Le Free Startup Project débute ce soir ! Entretien avec Thomas Rockenstrocly

Free Startup Project« La créativité consiste juste à connecter les choses. Quand vous demandez aux personnes créatives comment ils font quelque chose, ils se sentent un peu coupables parce qu’en réalité ils ne l’ont pas vraiment fait. Ils ont juste vu quelque chose qui leur semblait évident après un certain temps ». Steve Jobs.

Thomas Rockenstrocly est Président de Think Libéral Sciences-Po. Il répond aux questions de Damien Theillier.

 

Commençons par définir les termes. Qu’est-ce qu’un startup week-end ?

C’est un événement qui rassemble des étudiants aux profils variés et qui possèdent la fibre entrepreneuriale. Regroupés en équipes, ils ont 54 heures pour proposer une idée de startup disruptives révolutionnant l’ordre établi à l’instar de Wikipédia pour les encyclopédies, d’AirBnB dans le secteur hôtelier ou du Bitcoin dans le secteur financier. Les participants peuvent arriver avec ou sans idée, et trouvent sur place les équipiers et les compétences nécessaires à la réalisation de leur projet. Ils mettent au point un business plan, un prototype et/ou un site internet qu’ils doivent présenter devant un jury le dimanche soir. Les meilleurs projets reçoivent une récompense pouvant aller de l’aide juridique au démarrage de son entreprise à une place dans un incubateur en passant par une aide financière etc.

Pourquoi la scène politique est-elle si sclérosée et fermée ?

Les partis politiques s’enferment et s’entêtent dans un clivage gauche/droite qui est voué à devenir de plus en plus inopérant. La droite comme la gauche sont dans une phase de remise en cause assez profonde de leur logiciel idéologique. Au-delà des considérations idéologiques, c’est le recrutement de la classe politique qui souffre d’un manque criant de diversité qui entretient les réflexes aristocratiques de ce pays. La cooptation du personnel politique et son attitude monopoliste sur de nombreux sujets étouffe les incitatives spontanées de la société civile et fait en sorte que celle-ci soit arc-boutée sur des privilèges d’un autre âge.

Votre idée c’est de faire de la politique autrement ? Expliquez-nous votre démarche.

Nous pensons que les initiatives forgeant l’avenir doivent venir d’en bas, avec une approche bottom-up. Indépendant de tout financement et/ou soutien public et politique, nos étudiants veulent montrer que la société civile peut et doit s’emparer de sujets dont on pourrait penser qu’ils relèvent de la puissance publique. Il s’agit en fait de hacker le système, de ne pas ni s’y intégrer, ni s’y opposer. Les institutions, qu’elles soient politiques ou publiques, ne répondent pas aux enjeux de cette génération. Le Free Startup Project est la démonstration de cette philosophie : une équipe d’étudiant motivés monte un projet qui crée de l’emploi et fait se rencontrer des professionnels de tous les secteurs. Si nous voulions faire passer une seule idée, c’est celle d’opportunité : à 20 ans, on ne risque rien en entreprenant, et quelle meilleur lieu que l’entreprise pour créer du lien social, résoudre des problèmes concrètement ?

Décentralisation et participation sont des mots qui reviennent dans vos discours. Quels sont les enjeux ?

Nous sommes contre les monopoles, pour une vision éclatée du pouvoir et pour une attention forte portée à l’intégration de l’individu dans les processus de décision. Que ce soit en matière d’environnement, de médecine ou de gestion des services collectifs, nous pensons que l’inclusion des acteurs concernés est primordiale alors que des travaux mettent en avant les résultats de l’intelligence collective. La plupart des travaux en science cognitive montre l’incapacité des systèmes centralisés et trop hiérarchisés à appréhender la complexité. Ces réflexions, synthétisées dans la théorie des systèmes complexes, préfigurent les problèmes posés par le Big Data ou la centralisation des données. Il faut comprendre que la solution n’est pas à chercher dans la centralisation mais au contraire dans un grid computing, bottom up, plus légitime et plus efficace.

Merci Thomas, pour conclure, comment participer ?

Vous pouvez encore vous inscrire pour le programme de conférences grand public, samedi 18 avril de 9h à 18h et dimanche 19 de 9h à 12h30 (et même jusqu’au soir pour ceux qui veulent assister aux présentations des travaux du startup weekend en lui-même). Les conférences seront retransmises en direct sur la chaîne Dailymotion de 42 : //www.dailymotion.com/video/x15rrgb_42-live_school

Le programme à jour est ici : //tickasso.com/e/freestartupprojectgrandpublic89

Il est encore temps de participer ou faire participer vos connaissance au startup weekend en lui-même.
Le lien des inscriptions est ici : //tickasso.com/e/participationstartupweekend40

Découvrez-nous !
//freestartuproject.fr/

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