L’influence de la spéculation sur les cours des produits agricoles en France

En 1905, la Société d’économie politique, avec notamment Paul Leroy-Beaulieu et Yves Guyot, met en débat la question de la spéculation et des trusts ou ententes, et de leurs effets sur le mouvement des prix. La couverture des risques, rendue possible par la spéculation et les marchés boursiers, est saluée comme utile et bénéfique ; quant aux trusts, l’expérience n’est pas lue par tous de la même manière ; la condamnation de l’entente, de la part de penseurs qui se signalent par leur attachement pour la liberté, apparaît même comme quelque peu contre-intuitive.

Conférence sur le capital (1895)

Tandis que dans les publications socialistes et les discours politiques de ceux qui font commerce d’une opposition bien sensible entre exploiteurs et exploités, le capital est présenté comme un vampire, s’engraissant par les efforts non-payés des salariés, Yves Guyot expose, dans une conférence populaire, ce qu’est le capital, et ce qu’il peut faire pour la prospérité nationale lorsqu’on ne lui fait pas la guerre.

Les trade’s unions et l’Association internationale des travailleurs

À la veille de l’embrasement révolutionnaire de la Commune de 1870, le jeune Paul Leroy-Beaulieu analyse le développement des syndicats ou trade’s unions en Angleterre, ainsi que la récente organisation française, aux allures menaçantes, connue sous le nom d’Association internationale des travailleurs. Il examine ses procédés de combat social et les déceptions qu’amènent leur remue-ménage et leurs convictions hostiles. 

L’écologie dans la tradition libérale française

Les grands auteurs qui ont fondé en France la doctrine du libéralisme étaient en grande majorité des ruraux, attentifs à la nature. Dans le domaine des idées, ils ont traité (parfois en vrais pionniers) de thèmes authentiquement écologistes, mettant en avant des convictions étonnantes, et aboutissant à revendiquer, par exemple chez Paul Leroy-Beaulieu, au XIXe siècle, un rôle de protection par l'État des ressources et des richesses du territoire de la France.

Alexis de Tocqueville, un «libéral d’une espèce nouvelle»

Contre les libéraux de son temps, antireligieux pour les uns, et qui feraient pour les autres « bon marché du libre arbitre et des lois pour pouvoir dormir tranquilles dans leur lit », Tocqueville se place en libéral d’une espèce nouvelle, ami de la morale et de la religion, comme il l’explique à son ami Eugène Stöffels dans cette lettre rédigée à l’été 1836.

La carrière de Paul Leroy-Beaulieu

Avec Paul Leroy-Beaulieu s’éteint, à la fin de l'année 1916, l’une des dernières grandes autorités françaises en matière de libéralisme économique. Parvenu à l’heure du bilan, René Stourm, son ami de longue date, retient dans un article donné à la Revue des Deux Mondes, la cohérence et la continuité de son œuvre, au cours d’une carrière savante qui aura duré plus de cinquante ans et lui aura valu les plus grandes récompenses.

Rapport sur les projets d’impôts progressifs sur les successions et sur le revenu

En 1897, le socialisme, poussé par le suffrage universel, est à la mode, et divers projets pour établir la progressivité de l’impôt sont proposés à l’Assemblée. Devant la Société de géographie de Rochefort-sur-Mer, Ernest Martineau développe, en bon disciple de Bastiat, les raisons qui doivent d’après lui faire repousser cette fiscalité attentatoire. Loin de renverser les fortunes, dit-il, l’État doit les garantir ; loin d’attaquer la propriété, il doit la sanctifier ; et cela dans l’intérêt premier des plus pauvres, dont la condition ne serait guère meilleure, si le capital s’en allait, si les producteurs quittaient l’arène, et si la société tout à coup ralentissait sa marche. 

Introduction à la huitième année du Journal des économistes

Après une année de troubles, marquée par les évènements de février puis de juin 1848, le Journal des Économistes dresse un premier bilan d’ensemble pour ouvrir sa huitième année d’existence. Face à la menace socialiste, qui couve encore malgré ses récentes défaites, l’organe du libéralisme économique maintient fermement ses valeurs et ses idéaux, qu’il propose en contre-poison pour rétablir la société sur ses bases sérieusement ébranlées. 

Michel Montaigne et diverses questions d’économie politique et d’administration, par A. Grün

Pour approfondir la reconnaissance de Montaigne comme précurseur des économistes, Alphonse Grün poursuit la discussion engagée dans un précédent article, et reproduit, dans le Journal des économistes, une pièce d’archives alors tout juste découverte. Il s’agit d’une réclamation signée par Montaigne, et provenant des archives municipales de Bordeaux (ville dont il fut le maire pendant quatre années), et qui signalent l’inégalité de l’impôt et la triste situation des campagnes après les guerres de religion.

Les Gaulois étaient-ils des libéraux ?

Pour se faire une idée complète et juste de la trajectoire du libéralisme en France, il est impossible de prendre l’époque de tel ou tel penseur comme une table rase. Puisque les idées ont une filiation, il n’est pas inutile de pousser la curiosité au plus loin, et de se demander si les Gaulois, anciens habitants de ce qui est devenu la France, ont légué à leurs successeurs un héritage d’indépendance, d’individualité et de progressisme, ou ou tout à l’inverse, de fanatisme, de violence et de rapine.

L’Institut agricole international et son utilité

La proposition d’un Institut agricole international, émise par le jeune roi d’Italie en 1905, est l’occasion pour Ernest Martineau de donner une marque de son enthousiasme libéral. À se connaître et à communiquer leurs observations, les délégués des différents peuples du monde ne pourront manquer de remarquer les défauts du mal protectionniste et les avantages combinés de la liberté du commerce et de la division du travail. Si lentement que la civilisation ait l’habitude de mener sa marche, son sens progressif est indéniable, inévitable, et les doctrines de paix et de liberté, héritée des plus grands, et portées par Bastiat, doivent nécessairement l’emporter.

Les sociétés anonymes en Angleterre et en Italie

Si les sociétés anonymes sont les formes les plus adaptées à l’économie industrielle moderne, juge Paul Leroy-Beaulieu, encore faut-il que le cadre réglementaire qui les concerne n’empêche pas leur développement juste et légitime. L’État, écrit-il en 1869, ne peut et ne doit exercer un contrôle direct ou soumettre les sociétés anonymes à des autorisations législatives. Il y a une place pour lui, toutefois, dans un soutien intelligent apporté aux actionnaires pour exiger la publicité, la transparence et la vérité des informations sur lesquelles reposent leurs investissements.

Le renchérissement de la vie

Vers la fin du XIXe siècle, la hausse apparente du coût de la vie, dans les villes surtout, sert de prétexte à des attaques contre le libre-échange et l’économie de marché. D’après les économistes libéraux de la Société d’économie politique, cette accusation est maladroite, car elle compare des réalités extrêmement différentes : les modes de vie ont évolué, et le luxe d’hier est devenu nécessité ; ainsi ce n’est pas une enrichissement, mais un raffinement de la vie qui a eu lieu véritablement. 

La Normandie, vivier du libéralisme français — Turgot, Tocqueville, et bien d’autres

La Normandie peut s'enorgueillir d'avoir été à l'origine de quelques-uns des plus grands noms du libéralisme français. Pierre de Boisguilbert, l'abbé de Saint-Pierre, Turgot, Dupont de Nemours, Alexis de Tocqueville, Frédéric Passy ou Paul Leroy-Beaulieu partagent de mêmes origines, que Benoît Malbranque, chercheur à l'Institut Coppet, dévoile et investigue dans cette nouvelle vidéo.

De l’organisation des armées dans les États, par Gustave du Puynode

Moins d’un an après que le président Louis-Napoléon Bonaparte soit devenu l’Empereur des Français, Gustave du Puynode étudie, dans un article courageux dont la rédaction du Journal des économistes lui laisse timidement la responsabilité, la nature et le rôle des armées dans les sociétés libres et industrielles. Contre Benjamin Constant et d’autres esprits libéraux, qui veulent réformer ou supprimer l’armée, il réclame la constitution forte d’une armée de volontaires, tenus par l’ordre et la disciple, et payés pour leur fonction, laquelle ne doit être légitimement que la protection du territoire national.

De la liberté humaine au point de vue moral, religieux, économique et politique

Convaincu que la défense de la liberté, et son succès pratique en France, ne peuvent être espérés à moins d’une conviction généralement partagée de ses mérites, Ambroise Clément creuse ici la notion même de la liberté, pour que son procès soit correctement instruit. Il écarte les sophismes et les sophistes, et trace l’idéal que doivent se donner la loi et le gouvernement, pour que la société soit libre, éclairée, et progressive, plutôt qu’asservie, décadente et démoralisée.

La domesticité est-elle un esclavage ?

Au XIXe siècle, c’est par dizaines de milliers que des jeunes filles quittent chaque année les campagnes qui les ont vu naître, pour s’engager au service exclusif d’une famille, qu’elles serviront alors comme bonne ou bonne à tout faire. Ce régime de la domesticité, qui a pour P. A. Vée certaines ressemblances avec l’esclavage antique, s’il satisfait certaines exigences de la société moderne, n’est pas sans produire de détestables effets sur la moralité et l’économie générale. Pesant le pour et le contre, l’auteur cherche une voie qui puisse faire abandonner cette forme du travail, sur lequel on a accordé, d’après lui, une attention encore trop réduite.

Résultats de la liberté parfaite et de l’immunité absolue du commerce des grains

Sous l’Ancien régime, la question brûlante du commerce des grains, agitée par les économistes, produisit des évolutions législatives importantes. Entre 1763 et 1768, l’école physiocratique parvient à obtenir des aménagements aux règlements, en faveur de davantage de liberté. Mais devant les mauvaises récoltes, les partisans des anciens monopoles et restrictions, malheureux de ne plus tirer profit de leurs privilèges, agitent le peuple et cherchent à le convaincre que cette liberté et cette immunité du commerce des grains est une politique funeste. Contre ces cris, qui sont pour lui des erreurs, Nicolas Baudeau reproduit à nouveau la défense de la liberté du commerce et indique les solutions que le marché et la concurrence peuvent seuls fournir.

Une défense du libéralisme dans la presse locale

En 1883, socialisme et protectionnisme sont en croissance en France, et un nombre de plus en plus réduit d’authentiques libéraux soutiennent encore un combat que bientôt ils vont perdre. Dans la presse locale, un disciple fervent de Frédéric Bastiat, Ernest Martineau, participe à la défense du libéralisme, notamment en rappelant de manière incessante les mérites du libre-échange et l’injustice du protectionnisme.

Montaigne économiste, par Alphonse Grün

Michel de Montaigne a développé dans ses Essais une pensée résolument libre, ouverte sur le progrès et la modernité, et en rupture avec de nombreux préjugés structurants de la philosophie de son temps. Dans cet article, Alphonse Grün, déjà auteur d’un ouvrage sur cet auteur majeur de la pensée française, lui rend un hommage marqué et signale particulièrement la grande valeur de sa pensée strictement économique.