Gustave de Beaumont, Aux électeurs de la quatrième circonscription électorale de la Sarthe (1863)
AUX ÉLECTEURS DE LA QUATRIÈME CIRCONSCRIPTION ÉLECTORALE DE LA SARTHE
Messieurs et chers concitoyens,
Au moment où va s’ouvrir le scrutin, je n’ai qu’un sentiment à vous exprimer : c’est celui de ma reconnaissance pour vos sympathies et de ma confiance dans votre verdict.
Attaqué avec violence, et je n’ose dire avec injustice dans mes intentions, dans mon caractère et dans ma vie passée, signalé comme un adversaire du gouvernement et de la société par de prétendus conservateurs de l’ordre, que j’en crois les amis les plus dangereux, je n’ai opposé à ces attaques répétées que le silence le plus absolu. C’est de vous seuls, Messieurs, que viendra la réponse qui leur est due ; de vous qui me connaissez depuis un quart de siècle ; vous savez si j’ai jamais eu d’autre passion que celle du bien public, d’autre parti que celui de l’ordre et de la liberté, d’autre maître que mon pays. J’ai la confiance que votre vote sera ma meilleure apologie.
Si, ce qu’à Dieu ne plaise, on tentait de substituer dans vos consciences la pression des intérêts locaux et individuels, à la voix du bien public qui seul est votre guide, on échouerait, j’en suis convaincu, dans une telle entreprise. Grâce au ciel la France n’est pas un bazar où les consciences soient mises à l’encan et les électeurs à l’enchère, et si, ce que je ne crois pas, des menaces étaient faites pour empêcher la liberté des suffrages, ces menaces, que la loi croit possibles puisqu’elle les prévoit, seraient impuissantes, parce qu’elle les punit. (Art. 39 du décret du 2 février 1852.). Mais, Messieurs, contre de pareilles manœuvres, si elles étaient employées, notre meilleure protection serait la fermeté de vos principes et l’indépendance de vos consciences.
Beaumont-la-Chartre, 27 mai 1863.
Gustave de BEAUMONT.
Ancien Député.
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