Jean-Gustave Courcelle-Seneuil – La banque libre

Aujourd’hui, le Free Banking est un courant ou un sous-courant important de la pensée économique libérale. Il s’agit de défendre le développement des institutions bancaires dans des conditions pures de marché, c’est-à-dire avec la liberté la plus absolue. Le premier économiste à avoir théorisé cette conception est un Français : Jean-Gustave Courcelle-Seneuil. Dans La Banque Libre, il fournit les raisons théoriques pour lesquelles il est judicieux de libéraliser entièrement l’activité bancaire, et répond aux objections des partisans du monopole. Grand connaisseur de l’histoire monétaire et bancaire mondiale, il rappelle aussi les cas de nombreux pays, comme l’Écosse, mais aussi, à une certaine période, la France, où les banques ont effectivement évolué dans la liberté la plus complète, produisant leur propre monnaie, développant leur activité sans barrière légale d’aucune sorte, et où cette liberté absolue a rimé avec une grande stabilité monétaire ainsi qu’un développement sensible de l’industrie.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 21)

Les mutations territoriales qui se multiplient entre 1864 et 1866 prouvent malheureusement que l’époque primitive des conquêtes et de la guerre, où l’on ne comptait pour rien les vies humaines et les capitaux, et où les souverains augmentaient leur clientèle politique par la violence, n’est pas encore révolue. Sans parler même des coups de main au Mexique ou en Cochinchine, les États du Sud sont demeurés dans l’Union américaine, l’Italie puis l’Allemagne se sont agglomérées, la Savoie et le comté de Nice sont devenus Français. Les populations sont partout un simple bétail, que les gouvernements se partagent sans leur demander leur avis. La seule solution, juge Gustave de Molinari, pour faire cesser cet état de choses, est dans la reconnaissance du droit des individus et des collections d’individus de choisir volontairement leur nationalité, et dans la constitution d’une justice et d’une police internationales qui fassent respecter le droit à l’échelle du monde. Cette utopie du présent est la ressource de l’avenir.

Jean-Gustave Courcelle-Seneuil – Liberté et socialisme

En 1868, l’économie politique libérale française devait, plus que jamais, faire face au développement du socialisme. L’un de ses grands représentants de l’époque, Jean-Gustave Courcelle-Seneuil, signa avec Liberté et Socialisme une attaque en règle contre les thèses socialistes. Dans ce livre, il étudie les idées et les préconisations des socialistes. Avec arguments et exemples, il prouve pourquoi leur mise en oeuvre ne pourrait produire les améliorations que les socialistes recherchent, et que loin d’améliorer la situation des masses laborieuses, elle aurait inévitablement pour effet de la rendre plus difficile.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 20)

En révisant et complétant son Cours d’économie politique en 1863, Gustave de Molinari est forcé de prendre en considération des faits, des observations et des controverses récentes, qui l’amènent à discuter le degré de maturité des individus pour la liberté. Si l’avenir est à l’État minimal et au gouvernement de soi-même (self-government), pense-t-il, un grand nombre de personnes ne peut encore y prétendre et doit subir une forme de tutelle, libre ou imposée.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 19)

Avec le déclenchement des hostilités entre le Nord et le Sud de l’Union américaine, se pose au monde la question nouvelle de la sécession. Tandis qu’en Europe des guerres sont entreprises pour défendre des nationalités comprimées ou garantir à certains pays leurs « limites naturelles », c’est une théorie toute opposée qui se présente. Par elle, les peuples ne sont plus une propriété que les souverains se ravissent, s’échangent, ou se vendent ; ils ont des droits, des libertés. Et si cette conception ne domine pas encore, elle s’imposera, croit Gustave de Molinari.

Henri Baudrillart – La liberté du travail, l’association et la démocratie

Dans ce livre publié en 1865, Henri Baudrillart défend les récentes libéralisations réalisées par le second Empire — du libre-échange à la liberté de la boulangerie — et dresse le programme de nouveaux progrès. Ses arguments en faveur de la décentralisation, de plus grandes libertés accordées aux femmes, donnent à son libéralisme un cachet particulier, que Benoît Malbranque tâche d'éclaircir dans l'introduction ajoutée à cette réédition.

Gustave de Molinari – L’évolution économique du XIXe siècle

La liberté fut pour l’humanité une conquête lente et pénible, et il devait en être ainsi. Occupé à des travaux peu productifs et subissant la menace d’animaux de proie et de tribus extérieures, l’homme est alors incapable de se gouverner lui-même. Avant l’invention de la boussole et des moyens efficaces de transport et de communication, les marchés sont extrêmement restreints et la concurrence ne peut servir encore de régulateur. Des institutions plus tard reconnues comme pernicieuses, ont alors leur raison d’être. Mais le développement de la petite industrie, puis de la grande, devait transformer les conditions de vie de l’humanité et ouvrir une ère où la concurrence, le contrat et la liberté pourraient enfin dominer.

Gustave de Molinari – Les lois naturelles de l’économie politique

À la suite des économistes libéraux du XVIIIe siècle, Gustave de Molinari tâche de définir et d’expliquer les lois naturelles de l’économie politique. Mais il va aussi plus loin : il examine comment ces lois ont donné naissance à certaines idées et institutions du passé, et comment le progrès technique et l’ouverture des marchés du monde les a transformées. Dans cette grande fresque historique, l’espoir d’une société libérale future, fondée toute entière sur le contrat et la concurrence, s’oppose aux craintes immédiates que font peser le socialisme, le protectionnisme et le militarisme, dont la carrière n’est pas terminée.

Gustave de Molinari – À Panama

Promis à brève échéance à un sombre avenir et à un scandale qui éclaboussa les élites politiques et journalistiques de la France, le canal de Panama est décrit en termes élogieux par Gustave de Molinari lors de sa visite des travaux et des installations. La promesse que le canal réalise, d’une unification plus complète de tous les marchés du monde, fait entrevoir un avenir où la paix, la fusion des peuples, le droit de sécession, le libre-échange, se seront imposées. Mais à côté du futur radieux que le canal de Panama promet, diverses escales faites par l’auteur en Martinique, en Guadeloupe, et sur quelques points de l’Amérique du Sud, montrent le fonctionnarisme, le racisme, et même l’hygiénisme tout à fait dominants. L’une de ces deux réalités vaincra l’autre ; et qui pourrait en vouloir à l’auteur d’avoir cru que l’industrie, la production, la liberté, l’emporteraient ?

Gustave de Molinari – Les bourses du travail

De sa jeunesse passée dans une cité industrielle de la Belgique, Gustave de Molinari a retenu les souffrances produites par les déséquilibres et les frictions du marché du travail. Ces observations pénibles lui inspirèrent l’idée des bourses du travail, qui est l’une de ses convictions les plus anciennes. Cinquante ans après ses premiers écrits sur le sujet, il présentait encore, dans ce livre complet sur la question, la raison d’être de ces institutions nouvelles, entièrement privées, qui éclaireraient et simplifieraient les transactions sur le marché du travail, comme les bourses internationales et le marché financier unifié avaient pu le faire pour le marché des capitaux.

Gustave de Molinari – Science et religion

Contrairement à nombre d’institutions du passé, qui ont perdu leur raison d’être avec le changement des conditions économiques et sociales de l’humanité, la religion demeure pour Gustave de Molinari une source d’utilités précieuses. L’opinion publique, explique-t-il, exerce bien un contrôle salutaire sur les idées et les actions, mais ses jugements sont souvent hâtifs et peu raisonnables. De même, le système judiciaire reste imparfait, et il ne réprime pas tous les comportements nuisibles. En vérité, seule la religion, avec son autorité omnisciente et ses récompenses ou châtiments à la fois éternels et inévitables, peut imposer le respect des principes fondamentaux de la morale.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 18)

Entré en communications avec la nouvelle génération d’intellectuels qui, en Russie aussi, a mis la liberté et les réformes administratives au programme, Gustave de Molinari se voit invité à y donner des conférences, et il parcourt le pays pendant une partie de l’année 1860. Tandis qu’il consigne ses impressions enthousiastes dans un livre, la situation politique dans le monde continue de se compliquer. Des guerres sont menées ou projetées avec des motivations plus ou moins bienveillantes, mais des résultats toujours aussi détestables.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 17)

Dans ce volume sont réunies les pièces du débat avec Frédéric Passy sur la légitimité d'une intervention de la loi pour obliger les parents à donner ou à faire donner à leurs enfants une instruction minimale. S'y joignent les autres productions de 1859, — année agitée, avec des transformations dans l'Économiste belge, une démission forcée de l'auteur à l’Institut supérieur de commerce d’Anvers, et une candidature avortée à la Chambre des représentants. Si ses idées demeurent les mêmes, le théâtre continue de changer.

Benjamin Constant – Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri

Malgré un titre énigmatique, le Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri est un classique hors pair du libéralisme. Relevant dans chaque chapitre une opinion maladroite de l’auteur italien, Benjamin Constant reconstruit par étapes, et dans un ordre simple, ce que doivent être les fondements d’une société libre et prospère. Des bornes constitutionnelles au protectionnisme économique, et des formes judiciaires à la concurrence dans l’éducation, il examine avec hauteur et talent des questions variées, avec une conclusion sans cesse la même, et qui est son credo : que la loi doit apprendre à se taire, et laisser faire.

Adam Smith – Abrégé de la Richesse des nations

Quoique la Richesse des Nations (1776) soit devenue un monument de la pensée économique mondiale, où figurent des idées cardinales de l’économie de marché comme la loi de l’offre et de la demande, la division du travail ou l’intérêt personnel, c’est aussi un ouvrage volumineux, où les fresques historiques abondent. Pour permettre la lecture de l’« économie politique » de Smith de manière aisée, à une époque où le suffrage universel a rendu nécessaire la popularisation de cette science, l’économiste Jean-Gustave Courcelle-Seneuil a conçu, en 1888, le projet de cet abrégé. On y trouve du maître écossais toutes les contributions qui ont immortalisés son nom, sans les appréciations qui, à un siècle, et aujourd’hui à deux siècles de distance, seraient superflues pour un lecteur seulement curieux de s’initier dans la prose du XVIIIe siècle, à l’un des auteurs et l’un des ouvrages les plus influents qui aient jamais paru.

Pierre Ronce – Frédéric Bastiat : sa vie, son œuvre

L’étude globale de Pierre Ronce, qui s’appuie sur des documents inédits, en grande partie perdus aujourd’hui, nous fait comprendre l’à-propos mais aussi les lignes directrices de l’œuvre géniale de Frédéric Bastiat, qui mérite davantage de frapper pour son homogénéité que pour son caractère éclectique. Au cours de sa carrière, Bastiat n’a qu’une opinion, et il est le même au pupitre de l’assemblée et dans son cabinet. Son ascension imprévue, qui lui fit quitter ses Landes chéries pour la capitale où il ne s’est jamais senti à l’aise, n’a pas non plus transformé son caractère ; et c’est le mérite encore de cet ouvrage, de nous représenter authentiquement Bastiat, cet homme musard, artiste, austère et en même temps enthousiaste, qui a donné naissance à un corpus qu’on peut appeler le summum du libéralisme.

Richard Cantillon – Essai sur la nature du commerce en général

L’Essai, dans son ensemble, peut être interprété comme étant l’une des premières tentatives de théorie générale de l’économie. Cantillon a soin de dégager ce qu’il convient d’appeler des « lois générales de l’économie », celles qui sont dans la nature des choses, et non dans les faits particuliers de tel ou tel pays. Dans cette recherche, il introduit également plusieurs concepts centraux pour la compréhension de l’économie, comme l’entrepreneur, acteur central d’une économie de marché, ou les « effets Cantillon », qui montrent pourquoi l’inflation provoque une redistribution injuste des richesses.

Eugène Richter – Où mène le socialisme ? Journal d’un ouvrier

Quelle sorte de société les théoriciens du socialisme feront-ils advenir ? Dans des livres de doctrine, Paul Leroy-Beaulieu, parmi d’autres, n’est pas dupe, et signale d’avance les pénuries, la tyrannie d’un parti et de ses fonctionnaires, et le repli de toutes les libertés humaines. Pour appuyer cette prise de conscience, avant l’avènement du socialisme qu’on dit prochaine, Eugène Richter publie en Allemagne ce petit récit romancé, qui raconte, avec une prescience remarquable, les défauts inhérents et inévitables du socialisme tel qu’il avait été défini par ses théoriciens eux-mêmes.

Yves Guyot – Les tribulations de M. Faubert. L’impôt sur le revenu

En 1896, l’impôt sur le revenu est devant l’opinion publique. Défendu par les socialistes, il est accepté par certains conservateurs qui veulent se donner des allures démocratiques et passer pour raisonnables. Yves Guyot lance l’alarme : mécaniquement, explique-t-il, cette imposition qui commencera par ne frapper que les plus fortunés, touchera bientôt les modestes employés et commerçants, et les locataires comme les propriétaires. En exigeant des déclarations, elle se fera irrémédiablement inquisitrice. Enfin, en faisant fuir les grandes fortunes et les étrangers à moitié résidents, l’impôt sur le revenu causera la ruine des intérêts qu’il est sensé soutenir. En écrivant ce petit livre sous la forme de dialogues, Yves Guyot nous fait assister à un spectacle qui est en grande partie devenu une réalité.

Benoît Malbranque – Gustave de Molinari

Gustave de Molinari (1819-1912), the author of countless books on a variety of topics, is one of the most stimulating figures of European liberalism. His claim that under some conditions all goods and services could in fact be provided by private companies, on the basis of a free and voluntary exchange, has remained daring and provocative up to this day. Yet, this study shows that de Molinari’s idea of the privatization of everything is not only rooted in radical theorizing but also in an understanding of man through numerous travels and a careful study of history.