L’Exposition de l’industrie suisse. Premier article

« À l'annonce de l'ouverture d'une Exposition de l'industrie nationale à Berne, j'éprouvai au plus haut point le désir de savoir ce qu'avait produit ce tarif ultra-libéral. Je savais déjà, à la vérité, en consultant le tableau du commerce extérieur de la Suisse, que l’industrie manufacturière y devait être florissante, puisqu’elle exporte dans le monde entier ses produits en concurrence avec ceux de la France, de l'Allemagne et de l'Angleterre elle-même ; je savais aussi que la condition des classes ouvrières de la Suisse est, soit au point de vue du bien-être matériel, soit au point de vue du développement intellectuel et moral, bien supérieure à celui des mêmes classes dans le reste du continent ; je savais encore que l'industrie suisse avait tenu un rang des plus distingués aux Expositions universelles de Londres et de Paris, qu'elle y avait obtenu, proportion gardée, plus de médailles et de récompenses qu’aucune des industries des pays à tarifs prohibitifs ; mais il me semblait qu'en allant la surprendre chez elle, non plus cette fois dans la toilette des Expositions universelles, mais dans ce négligé de tous les jours, qu'on se garde bien de laisser voir quand on se trouve en présence de rivaux passablement orgueilleux, je me rendrais mieux compte de sa situation réelle. Je suis donc venu à Berne pour tâcher d'y apprendre s'il est vrai, oui ou non, qu'une industrie puisse grandir et prospérer sans qu'il soit nécessaire de l'envelopper dans les langes et de la munir des bourrelets du régime protecteur. »
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« Haine, haine au monopole »

Dans un curieux article du Courrier français (16 octobre 1846), où il répond aux interpellations d’un journal concurrent, Gustave de Molinari professe sa foi libérale avec une rare énergie. Liberté totale, absolue, sans concession ni ménagement : c’est déjà sa position, trois ans avant son article séminal sur la production de la sécurité.
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Pour une défense sans compromission de toutes les libertés

Après avoir présenté un programme de libéralisme complet (mais aussi volontairement modéré) dans le Courrier français (juillet 1846), Gustave de Molinari recense les réactions de la presse départementale. À ceux qui l’accusent d’intransigeance et d’excès, dans sa défense de toutes les libertés, il répond : « Par ce fait qu'on défend une liberté, n'est-on pas tenu aussi, sous peine de manquer de logique et de bon sens, de soutenir toutes les autres libertés ? On ne compose pas avec les principes, on ne trie pas les libertés, il n'y a dans le terrain des réformes aucune ivraie à séparer du bon grain, tout est bon grain. »
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La privatisation totale, solution aux déficits publics

Dans cet article du Courrier français (1846), non signé et resté inexploré, le jeune Molinari distillait les premières bribes de sa proposition détonante : la privatisation de tous les services publics. Trois ans avant d’en approfondir les raisons dans son article célèbre, il y voyait pour l’heure un moyen, le seul peut-être, d'équilibrer durablement le budget.
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La liberté des langues

Candidat à la chambre des députés de Belgique, Gustave de Molinari se prononce dans sa profession de foi de 1859 en faveur de la liberté des langues, dans ce pays où cohabitent wallons et flamands. Sans renier son appartenance à la culture française et à sa langue, il veut qu’une place égale soit laissée au flamand, comme vecteur de culture et outil d’expression d’une part de la communauté nationale.