Gustave de Beaumont – L’Irlande politique, sociale et religieuse

Au siècle de la démocratie montante — dont Gustave de Beaumont, comme son ami Tocqueville, analyse et guide tout à la fois la marche — deux grands phénomènes frappent la vue. C’est, en Amérique, l’esclavage et le racisme, qui préparent pour les futures générations des embarras communs à toutes les tyrannies, sur une terre où l’on aurait pu vivre d’emblée libres et égaux. C’est encore, en Irlande, une aristocratie étrangère et au culte différent, qui tient la masse du peuple sous le joug, sans se mêler à elle. Aussi, après avoir consacré un roman fameux, Marie (1835), au sort des esclaves émancipés aux États-Unis, Gustave de Beaumont publia sur l’Irlande deux volumes importants, qui faisaient suite à ses études sur place, en 1835 et 1837. Contre l’aristocratie, la persécution religieuse, l’oppression d’un peuple sur un autre, dont il présente les maux avec chaleur, Beaumont fait valoir les enseignements du libéralisme, auquel il joint, selon sa personnalité, une grande portée morale et une signification profonde de justice.

Gustave de Molinari – La morale économique

Parti à la recherche des fondements de la morale d’après les principes du libéralisme, Gustave de Molinari aboutit à l’explication des droits et des devoirs de l’homme sur des aspects fort divers, comme l’union matrimoniale, la parentèle, ou même vis-à-vis du règne animal. Avec l’audace qui le caractérise, il retrace l’histoire de la civilisation et la transformation des conceptions morales, jusqu’à l’avenir dont il s’attache aussi à présenter les menaces et les potentialités.

Gustave de Molinari – Religion

La religion a toujours été un point de tension dans le libéralisme français. Tandis que les Idéologues, Jean-Baptiste Say, Yves Guyot — pour citer les plus célèbres — donnaient au public leurs doutes ou leurs sarcasmes, tout au contraire, Benjamin Constant décrivait le sentiment religieux comme inaltérable et Frédéric Bastiat présentait la liberté comme un acte de foi en Dieu. Pour Gustave de Molinari aussi, le bilan des religions et positif, et les croyances sont nécessaires, ainsi qu’il l’explique dans ce petit livre.

Yves Guyot – Étude sur les doctrines sociales du christianisme

La religion a toujours été un point de tension dans le libéralisme français. Tandis que Benjamin Constant décrivait le sentiment religieux comme inaltérable, que Frédéric Bastiat présentait la liberté comme un acte de foi en Dieu, et que Gustave de Molinari parlait du bilan positif des religions et de la nécessité des croyances, Yves Guyot se rattachait délibérément à un autre courant. Dans ce petit livre, publié initialement en 1873, il trace un portrait très noir de Jésus, raconte ses exploits avec scepticisme et médisance, et finit par dresser l’acte d’accusation du christianisme, religion d’abaissement de l’homme.

Gustave de Molinari – La viriculture

En 1897, les craintes sur le ralentissement de la natalité se faisant de plus en plus entendre, Gustave de Molinari décide de participer à la discussion publique en examinant les causes économiques de la reproduction humaine. Dans ce curieux livre, il étudie donc le contrôle de l’appétit sexuel aux différents âges de l’humanité, et les effets que promettent l’immigration ou le croisement des races sur la quantité et la qualité de la population. Repoussant les solutions étatistes ou autoritaires, il fonde toute son espérance sur la liberté, l’opinion publique et la science.

Œuvres de Nicolas Baudeau – Volume 1 : Premiers travaux (1759-1765)

Nicolas Baudeau (1730-1792) est un physiocrate oublié, qui a pourtant joué un rôle considérable dans l’ « école », et dans le développement de la pensée économique en France au XVIIIe siècle. Fondateur des Éphémérides du Citoyen, et auteur de multiples brochures, il a défendu un libéralisme économique radical tout en restant fidèle à l’humanisme chrétien qui l’animait depuis ses plus jeunes années. — Dans le premier volume des ses Œuvres sont compilés ses travaux sur l’histoire, la fiscalité, le commerce, le soulagement de la pauvreté, qui précèdent le lancement des Éphémérides et sa conversion à la physiocratie.

Édouard Laboulaye – Histoire politique des États-Unis (3 volumes)

Pour fonder la liberté en France, étudier l’Amérique peut servir : non sans doute pour copier servilement un modèle qu’on répliquerait sans l’entendre, mais pour y chercher des exemples, des leçons. C’est l’entreprise que Tocqueville a accompli avec la Démocratie en Amérique, et à laquelle Édouard Laboulaye, animé par les mêmes préoccupations et les mêmes convictions libérales, a aussi participé, sans atteindre à la même célébrité. Dans les trois volumes de ses leçons américaines données au Collège de France, il étudie tour à tour les premières colonies américaines, les faits de la révolution, et la constitution. Avec un esprit critique et de synthèse, il raconte les espoirs d’une société fondée sur la liberté et le droit, qu’il est toujours question, aujourd’hui, de rendre réalité.

Jean-Baptiste Say – Traité d’économie politique (1ère édition – 1803)

Avec la première édition de son Traité d’économie politique, parue en 1803, Jean-Baptiste Say a accompli une petite révolution. Non seulement il a organisé méthodiquement la science économique et a corrigé les erreurs conceptuelles d’Adam Smith et des physiocrates ses prédécesseurs, mais il a ouvert des perspectives nouvelles. En décrivant le protectionnisme comme une spoliation, où quelques-uns s’enrichissent aux dépens de la masse des consommateurs, il a préparé l’œuvre de Frédéric Bastiat. En parlant le premier en termes économiques de l’industrie de l’homme d’État, du juge, etc., il a légué une audace de langage dont Gustave de Molinari, par exemple, tira profit, avec son idée de la production de la sécurité et de l’industrie concurrentielle des gouvernements. Or tout ceci est déjà dans la première édition de 1803. C’est donc un ouvrage classique et influent, qui est ici réédité.

Gustave de Molinari – Conversations familières sur le commerce des grains

Du fait de l’importance du pain dans l’alimentation populaire, la question du commerce des grains a toujours été particulièrement sensible et controversée. Malgré les désastres de l’intervention étatique, des prohibitions et des règlements, et l’efficacité du libre-échange intégral pour équilibrer les prix et augmenter les ressources, le combat devait sans cesse être mené. Afin de convaincre émeutiers, protectionnistes et règlementaristes, Gustave de Molinari publiait ainsi en 1855 ce petit livre sous forme de dialogues, dans lequel les arguments de Turgot, de Jean-Baptiste Say et de Frédéric Bastiat étaient présentés d’une manière accessible et convaincante. Et qui pourrait dire que la question est désormais bien entendue ?

La Société d’économie politique (Anthologie) – Volume I

La Société d'économie politique a vu débattre en son sein toutes les questions économiques, sociales et politiques imaginables. Frédéric Bastiat, Gustave de Molinari, Yves Guyot, J.-G. Courcelle-Seneuil, Frédéric Passy, Joseph Garnier, et tant d'autres, y ont partagé leurs idées, leurs désaccords. Aujourd'hui, c'est une mine incroyable pour comprendre les fondements de la pensée libérale, et pour se confronter, sur chaque sujet donné, à l'opinion des plus notables figures de ce courant. — Le premier volume de cette anthologie propose un premier choix de dix-huit discussions.

Le Journal des Économistes (Anthologie) – Volume I

Pendant près d'un siècle, le Journal des Économistes a servi de réceptacle pour la pensée libérale française. Tous les grands auteurs de la période, de Frédéric Bastiat à Yves Guyot, en passant par J.-G. Courcelle-Seneuil, Gustave de Molinari ou Frédéric Passy, y ont publié des articles. — Pour permettre à cette masse considérable d'être mieux mise en valeur et de mieux servir aux libéraux d'aujourd'hui, l'Institut Coppet publie le premier volume d'une anthologie des meilleurs articles. On a fait choix, délibérément, d'inclure des articles majeurs, sur des thèmes à forte résonance : la guerre, l'éducation, le racisme, l'intervention de l'État, l'immigration, etc., mais aussi des classiques sur l'idée de liberté elle-même, par Frédéric Bastiat, Ambroise Clément, ou Ernest Martineau.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 11)

En 1855, désormais durablement établi en Belgique, sa patrie natale, Gustave de Molinari poursuit tous azimuts son combat pour la liberté. Par l’enseignement d’abord, dans un cours d’économie politique qu’il continue de donner au Musée de l’industrie belge, et dont il fait imprimer la première partie. Par la presse ensuite, avec la fondation de l’Économiste Belge, dont 24 numéros paraissent en 1855, pour couvrir les questions brûlantes de la paix et de la guerre, de l’intervention de l’État, des dépenses publiques, des impôts. Enfin, en cette même année, Molinari fait paraître un nouveau livre de dialogues, après les Soirées de la rue Saint-Lazare (1849), consacré entièrement, cette fois-ci, à la liberté du commerce des céréales, sur fond de nouvelles émeutes et de nouvelles réglementations.

Gustave du Puynode – De l’esclavage et des colonies

Figure plus marginale au sein du libéralisme francophone, qui voyait Frédéric Bastiat, Gustave de Molinari et quelques autres acquérir davantage de célébrité, Gustave du Puynode (1817-1898) a toutefois été l’auteur de nombreuses publications très remarquées de son temps. Dans ce petit opuscule sur l’esclavage et les colonies, il illustre à sa manière la complexité des positions du libéralisme au XIXe siècle. Contre certains timides, c’est un adversaire intraitable de l’esclavage, et il se dit partisan d’une émancipation intégrale et immédiate. Mais quant au second sujet, ce n’est pas la décolonisation qu’il réclame ; et s’il blâme les monopoles, les règlements et les violences, il n’accepte pas moins le « rôle civilisateur de la colonisation ».

Gustave de Molinari – Grandeur et décadence de la guerre

Un quart de siècle avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, qu’il redoute et entrevoit, Gustave de Molinari renouvelle son plaidoyer argumenté pour la paix. Tout en reconnaissant l’existence d’une première époque dans l’histoire de l’humanité, pendant laquelle la guerre a servi les intérêts de l’espèce en constituant et en perfectionnant son arsenal de défense, il démontre que cette période de grandeur de la guerre est décidément close. Désormais, les classes qui vivent de travail, de commerce et d’industrie, sont intéressées au maintien de la paix. Leur devoir est de lutter contre les intérêts de la caste politique, qui tire profit, à divers égards, de l’état de guerre. Les peuples doivent aussi accompagner de leurs vœux les réalisations nouvelles pour maintenir la paix, comme la constitution d’une Ligue des Neutres, ou l’Union des nations. C’est tout un programme, toute une politique pacifiste, que contient ce livre.

François Quesnay – Despotisme de la Chine

Au milieu du XVIIIe siècle, après avoir servi dans l’arsenal des philosophes pour faire avancer la tolérance religieuse en Europe, le modèle de la Chine inspire désormais les économistes dans leur promotion d’une société libre et prospère, fondée sur les principes de la liberté du travail, de la propriété privée et de l’ordre social. Pour François Quesnay, chef de file des physiocrates, l’empire chinois peut servir de modèle, et inspirer des réformes dans la perception de l’impôt, la mission du gouvernement, ou encore la constitution de l’autorité, à une Europe qui s’éveille, mais manque d’exemples pour mieux se conduire.

Gustave de Molinari – Lettres sur la Russie

En 1860, appelé à faire un voyage de quatre mois en Russie pour y donner à travers le pays des conférences sur l’économie politique, Gustave de Molinari découvre un pays aux institutions encore rétrogrades, un pouvoir fort, des paysans prisonniers du servage. Mais la soif de liberté qui anime les classes supérieures, lui fait aussi augurer des réformes prochaines et audacieuses. Pour y aider, il publie régulièrement des articles dans la presse russe. Dans son récit de voyage, Molinari mêle aussi la description des conditions économiques, sociales et politique de la Russie des tsars, avec ses conceptions d’une société sans État, où les fonctions de police, les fleuves et les canaux, par exemple, relèvent d’entreprises privées.

Jean-Édouard Horn – Les idées économiques de Boisguilbert

On peut apprécier, en lisant cette étude, la valeur et la nouveauté d’idées destinées à devenir centrales dans les discussions économiques des XVIIIe et XIXe siècles, comme l’impôt, le commerce, la rente de la terre, le rôle de l’État. Ayant fait le choix de ne consacrer que quelques lignes ou quelques pages aux premiers travaux d’histoire de Boisguilbert, à ses activités rurales, ou à son expérience de lieutenant-général à Rouen, Horn est en mesure de faire ressortir le détail et la profondeur de la pensée de l'auteur sur des questions qui, s’étant posées à lui vers 1690, et pouvant servir à la réflexion de lointains lecteurs, au XIXe, et aujourd’hui au XXIe siècle, avaient en effet besoin d’être bien contextualisées. C’est à ce titre que son ouvrage mérite encore d’être lu, et de servir de manuel pour la connaissance de Boisguilbert, l’un des premiers fondateurs du libéralisme économique en France.

Gustave de Molinari – Les soirées de la rue Saint-Lazare

Pour défendre la doctrine de la liberté, battue en brèche par les socialistes et par les conservateurs, Gustave de Molinari publie en 1849, l’ère des révolutions à peine refermée, un grand ouvrage sous la forme de conversations. Après Frédéric Bastiat, il ose transporter dans la science économique cette forme classique de la philosophie, immortalisée par Platon, pour éclairer les questions les plus âprement débattues, comme la propriété privée, le capital, ou le rôle de l’État. Introduction brillante aux principes du libéralisme, ce livre pédagogique ouvre aussi de nouvelles perspectives, son auteur ayant mis en avant, dans sa discussion des fonctions de l’État, des idées novatrices, radicales et stimulantes.

Gustave de Molinari – La conquête de la Chine

Pour Gustave de Molinari, écrivant en 1856, c’est-à-dire au milieu des guerres de l’opium et peu avant le sac du Palais d’Été, la Chine doit être conquise, et sa civilisation rétrograde et décadente doit s’ouvrir aux idées et aux produits de l’Occident. Pour accomplir cette « expropriation pour cause de civilisation », il conçoit un plan et mobilise l’opinion publique. La compatibilité de ces recommandations avec les principes du libéralisme n’est pas évidente, et cette pièce d’histoire est ici republiée pour être jugée.

Pierre de Boisguilbert – Écrits économiques (2 volumes)

Personnage haut en couleur, Pierre de Boisguilbert (1646-1714) s’est opposé à la politique mercantiliste et réglementaire héritée de Colbert, et dans plusieurs ouvrages rendus publics malgré la censure, il en prit le contrepied en développant — le premier — une théorie du laissez-faire, où la puissance publique n’est plus agissante, mais laisse les hommes rechercher leur intérêt. Cette collection se présente en deux volumes. Le premier contient ses ouvrages imprimés, le Détail de la France (1695) et les divers mémoires contenus dans le Factum de la France (1707). Le second offre à lire sa correspondance, à laquelle on a joint quelques mémoires additionnels.