Je suis très modéré sur le sujet. Dans le court terme il est impossible de supprimer toutes aides étatiques aux plus démunis, dans le long terme ça se discute. J’ai bien sûr une préférence pour la charité volontaire.
Bien à vous,
Louis Rouanet
Cela fait bien longtemps que je n’ai pas lu un tel plaidoyer contre la solidarité publique. Vous plaidez la charité contre l’impôt. Je serais curieux de connaître votre parcours de vie et quels groupes sociaux vous influencent dans votre pensée.
Proposez vous de supprimer l’assurance maladie obligatoire (sous l’influence des républicains américains qui combattent l’Obama care?), les allocations familiales, l’école gratuite et de supprimer progressivement l’impôt?
N’avez vous pas lu les récents rapports du FMI et de l’OCDE qui considèrent que l’accroissement des inégalités est un frein au développeemtn économique? Comptez vous sur la charité pour lutter contre la pauvreté dans le monde?
Et vous compteriez sur la charité pour payer les dépenses militaires?
Si les chrétiens mettaient en pratique les paroles de l’Evangile, la charité transformerait le monde, mais on n’a jamais vu cela. Alors en attendant je préfère un système de redistribution des richesses imposé par la loi. Reste à trouver le meilleur système de redistribution.
Rien n’interdit à la charité de venir compléter la solidarité collective. Et vous que faites vous pour faire reculer la misère dans le monde? et pour encourager à plus de solidarité et de charité?
Bien à vous
Robert SIMON
Je partage totalement votre point de vue.
Bonjour, je me permets de mettre en copie une critique que j’avais faite de l’article paru dans ‘Les Echos’.
Qu’est ce que la liberté? Est-ce l’absence de contraintes matérielles? vous avez 4h:
//www.lesechos.fr/…/0204253156451-soyez-revolutionnair…#
Je suis sceptique sur la partie autonomie: soit par l’interprétation du journaliste / critique Benoit Georges, soit par l’auteur Gaspard Koenig lui-même. Non pas sur l’utilité de ce “revenu universel” mais sur l’association de la Liberté avec l’Autonomie. Ainsi l’Etat garantie un revenu universel minimum permettant à l’individu d’être autonome et donc d’être libre.
Bref j’émets ici une critique d’un point de vue philosophique et politique sur la définition de la Liberté.
//fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9
//fr.wikipedia.org/…/Libert%C3%A9_(philosophie_politiq…
Dans la tradition libérale, la définition de la liberté se rapproche de son sens originel : « l’homme libre est celui qui n’appartient pas à autrui, qui n’a pas le statut d’esclave», incluant ainsi la notion d’individualité et du droit de propriété (ici de sa personne). Les notions d’individualisme et de droit dans la définition de la liberté pour les libéraux font en sorte qu’ils associent liberté et responsabilité. La notion responsabilité encadre via la loi la liberté chez les libéraux. La notion de faire ce qu’on désire sans rencontrer d’obstacle est ici encadrée par la loi, imposant d’interdire tout ce qui peut nuire aux droits fondamentaux d’autrui : Ainsi : La « liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (art. 4 de la Déclaration des droits de l’homme), ce qui implique la possibilité de « faire tout ce qui n’est point interdit, comme ne pas faire ce qui n’est point obligatoire » (art. 5), la « liberté de dire ou de faire ce qui n’est pas contraire à l’ordre public ou à la morale publique » (droit administratif) ou encore « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » (de John Stuart Mill). Dans une telle formulation, la liberté est étroitement liée au concept de droit, allant jusqu’à confondre les deux notions.
Et pour la pensée libérale, la loi c’est la justice d’après Frédéric Bastiat (La Loi) et toujours d’après lui la Loi c’est l’organisation collective du droit de légitime défense, c’est-à-dire le droit de défendre sa personne, sa liberté et sa propriété. En résumé la loi garanti à l’individu le droit de sa personne, de sa liberté et de sa propriété vis-à-vis d’autrui. Et tout individu est libre de ses actes du moment qu’il n’empiète pas sur le droit de propriété d’un autre individu.
Ce que je reproche, personnellement à la vision de la liberté associée à l’autonomie matérielle, c’est que d’après moi cette définition de la liberté est la définition socialiste, d’après Bastiat et Hayek:
Frédéric Bastiat – la Loi:
“Ainsi la Liberté c’est le pouvoir.
– En quoi consiste ce pouvoir?
– A posséder l’instruction et les instruments de travail.
– Qui donnera l’instruction et les instruments de travail?
– La société qui les doit.
– Par l’intervention de qui la société donnera-t-elle des instruments de travail à ceux qui n’en ont pas?
– Par l’intervention de l’Etat.
– A qui l’Etat les prendra-t-il?
C’est au lecteur de faire la réponse et de voir où tout ceci aboutit.”
Mon interprétation est que si on remplace “instruction et instruments de travail” par “revenu universel” on obtient la même définition d’un système socialiste / étatique. Si en plus on confond société / public avec etat / gouvernement on nage en plein régime collectiviste.
Friedrich A. Hayek – La route de la servitude, chapitre 2: La Grande Utopie
« Afin d’infirmer ces [1] soupçons et d’atteler à son char le plus fort de tous les moteurs politiques, le désir de liberté, le socialisme recourut de plus en plus à la promesse d’une “nouvelle liberté”. L’avènement du socialisme devait être le passage brusque du règne de la nécessité au règne de la liberté. Il devait instaurer la “liberté économique” sans laquelle la liberté politique déjà conquise “ne valait pas la peine d’être possédée”. Seul le socialisme serait capable d’achever la lutte ancestrale pour la conquête de la liberté, dont l’obtention de la liberté politique n’était qu’une première étape. La modification subtile imposée au sens du mot liberté afin de rendre l’argument plausible est un phénomène important. Pour les grands apôtres de la liberté politique, être libre cela avait voulu dire être libre de toute coercition, de tout arbitraire exercé par autrui, être dégagé des liens qui obligeaient l’homme à obéir aux ordres de son supérieur. Mais la nouvelle liberté consisterait à être libre de tout besoin, libre de l’obligation des circonstances qui limitent inévitablement, encore qu’inégalement, la possibilité de choix de chacun de nous. Avant que l’homme pût être vraiment libre, il fallait briser “le despotisme du besoin physique” et relâcher “les contraintes du système économique”.
Dans ce sens le mot liberté n’est évidemment qu’un autre nom donné au pouvoir [2] ou à la richesse. [Note : Bastiat donc] La promesse de cette nouvelle liberté était souvent accouplée à des promesses inconsidérées d’un grand accroissement de richesse matérielle dans la société socialiste. Mais ce n’était pas sur cette conquête absolue des biens de la nature que l’on comptait pour réaliser la liberté économique. Ce que la promesse signifiait en réalité, c’était la disparition des grandes inégalités existant entre les possibilités de choix dont disposent les individus. L’exigence d’une liberté nouvelle n’était donc rien d’autre que la très ancienne exigence d’une égale répartition des richesses, sou un autre nom. Mais ce nom donnait aux socialistes un mot en commun avec les libéraux, et ils exploitèrent à fond cette communauté. Certes, les deux partis n’utilisaient pas ce mot dans le même sens, mais peu de gens s’en aperçurent et moins nombreux encore furent ceux qui se demandèrent si les deux libertés promises étaient vraiment compatibles l’une avec l’autre.
Il est hors de doute que la promesse d’une plus grande liberté est devenue une des armes les plus efficaces de la propagande socialiste et que les gens croient authentiquement et sincèrement que le socialisme apporte la liberté. La tragédie est d’autant plus atroce s’il est prouvé que la route de la liberté promise ne mène qu’à la servitude. C’est incontestablement cette promesse de liberté qui a entrainé un nombre de plus en plus grand de libéraux sur la voie socialiste, qui leur a masqué le conflit qui existe entre les principes fondamentaux du socialisme et ceux du libéralisme et qui a souvent permis aux socialistes d’usurper jusqu’au nom du vieux parti de la liberté. La plupart des intellectuels embrassèrent le socialisme comme l’héritier présomptif de la tradition libérale : aussi n’est-il pas surprenant qu’ils n’aient pu concevoir que le socialisme mène à l’opposé de la liberté. »
[1] Alexis de Tocqueville – Œuvres complètes :
« La démocratie étend la sphère de l’indépendance individuelle, le socialisme la resserre. La démocratie donne toute sa valeur possible à chaque homme, le socialisme fait de chaque homme un agent, un instrument, un chiffre. La démocratie et le socialisme ne se tiennent que par un mot, l’égalité ; mais remarquez la différence : la démocratie veut l’égalité dans la liberté et le socialisme veut l’égalité dans la gêne et dans la servitude. »
[2] Note de l’auteur : La confusion caractéristique entre liberté et pouvoir, que nous rencontrerons plus d’une fois au cours de cette étude, est un sujet trop vaste pour être examiné à fond ici. Aussi vieille que le socialisme, elle lui est si étroitement alliée qu’il y a près de soixante-dix ans un écrivain français, en exposant les origines saint-simoniennes de cette théorie de la liberté, fut amené à dire qu’ « elle est à elle seule tout le socialisme » (P. Janet, Saint Simon et le saint-simonisme). Le défenseur le plus explicite de cette confusion est, chose significative, le philosophe dirigeant de la gauche américaine, John Dewey, selon lequel « la liberté est le pouvoir de faire certaines choses », en sorte que « exiger la liberté c’est exiger le pouvoir » (« Liberté et contrôle social », The Social Frontier).
Ici pas besoin d’interprétation, la démonstration de Hayek met en évidence la dichotomie des deux définitions.
Si on en revient à la définition originelle de la liberté (« l’homme libre est celui qui n’appartient pas à autrui, qui n’a pas le statut d’esclave ») la seule définition envisageable reste la définition libérale, car la définition socialiste enchaine l’homme à l’Etat et le rend esclave de tous les autres hommes. Tout homme devient l’esclave des autres et réciproquement pour le bien suprême collectiviste. Ayant le statut d’esclave, même indirect, il n’est plus libre. Le socialisme et tout courant de pensée allant dans ce sens entraine alors l’homme sur la route de la servitude.
Pour conclure, je terminerai par une illustration geek. Donner un revenu universel est la réponse pratique de notre époque à l’absence de besoin matériel. En imaginant ce revenu universel suffisamment important, chaque homme pourrait acheter ce qu’il veut et au final n’aurait plus besoin de faire un effort pour combler un besoin ou une envie matérielle (j’insiste sur le côté matériel). Par extrapolation il n’aurait plus besoin d’accumuler un capital puisque tout lui serait du matériellement. Les objets perdraient de leur valeur et l’homme pourrait alors se focaliser sur des besoins non matériels : développement intellectuel, sociétal, philosophique etc… libéré des contraintes et des besoins physiques et matériels, il pourrait devenir un pur esprit. Il pourrait ainsi se focaliser sur sa transcendance intérieure.
Cette vision idéale, utopique est celle de Star Trek.
Vous remarquerez tout d’abord que dans la série originale, chaque épisode comme par (en VO) : Space : the Final Frontier… ». Est-ce un clin d’œil au livre de Dewey cité par Hayek « The Social Frontier » ?
Ensuite le nom du vaisseau s’appelle Enterprise. Ce qui est en anglais un synonyme de Business ou d’une société (Company) mais aussi c’est le nom donné aux organisations de production de l’ex URSS qui découlent de la planification socialiste.
Enfin dans Star Trek, la possibilité, d’abolir tout besoin matériel, grâce à une machine qui peut instantanément créer toute forme de matière (Replicator), a annihilé toute monnaie et toute forme de capital. Dégagé de ses contraintes matérielles, l’homme peut ainsi explorer toutes les possibilités offertes à lui par Star Fleet. Il peut ainsi s’épanouir dans une carrière, dans un métier, dans une occupation offerte par Star Fleet. Il peut repousser les limites de l’exploration cosmique, scientifique et psychiques de l’humanité commandée par Star Fleet. Il peut s’associer avec d’autres créatures, d’autres races intelligentes au sein de Star Fleet. En échange de cela Star Fleet le nourri, le loge et lui assure la sécurité d’une occupation à vie et répond à tous ses besoins matériels grâce à sa machine à créer toute matière. Il peut enfin jouir de sa liberté au sein de Star Fleet.
Remplacez Replicator par Revenu Universel et Star Fleet par Etat Providence et vous avez devant vous l’Utopie Socialiste ultime.
Merci de m’avoir lu
PS : Je tiens à préciser que je critique l’article de l’Echo et non le livre de M Koening (que je n’ai pas encore lu). Je critique cette idée de revenu universel et d’association d’autonomie matérielle et de liberté qui pour moi nous amènent en territoire socialiste (ou étatique si vous préférez). Je ne sais pas si l’idée est telle qu’elle décrite par M Koening ou bien si il s’agit d’une interprétation / extrapolation du journaliste M Georges.
Article intéressant et documenté!
Je ne rejoins pas l’expression “parasitisme” dans la mesure ou elle est très fortement connotée. Il fut un temps ou les “parasites” étaient les juifs commercants d’Europe centrale…aujourd’hui ce seraient qui? Les allocataires du chomage qui jouent à la console ou lisent des livres à la fac à défaut d’avoir été pris à l’IEP de Paris? Les immigrés clandestins? Les handicapés qui ne peuvent pas travailler? Les homosexuels? Ou juste les fainéants? Tout cela est bien subjectif pour un étudiant de votre envergure…
Ce simple mot traduit il une opinion latente de votre part: seul le travail rémunéré constitue une contribution méritoire à la société? C’est en réalité souvent tout à fait l’inverse…
Il faut continuer à chercher, à réfléchir.
Une réalité s’impose: notre organisation collective est mal fichue, elle secrète davantage de souffrances (et je pèse mes mots!) que d’avantages.
Nous sommes encore imprégnés d’un système archaïque qui fait de nos relations mutuelles un champ de bataille, nous figent dans la compétition et qui en est satisfait? Même pas celui qui gagne dans cette compétition puisqu’il est juste rassuré sur son sort mais côtoient (voire engendre) la misère et le désespoir…
Quant au salariat comme “mode normal” de la vie économique, on en perçoit les limites puisque d’une part, les caissières, les secrétaires, les ouvriers, etc, sont remplacés par des machines et ensuite on les traite “d’indigents” tout en les culpabilisant de ne pas travailler, de baisser les bras, après leur avoir ôté le moyen de subsister dignement. Si nous étions parfaitement logiques, ce sont les machines qu’il faudrait imposer… Ceci étant, se débarrasser des tâches pénibles reste un progrès.
Le revenu de base paraît être une solution transversale, intéressante dans la mesure où il serait basé sur 650 euros minimum puisque ce n’est réellement pas possible de subsister décemment avec 450… Comme ce n’est pas possible, les personnes qui le perçoivent sont obligées de composer entre “système D” et travail au noir.
Il ne faut jamais perdre de vue que l’argent dépensé par les “indigents” fait tourner l’économie.
Les personnes qui bénéficient à ce jour des prestations logements, sont principalement les propriétaires des logements qui sont loués à ce jour à des montants très abusifs. L’argent de l’aide sociale finit dans leurs poches et leur permet d’accroître leur patrimoine et fait perdurer la précarité de ceux qui louent. Ca, c’est la réalité d’aujourd’hui… Il y a beaucoup à équilibrer de ce côté là.
Il me semble que pour envisager le revenu de base inconditionnel (et décent!), cette mesure devrait être adossée à une baisse conséquente du coût du travail (après tout, il s’agirait juste de complémenter ce revenu), et aussi adossée à une limite haute de gains mensuels (5 ou 6000 euros par mois) puisque gagner plus que ce que l’on peut dépenser équivaut à entretenir un système financier toxique alors que le surplus peut abonder les caisses de l’état.
Peut-être même devrions nous l’adosser à un service civique obligatoire de deux ans afin d’ouvrir des “possibles” aux jeunes gens autres que se contenter de cette ressource.
Et pourquoi pas à une “limite” du temps de travail qui respecte l’âge et le tonus (par ex. 40h/hebdo à 20 ans, 30h/hebdo à 30 ans, 20h/hebdo à 40 ans, 10h/hebdo à 50 ans, 5h/hebdo à 60 ans). C’est si aberrant de voir des personnes faire des tâches pénibles à plus de 50 ans tandis que les jeunes tuent leur “inutilité” et leur ennui comme ils peuvent.
Egalement, veiller à ce que des valeurs de coopération et non plus de compétition soient transmise par l’Education Nationale et la génération précédente. Le “mérite” étant réservé à ceux qui rendent de réels services et non plus à ceux qui écrasent les autres…
Et, malheureusement aussi, le réserver aux ressortissants français (ou à ceux qui vivent ici depuis plus de 15 ans et, décourager les familles nombreuses.
On peut considérer que si nous mettons en place un système économique cohérent, d’autres pays pourront s’en inspirer (voire éviter nos éventuelles erreurs).
Maintenant, au-delà de la complexité de la mise en place d’un nouveau modèle économique, si on s’intéresse aux avantages, ils sont tellement importants!
-Fin de déperdition d’énergie (de main d’oeuvre rémunérée) à faire des calculs, des poursuites etc…
-Sentiment de sécurité intérieure concernant notre sort (moins d’antidépresseur et autre affections liées à la précarité à rembourser…)
-Modification des relations patron-employé qui évolueront vers une réelle coopération (aujourd’hui elle est factice puisque l’un détient le sort de l’autre autre ses mains)
– Le travail au noir ou l’économie souterraine, trafic en tout genre, deviendrait “inutile” aux yeux même de ceux qui en vivent aujourd’hui (moins de policiers à rémunérer)
-Sentiment de sécurité pour le futur (nos enfants…) pacification des relations familiales (moins d’anxiété)
-Libération de l’esprit vers plus de créativité
-Une société collectivement plus “joyeuse”, plus agréable à vivre!
Finalement, il y a tant d’avantages… Que franchement, je serais fière de mon pays, de nous tous, si il était le précurseur d’une nouvelle évolution vers plus de civilisation et d’humanité. (Aujourd’hui, tant de richesses et tant de misères… Je nous trouve barbare!)
Enfin une voix un peu dissonante dans ce magma de consensus en faveur du travail obligatoire. Ce qui est certain c’est que le sujet du revenu universel pose un dilemme entre libéraux et libertariens, où ce sont les choix philosophiques qui font la différence. D’un côté comme de l’autre, il y a une prise de position qui est antilibérale sur des thèmes différents. La question est : quelle est la plus libérale ? Quand on défend le revenu universel, on défend nécessairement une intervention étatique de redistribution (en attendant d’autres moyens plus efficients, de mon point de vue issus de la prochaine révolution industrielle), alors qu’en voulant persister dans le modèle actuel, on défend le travail obligatoire, donc une liberté individuelle qui est de toute façon artificielle, parce que restreinte massivement du fait de la proportion que prennent les contraintes liées au travail dans la vie de tous les jours. On passe de la dépendance familiale à la dépendance patronale ou étatique, pour ensuite finir par être sous dépendance étatique quoi qu’il arrive (par le biais des maisons de retraite, de l’AVS et des hôpitaux). La différence notable avec un revenu universel réside dans l’émancipation par rapport à la famille et au patronat, le droit à la vie et la liberté de choisir ses études, le métier que l’on souhaite, une diminution des problèmes corporels liés au stress et à la fatigue, et un meilleur épanouissement qui permettrait au cerveau de se développer davantage. On est ici dans une logique d’existence.
Par ailleurs, étant donné le vieillissement de la population en Europe, au Japon et aux USA, on peut déjà dire que la majorité de la population vit aux dépens des autres. Les personnes âgées vivent des jeunes. Les salariés dépendent des patrons, et inversement. Il y a donc quelque chose qui sonne comme une hypocrisie, selon moi, à prétendre que les gens seraient plus dépendants et plus volés avec un revenu universel. Si on réfléchit bien, on se rend compte que pour le moment, le système où personne ne dépend de personne ne peut pas exister. Sauf à atteindre des avancées scientifiques et technologiques suffisantes pour pouvoir s’affranchir des autres (d’où mon soutien au transhumanisme) mais qui prendront un moment avant d’être démocratisées. Ce dont je suis convaincu, par contre, c’est que d’ici-là, la dépendance serait amoindrie avec ce système-là, qui serait incontestablement moins bureaucratique, -ne serait-ce que parce qu’il remplacerait un certain nombre d’aides sociales devenues inutiles-, et plus moderne.
Il est démontré de plus en plus que le travail obligatoire pèse, physiquement ou psychologiquement, sur les individus à long terme (stress, maladies, problèmes familiaux, consommation de drogues ou d’alcool, criminalité, dépression, suicides). On produit des générations qui ne sont vouées qu’à produire ou consommer, et qui n’ont jamais le temps pour profiter réellement de la vie, s’occuper d’elles-mêmes. Pire, à force d’être déshumanisé, on ne fait qu’obéir et subir, on ne réfléchit plus sur son environnement et sur l’avenir. Après, on s’étonne évidemment que les gens pensent à court terme et ne soient plus visionnaires, deviennent des esclaves psychiquement, car le conditionnement ne permet pas de penser plus loin que la survie.
Il y a aussi, en filigrane ici chez certains opposants au revenu universel, des fantasmes et des clichés récurrents, qui sont pour ma part assez insupportables. À commencer par celui qui consiste à penser que l’objectif du revenu universel serait de “gâter” ceux qui en profitent. Il ne s’agit certainement pas de cela, puisque ce n’est pas avec un montant de 500 ou 1’000 € qu’on peut s’offrir un confort matériel. Ici, on parle bien du droit à la vie. On l’a garanti dans la constitution des démocraties, je pense qu’il serait temps de le concrétiser dans la réalité en cessant l’hypocrisie selon laquelle “la liberté s’acquiert par le travail”. Une fois qu’on a dit cela, on n’est pas nécessairement un ennemi du travail, un paresseux en puissance comme le laissent croire ces gens. On est partisan de l’idée que le travail gagnerait en plaisir, donc en qualité, s’il n’était pas subordonné à l’instinct de survie. Un revenu universel garantirait à chacun la vie, mais celui qui veut davantage d’argent travaillera quand même, et rien ne l’en empêchera. Bien au contraire. L’idée s’impose de plus en plus comme une alternative beaucoup plus saine, surtout à notre époque où, non seulement il y a de moins en moins de travail, mais en plus, le contexte économique (notamment la mondialisation) nous amène à une situation où l’on ne peut plus se contenter d’un seul emploi, comme autrefois, et où les emplois sont de plus en plus précaires mécaniquement à cause de l’accroissement des exigences liées aux professions (qui évoluent et supposent des formations parallèles parfois copieuses), mais aussi celles relatives au monde du travail, qui ne se limitent malheureusement pas aux compétences. Souvent, l’âge, l’expérience (qui, peut-être pour masquer les considérations économiques du “on ne veut pas former parce que c’est trop cher”, sert souvent de prétexte pour rejeter les jeunes alors qu’ils ont du potentiel et potentiellement des années d’études à leur actif, -je le sais parce que j’y suis confronté et c’est aussi le cas pour la grande majorité des amis de ma génération-) et parfois le sexe entrent dans l’équation.
Sans compter qu’il a été démontré ne serait-ce qu’en Suisse (toujours dans le cadre de l’initiative) que seulement 40% du travail étaient rémunérés. Femmes ou hommes au foyer, étudiants travaillent au moins autant que les travailleurs rémunérés, pourtant on ne leur accorde pas de salaire. N’y a-t-il pas un paradoxe à tolérer cela quand on prétend dénoncer la “spoliation des travailleurs rémunérés” ? De la même manière, ceux qui prétendent croire à la valeur du travail, sont souvent prompts à culpabiliser les sans-emplois, mais ne protestent pas (ou très mollement) face au parasitisme de certaines fortunes qui s’accaparent les richesses de milliers de personnes.
Par ailleurs, il y a un discours encore plus aberrant qui consiste à dire que si on reçoit un revenu (sans en préciser le montant), on va s’en contenter et on ne va plus travailler. Comme si les êtres humains étaient programmés génétiquement pour ne pas aimer le travail, ils seraient prédisposés à la paresse en quelque sorte. C’est un discours paternaliste (assez curieux de la part de “libéraux” autoproclamés) qu’on entend de manière plus ou moins directe en permanence, mais qui repose sur des fantasmes. Un revenu n’empêche pas de travailler, au contraire, il faciliterait même l’entrepreneuriat et favoriserait l’abolition du salariat, grâce au développement des technologies, ce qui n’est pas anodin là non plus en termes d’émancipation de l’individu.
À ce propos, dans le cadre d’un référendum suisse sur la constitutionnalisation d’un revenu universel, les sondages indiquent que les individus qui cesseraient de travailler seraient extrêmement minoritaires (entre 2 et 9%), et là on ne connaît même pas leurs situations respectives.
Pour finir, il y a sans doute un fossé entre détester le travail et le prôner en tant qu’idéologie autoritaire, au point de faire en sorte qu’il prenne autant de place dans nos vies (chose qui nous renvoie au totalitarisme) et d’en faire le seul horizon indépassable de l’individu. “Arbeit macht Frei”, cela ne vous rappelle rien ?
Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
J’utilise le mot ici sans aucune connotation. La définition de parasite c’est: organisme qui vit au dépend d’un hôte. Ça ne veut pas dire que le parasite est mauvais. En réalité, dans la nature, il y a plein de parasites qui sont très importants.
Le mot parasite ne dit rien (et ne prend pas en compte) la classe sociale, l’orientation sexuelle, ou la nationalité. Le terme signifie juste qu’on vit au dépend d’autrui.
D’ailleurs Jean François Revel lui même utilise ce mot. Or c’est un auteur qu’il est difficile d’accuser de tendances fascisantes ou d’extrémisme.
Bien à vous,
Louis Rouanet
voila une autre interprétation du parasite. D’ailleurs la vidéo entière est à regarder; le bonheur au travail sur arte
//www.youtube.com/watch?v=hMWr7RTpw_c
Votre raisonnement part du postulat que “On conçoit facilement qu’une telle politique soit un gaspillage de ressources”. Que l’eau soit une ressource précieuse, certes, mais dire que l’argent est une ressource comparable est faux : on ne peut pas fabriquer de l’eau (ressource finie), alors que l’argent est une ressource infinie, c’est une simple écriture informatique). Raisonnement fallacieux donc.
L’abondance existe, de l’argent, il y en a plein.
C’est une confusion entre l’argent et la richesse que vous faites ici. C’est l’erreur qui fut commise par les mercantilistes. En réalité, il est impossible d’améliorer la richesse en créant de la monnaie.
Pour la distinction entre monnaie et richesse, je vous conseil un très court pamphlet: Frédéric Bastiat, “Maudit Argent” (c’est disponible sur l’Institut Coppet)
Bien à vous,
Louis Rouanet
le bonheur au travail; doc arte; passage sur les parasites:
à voir en entier!!!
//www.youtube.com/watch?v=hMWr7RTpw_c
Je n’ai lu que le 1er paragraphe et déjà ça m’énerve….
Un diplomé de Sciences Po coûte 26 900 € aux contribuables, n’est-ce pas là non plus un “gaspillage de ressources” quand on voit ce qu’il en sort ?…
Comment un jeune encore en étude peut-il comprendre la vie pratique ?
Ce n’est que de la théorie…
Quand il dit : “Que les déshérités puissent recevoir de l’aide, nous sommes tous d’accord, mais le revenu universel n’est pas un bon moyen pour arriver à cette fin.” ça prouve bien qu’il n’a rien compris au Revenu Universel et que ses études n’ont servis qu’à le “formater” et pas à lui “ouvrir l’esprit” …. Il n’y a QUE des UTOPIES qui peuvent réellement changer le monde…. Il nous faut juste trouver les mecs qui ont les “C…….” d’essayer et arrêter de “blablater”, d’analyser, de calculer sur des théories….
Tout à fait d’accord avec vous sur un point. Sciences Po gaspille de l’argent et sa qualité est une fonction décroissante de l’aide que lui procure l’Etat.
J’aurai préféré que vous soyez d’accord sur le point “qu’il n’y a QUE des UTOPIES qui peuvent réellement changer le monde” !… La jeunesse (dont vous faites partie) prépare l’avenir, j’aimerai la voir penser et calculer un peu moins avec la tête et la voir penser avec le coeur, voir des étincelles dans ses yeux, la gnac d’envisager de grandes réformes, le culot de vouloir essayer autre chose, avec toutes les retombées positives que cela peut entrainer et que personne ne peut envisager au préalable.. souvenez-vous toute votre vie de cette citation de Wilston Churchill : “Tout le monde savait que c’était impossible à faire, puis un jour est venu un homme qui ne le savait pas. Et il l’a fait !” ou cette autre de Jules Verne : “Rien ne s’est fait de grand qui ne soit une espérance exagérée.”
Nous sommes nombreux à croire et défendre le Revenu Universel, depuis des années et dans de nombreux pays, si ce n’est pas votre cas, ne dépensez pas votre énergie pour démonter le travail de ceux qui y croient… Le monde a davantage besoin de gens HEUREUX que de calculateurs !….
Et même, ce n’est pas que le coeur ! Être visionnaire et rêver, c’est aussi penser avec sa tête 🙂 Je me demande bien d’ailleurs si ceux qui font un procès en assistanat aux sans-emplois se sont retrouvés à leur place un jour, et s’ils sont capables de contre-proposer des solutions alternatives pour les intégrer dans le monde du travail contemporain, qui est toujours plus exigent et qui mute de plus en plus vite.
Par ailleurs, je suis prêt à parier que si on leur demandait, s’ils étaient patrons et qu’ils devaient choisir entre des salariés stressés, déprimés fatigués, ou instables physiologiquement, et des salariés en forme, productifs, moins souvent malades, surtout, qui prennent du plaisir à leur travail parce qu’ils n’y consacrent justement pas toute leur existence, ils choisiraient la seconde option. Je crois qu’il n’y a pas de meilleur moyen pour dégoûter les individus du travail, que de le rendre obligatoire, de le subordonner à l’instinct de survie. Cela vaut bien évidemment pour tout ce qu’on rend obligatoire. 🙂
Le problème de cette démonstration c’est qu’elle prend des appuies sur des présupposés infondés sinon relatifs. En ouvrant cet article, on s’attendait tous à un exposé concret sur les conséquences du RU j’imagine mais pas à une dissert’ de sophistique. Cessons l’ad hominem et discutons.
Prenons l’eau : une ressource finie et consommable (elle a beau revenir sous forme de pluie un jour, ça demande de tout recommencer). Prenons la terre : fixe et dépendante. Qui de l’argent ? infinie et redistribuable. L’homme ? Mouvant et indépendant.
L’argent n’arrose pas les terres, elle permet juste aux hommes d’échapper au struggle for life et trouver leur pulsion de vie dans un autre étage de la pyramide de Maslow. Cette idée qu’il faille que les pauvres souffrent pour bouger leurs fesses (“la liberté” sic) est d’un classicisme qui n’a plus besoin de prouver son inefficacité.
Déjà il y a une multitude de RU qui ne se basent pas sur les mêmes moyens de prélèvement et de distribution. Il y a des idées intéressantes de RU sous forme de monnaie flottante, d’imposition mensuelle (pour récupérer automatiquement un RU qui serait excédentaire par rapport aux besoins). L’idée est juste d’automatiser et d’arrêter de soumettre ça à une demande, à un traitement.
Enfin je souligne que l’idée de soumettre le revenu des pauvres à la générosité a deux défauts majeurs :
– Elle implique un fort ancrage moral et religieux (j’imagine qu’il y a moyen d’avoir une morale athée aussi puissante mais l’idée d’aller au Paradis est bien plus motivante que le logos).
– Elle implique une longue phase de rééquilibrage. Pas très sûr que la générosité des Français puisse être aussi fertile du jour au lendemain.
Et l’idée du RU défendu par les “geeks” n’est pas celle de l’époque des classiques ou neo-classiques. Elle est celle de l’informatique et de la data céleste. On peut tout savoir, tout automatiser. Et le travail manuel des pauvres devient vite superflu.
Moins de principes, plus de concret Louis.
Pfiou, complètement d’accord 😉
J’ajouterais que cette dissertation-type-science-po-par-excellence porte un travers, assez caractéristique de ce type de raisonnement, que j’appellerais l’intemporalité contextuelle. Le raisonnement s’appliquerait quasiment de tous temps à toute époque !
Le postulat de la rareté de la monnaie est un bon exemple : certaines monnaies sont rares, puisque indexées sur une ressource finie. Mais certaines monnaies sont abondantes, lorsqu’elle sont uniquement fondées sur la confiance (elles sont donc créées ex-nihilo, en contre-partie d’une création de richesse “espérée”), et c’est bien ce que nous avons chez nous ! La monnaie n’est pas rare du tout ! D’ailleurs 95% de celle-ci transite sur les marchés financiers (permettant d’en aspirer une partie de l’économie réelle, passons). Enfin certaines monnaies, les plus anciennes d’ailleurs, ne sont ni rares ni abondantes, se basent uniquement sur une simple écriture comptable, sans unité (en positif pour le vendeur, en négatif pour l’acheteur – certaines monnaies numériques fonctionnent plus ou moins ainsi). Dans chacune de ces monnaies, un revenu de base ne signifie absolument pas la même chose sur le reste de l’économie et de la société.
Le postulat qu’il y a de l’emploi pour tout le monde est encore pire. Quid d’une société où 80% des besoins de la majorité des individus sont créés par des robots ? Ton raisonnement n’a alors plus de sens, à moins d’espérer que la minorité de la population détenant les robots s’occupent eux-même de redistribuer par charité le pouvoir d’achat nécessaire au reste de la population pour acheter ces biens. Dur dur, quand on en vient au concret ! Si l’on prend acte que c’est de toute évidence le chemin que nous prenons (il est évident que l’emploi, lui, se raréfie, non ? Pour la bonne – et simple – raison qu’une part toujours plus grande de notre consommation nécessite moins de main d’oeuvre), alors cela change tout.
En outre, je ne comprends pas ton raisonnement qui consiste à dire : “un revenu de base, c’est mauvais, vaut mieux des allocations ciblées, mais des allocations étatiques, c’est mauvais, vaut mieux de la charité” (au passage, si c’est l’Etat qui paie, le terme “charité” ne convient pas).
– Dire que les allocations ciblées sont plus efficaces qu’un revenu de base est un non sens, car tout dépend de ceux que tu exclues ! Si tu considères, par exemple qu’il faut prouver que tu cherches activement un emploi pour réclamer tes allocations, alors oui, tu exclues toute une partie de la population. Situation actuelle, en somme, avec un RSA incapable de sortir de la misère tout une partie de la population qui ne rentrent pas dans le cadre (cadre définit par qui ?..). Si tu considères en revanche que tout le monde a droit à un minimum d’unités monétaires, mettons 200€ (ce qui est absolument ridicule, mais pourquoi pas) : alors autant créer un revenu de base de 200€, avec une taxation progressive. Ainsi, personne n’est mis à l’écart, mais le coût d’une telle mesure est minime, la majorité de la population le reversant par l’impôt.
Le vrai débat est bien entre allocations étatique et charité privée (débat qui à mon sens se résume à : dans quelle société voulons-nous vivre ?). Ou encore, entre revenu de base ou charité privée. Mais je ne rentrerais pas dedans, étant donné le gouffre qui nous sépare !
Bonjour,
Je vais copier/coller un ancien commentaire:
“C’est une confusion entre l’argent et la richesse que vous faites ici. C’est l’erreur qui fut commise par les mercantilistes. En réalité, il est impossible d’améliorer la richesse en créant de la monnaie.
Pour la distinction entre monnaie et richesse, je vous conseil un très court pamphlet: Frédéric Bastiat, « Maudit Argent » (c’est disponible sur l’Institut Coppet)”
Sur le reste, je suis d’accord que dans le court terme il est impossible de supprimer toutes aides étatiques. L’impôt négatif (de Friedman) est cependant bien plus efficace qu’un crédit d’impôt universel. J’aurais surement du être plus explicite sur ce point dans l’article.
Bien à vous,
Louis Rouanet
Le SDV est non universel à l’inverse du revenu de base mais il le
rejoint par beaucoup de côté
L’auteur voit les problèmes sans chercher les solutions, sans comprendre qu’il s’agit d’un changement qui s’inscrit dans un tout. Et en plus il prend de nombreux raccourcis. C’est très cliché ce que je vais dire, mais je n’en attendais pas moins d’un étudiant de Science Po.
(Oui, ça sera mes seuls “arguments” 🙂 Bien que l’introduction de l’article précise qu’il s’agit d’ouvrir un débat de fond, je n’ai ni le temps ni l’envie de débattre avec quelqu’un prenant autant de biais.)
Entre démagogie et discours grandiloquent cachant un fond pauvre, cet article ne faut pas le temps passé à le lire.
Déjà avez vous étudié réellement le principe du revenu de base dans son ensemble ? Ou avez vous juste pris un ouvrage au hasard sur le sujet, en avait extrait les points négatifs pour les monter en épingle ?
Comme le dit Laurent les méthodes de financement sont presque aussi nombreuses que les versions du revenu universel. Aucune n’est parfaite d’ailleurs, la solution sera surement dans un mélange réfléchi de toutes ou parties.
Ensuite votre exemple sur la secheresse… Votre raisonnement tiendrais vaguement debout si on excclu le fait que l’argent est une ressource qui augmente chaque année… (La croissance tout ça…) Mais vous oubliez que dans le monde réel certains agriculteurs ont des tanks rempli à ras bord (et même des tank planqué en Suisse, aux Canaris tout ça…) quand d’autres agriculteurs ont à peine de quoi boire. Alors de là à irriguer les champs. Oh ils aimeraient bien travailler dur pour que leur champ soit fertile… Mais sans eau… alors bien sur certains s’en sortent en faisant appelle à la famille. Mais ceux qui qui n’en ont pas… ou plus…
Donc on doit forcément fonder une famille pour se prémunir de la précarité financière ? Moi qui croyais qu’on le faisait par amour… Quel naïf je suis…
Vous dites que les plus pauvres doivent avoir un revenu pour s’en sortir. On est d’accord. Mais que donner un revenu à tout le monde est absurde… Est ce si absurde de donner à tout le monde de manière égalitaire ? Afin que personne ne puisse accuser l’autre le profiter de la manne de leur travail ? Tiens c’est marrant ça me rapelle une partie de votre article. “Curieuse liberté que de se voir confisquer presque un quart de son revenu ! Curieuse autonomie que d’assister une partie de la population avec de l’argent prit de force aux contribuables !” Pour votre gouverne, on prend déjà au citoyen de base 50% de ses revenus si on compte correctement. et de force !! essayez donc de ne pas payer vos impots.
Par contre dans le cadre d’un revenu universel. On continu a prendre de force, mais on en redonne aussi. Dans tous les calculs que j’ai vu c’est surtout les classes les plus aisées qui patissent du bilan final. Et c’est surement ce qui vous ennui vous que vous faites, ou ferez, partie de ces classes.
Au final le revenu universel (ou revenu de base comme je l’apelle en général). Ce n’est pas prendre de l’eau comme ça et la donner a tout le monde. C’est prendre a tous le monde en fonction de ses capacité et redistribuer de manière égale. C’est ce qu’on apelle la redistribution des richesses. Et c’est peut être ça aussi qui vous ennuie.
Enfin ne croyez pas que tout le monde ne pensez qu’a l’argent. On voit nettement votre point vu dans cette courte phrase : “Le LIBER, c’est substituer « enrichissez-vous » par « j’ai le droit d’accaparer la richesse d’autrui ».”. Tout le monde veux ne pas être pauvre mais tout le monde n’a pas envie d’être riche. De plus, la pauvreté n’est pas l’absence de richesse mais l’absence de moyens sufisant pour vivre dignement. Au mieux elle serait l’absence de richesseS. RichesseS étant défini comme les moyens d’échange nécessaire à cette vie décente dont je parlais. Une simple lettre fait toute la différence et met en évidence la pauvreté de votre raisonnement basé sur “tout le monde veux être riche”.
J’attends encore un article anti revenu de base (ou anti revenu universel) qui ne soit pas entaché par la démagogie ou l’absence d’étude du sujet.
Revoyez votre copie, elle mérite à peine 5/20.
Bonjour. En lisant votre commentaire, je n’ai pu m’empêcher de vous écrire le raisonnement simple de la faiblesse du dispositif du revenu universel. Les individus ayant le droit à un revenu universel, pourquoi continueraient ils leurs pénibles tâches au travail ? Ceux-ci finiraient par devenir des êtres oisifs dont l’absence de travail nuirait au financement du revenu universel. La seule réponse pouvant permettre la viabilité de ce système serait l’obligation donnée par l’État collecteur d’affecter des tâches au peuple. Un système communiste coupant la tête ou les pieds à tout ce qui dépasse. Charmante perspective…
Un peu déçu par cet article.
Je m’attendais à une analyse équilibrée de ce que la mise en place pratique d’un revenu universel pourrait entrainer – en positif comme en négatif – et au final la posture reste très idéologique et sophistique.
bof
Pour rester dans l’idéologie, on pourrait exprimer nos différents points de vue comme une opposition politique droite gauche
– droite : “l’individu est principalement responsable de sa destinée”
– gauche : “la société est principalement responsable de la destinée des individus.”
Ce genre de postures idéologiques ne m’intéressent guère, car poussées dans leurs extrêmes, elles me semblent toutes les 2 incomplètes…
Plus concrètement :
– On possède des tas d’analyses qui nous montrent que l’inégalité nuit à une société.
– On a également tout un tas d’indicateurs qui nous montrent que, de crise (2000) en crise (2008), ces inégalités vont plutôt en augmentant.
– ce n’est pas la charité de la fondation de Bill Gates qui me rassure.
Pas plus en économie qu’en politique je ne crois en l “homme providentiel”.
– la création monétaire donne un avantage structurel très important à des acteurs privés – les banques – et le système pyramidal de taux d’intérêts qui en résulte ne fait que renforcer cette position de pouvoir de celles-ci. (Too big too fail aujourd’hui => VERY too big to fail demain ! … du moins jusqu’à ce qu’on élise le prochain maillon faible / Lehman Brothers)
Je distingue 2 questions :
1- quel est l’état économique actuel ?
2- dans quelle direction évoluons-nous?
1 => L’état actuel des choses, même les experts (banques, fond de placement, et autres acteurs financiers) sont incapables de le dire.
C’est simple : c’est trop complexe !
A ce niveau là, l’expression même de “dette” n’a plus beaucoup de sens, et est en tout cas très éloignée de la dette de Mr Claude qui emprunte pour sa maison / son entreprise.
Je dis ça pour les pseudo éco-savants qui voudraient tenter des comparaison foireuses : dette MACRO et dette MICRO, ce n’est PAS la même chose messieurs, désolé… L’état peut très bien décider de ne PAS rembourser. Ses créanciers ne seront pas d’accord, mais vu qu’on ne sait même pas qui ils sont… (sous-entendu : un peu tout le monde vu la complexité du bordel)
2=> Le moteur principal de cette évolution, je le remonte au niveau de la création monétaire, et de la création de dette. Là, on peut verser un peu dans l’idéologie sur “qu’est-ce que l’argent ?”, et emprunter des raccourcis comme “l’argent c’est de la dette”, même si toutes les dettes ne se valent pas !
(je suis obligé de rembourser, mais pas forcément l’état : l’histoire est d’ailleurs pleine d’exemple d’états qui font défaut sur leur dette publique, et je reste persuadé qu’on ne remboursera pas la notre… je parie 10€ avec qui veut ! 😉
Si on créait de l’argent via le revenu universel, que se passerait-il ? (comme dit dans certains commentaire, l’argent n’est que convention, donc potentiellement infini, même s’il vaut sans doute mieux y aller doucement, vers l’infini et au delà…)
C’est plus cette voie que j’aimerais explorer…
En question subsidiaire / autre point de désaccord : qu’est-ce que l’avenir des états ?
Un état c’est un système de plusieurs institutions. (donc déjà, utiliser le singulier, c’est mentir un peu).
Ces institutions évoluent, en créent d’autres.
D’ailleurs, penser l’état comme un truc “externe” que des individus autonomes seraient venus rajouter dans la société, c’est assez naïf.
La société, c’est la somme de toutes les interactions individuelles. L’état n’est qu’une des traces que toutes ces interactions ont formé !
il y en a bien d’autres (pourvu qu’on quitte un peu le monde douillet des idées ou l’Etat serait un animal entièrement à part : ce n’est pas le cas)
Bon, quand on accumule des traces au cours du temps, ça peut accoucher d’un truc affreux : l’Administration (les 12 travaux d’Astérix…), ses procédures, sa complexité…
Rationnellement, s’il fallait juste diviser le travail et l’organiser, on pourrait automatiser pas mal de choses.
Le souci, ce n’est pas le travail, c’est le salaire !
On pourra ré-organiser le travail en société bien + efficacement le jour où on le dé-corrélera un peu + de son pendant monétaire : le salaire. (j’ai pas dit complètement!)
Et c’est à mon sens ce que serait la promesse d’un revenu de base.
Les clichés et les idées reçues limitent ou annihilent tout simplement la réflexion et l’inventivité.
Repartir sur une base saine par des échanges sans profits est au dessus de la perception de générations de convaincus, de paresseux intellectuels, d’esclaves et/ou de profiteurs.
Bonjour je propose comme idée le SDV ou salaire de vie qui à l’inverse du revenu de base n’est pas complémentaire du salaire et demande une contre partie en cas de perte d’emploi pour ne pas perdre de revenu durant 36 mois.Mais aussi par rapport à la retraite , une pension de base du même montant pour tous riches ou pauvres soit le SDV,à chacun de prévoir durant son activité sa complémentaire.
Rien dans cet article n’est intéressant, que des jugement !
Personnellement ma seule crainte du RU est le prolongement de ce système sociétal corrompu avec la domination du plus riche car nous sommes dans une société de consommation et le RU va immanquablement relancer la consommation.
J’attends l’effondrement financier pour enfin pouvoir changer nos constitutions (base de tous nos maux) donc les règles du jeu.
Le RU aura alors sa place parmi d’autre mesures.
La vie se construit sur des idéaux et le jour ou les hommes ne seront plus assujettis à la survie la créativité leurs feront faire un bon en avant !
En Suisse nous allons voter le 5 juin sur une initiative pour introduire un Revenu de Base Inconditionnel, le texte (//rbi-oui.ch/texte) dit dans son aliéna 2:
“Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique.”
Ainsi, il ne dit pas que tout le monde doit voir son revenu global augmenté du revenu de base !!
Le Revenu de Base Inconditionnel est avant tout un socle au dessous duquel on ne peut pas descendre. Une limite inférieure.
Il ne faut pas croire que tout le monde verra son revenu global augmenter et surtout pas ceux qui n’en ont pas besoin.
Ainsi l’analogie hydraulique faite au début de cet article est biaisée… on ne va pas gaspiller de l’eau en la donnant à ceux qui n’en ont pas besoin….
Non, on fait de la prévention. Au lieu d’attendre la sécheresse, on arrose pour ne pas avoir de sécheresse en donnant à tous le minimum d’eau nécessaire. Puis on demandent à ceux qui ont trop d’eau de la partager et c’est ainsi que globalement le système fonctionne et qu’on éradique carrément la sécheresse !
Le Revenu de Base Inconditionnel.. c’est juste une autre manière de faire pour s’assurer que tout le monde arrive à un socle de revenu minimal.
Au lieu de déployer un arsenal administratif et un Etat policier qui contrôle que vous êtes vraiment dans le besoin pour octroyer une aide….
On renverse le principe.
Le Revenu de Base Inconditionnel, c’est faire de la prévention, c’est donner avant que des problèmes arrivent, s’assurer que tout le monde a…. puis d’une manière où d’une autre on reprend de l’autre côté ce qui est donné… à ceux qui n’en ont pas besoin.
En donnant avant que les problèmes arrivent, on permet aussi l’investissement, on permet à des gens de se créer leur propre source de revenu.
C’est ce que les expériences en Inde et Nambie ont prouvées. Par exemple des femmes ont acheté des machines à coudre et ainsi, même après que l’expérience se soit terminée elles ont toujours une source de revenu. La pauvreté est un cercle vicieux. Le RBI brise ce cercle et permet à tous de déployer son potentiel maximum.
L’impôt négatif de Milton Friedmann a un gros défaut, c’est qu’il se base sur une déclaration fiscale. Ainsi il est en constant décalage. Il ne peut pas pas prévenir pour guérir… il attend de voir les dégâts pour agir.