C’est avec une peine immense qu’a été reçue hier la nouvelle de la disparition de Michel Leter. Ses amis, ses proches, auxquels vont naturellement toutes nos pensées, conserveront le souvenir de son amabilité, de sa simplicité et de sa bienveillance, qui en faisaient un homme profondément bon. L’Institut Coppet regrettera encore la perte du plus grand spécialiste de l’école française d’économie politique, cette tradition qu’il avait réussi, avec d’autres, à retirer de l’oubli, dont il avait étudié tous les aspects et à laquelle il entendait consacrer une histoire globale, la première jamais réalisée, en vingt volumes. Michel aura affronté la maladie avec une extrême dignité, restant toujours alerte, enthousiaste et curieux. J’ai encore tout clair dans mon esprit le grand bonheur qu’il avait eu à recevoir un livre rare sur Boisguilbert, lors de notre dernière rencontre, et de la chaleur avec laquelle il pouvait en discuter, malgré la faiblesse de ses forces. C’est ce souvenir de l’intellectuel, du philosophe modèle, épris du savoir, amoureux de la vérité, que je garderais intact ; c’est cette idée de l’homme éclairé qui doit servir de modèle aux nouvelles générations.
Benoît Malbranque
Président de l’Institut Coppet
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