En 1860, appelé à faire un voyage de quatre mois en Russie pour y donner à travers le pays des conférences sur l’économie politique, Gustave de Molinari découvrait un pays aux institutions encore rétrogrades, un pouvoir fort, des paysans prisonniers du servage. Mais la soif de liberté qui animait les classes supérieures, lui faisait aussi augurer des réformes prochaines et audacieuses. Pour y aider, il publia régulièrement des articles dans la presse russe. Dans son récit de voyage, Molinari mêlait aussi la description des conditions économiques, sociales et politique de la Russie des tsars, avec ses conceptions d’une société sans État, où les fonctions de police, les fleuves et les canaux, par exemple, relèvent d’entreprises privées.
Dix-sept ans plus tard, en préparant la seconde édition de son livre, l’auteur était revenu de son premier accès d’enthousiasme. Dès lors, certains passages furent retranchés. La présentation de la Russie comme « le paradis des économistes », où les élites connaissaient et appréciaient les œuvres de F. Bastiat, était peut-être jugée inconvenante. Certaines saillies audacieuses, sur la confraternité libérale ou la privatisation des fleuves, profitèrent aussi du toilettage de rigueur pour disparaître discrètement. En annexe, en lieu et place du compte-rendu du banquet offert à l’auteur, figurait désormais une petite étude sur l’abolition du servage, dont la concrétisation avait eu lieu entre temps.
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