Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 19)

Avec le déclenchement des hostilités entre le Nord et le Sud de l’Union américaine, se pose au monde la question nouvelle de la sécession. Tandis qu’en Europe des guerres sont entreprises pour défendre des nationalités comprimées ou garantir à certains pays leurs « limites naturelles », c’est une théorie toute opposée qui se présente. Par elle, les peuples ne sont plus une propriété que les souverains se ravissent, s’échangent, ou se vendent ; ils ont des droits, des libertés. Et si cette conception ne domine pas encore, elle s’imposera, croit Gustave de Molinari.

Gustave de Molinari – L’évolution économique du XIXe siècle

La liberté fut pour l’humanité une conquête lente et pénible, et il devait en être ainsi. Occupé à des travaux peu productifs et subissant la menace d’animaux de proie et de tribus extérieures, l’homme est alors incapable de se gouverner lui-même. Avant l’invention de la boussole et des moyens efficaces de transport et de communication, les marchés sont extrêmement restreints et la concurrence ne peut servir encore de régulateur. Des institutions plus tard reconnues comme pernicieuses, ont alors leur raison d’être. Mais le développement de la petite industrie, puis de la grande, devait transformer les conditions de vie de l’humanité et ouvrir une ère où la concurrence, le contrat et la liberté pourraient enfin dominer.

Gustave de Molinari – Les lois naturelles de l’économie politique

À la suite des économistes libéraux du XVIIIe siècle, Gustave de Molinari tâche de définir et d’expliquer les lois naturelles de l’économie politique. Mais il va aussi plus loin : il examine comment ces lois ont donné naissance à certaines idées et institutions du passé, et comment le progrès technique et l’ouverture des marchés du monde les a transformées. Dans cette grande fresque historique, l’espoir d’une société libérale future, fondée toute entière sur le contrat et la concurrence, s’oppose aux craintes immédiates que font peser le socialisme, le protectionnisme et le militarisme, dont la carrière n’est pas terminée.

Gustave de Molinari – À Panama

Promis à brève échéance à un sombre avenir et à un scandale qui éclaboussa les élites politiques et journalistiques de la France, le canal de Panama est décrit en termes élogieux par Gustave de Molinari lors de sa visite des travaux et des installations. La promesse que le canal réalise, d’une unification plus complète de tous les marchés du monde, fait entrevoir un avenir où la paix, la fusion des peuples, le droit de sécession, le libre-échange, se seront imposées. Mais à côté du futur radieux que le canal de Panama promet, diverses escales faites par l’auteur en Martinique, en Guadeloupe, et sur quelques points de l’Amérique du Sud, montrent le fonctionnarisme, le racisme, et même l’hygiénisme tout à fait dominants. L’une de ces deux réalités vaincra l’autre ; et qui pourrait en vouloir à l’auteur d’avoir cru que l’industrie, la production, la liberté, l’emporteraient ?

Gustave de Molinari – Les bourses du travail

De sa jeunesse passée dans une cité industrielle de la Belgique, Gustave de Molinari a retenu les souffrances produites par les déséquilibres et les frictions du marché du travail. Ces observations pénibles lui inspirèrent l’idée des bourses du travail, qui est l’une de ses convictions les plus anciennes. Cinquante ans après ses premiers écrits sur le sujet, il présentait encore, dans ce livre complet sur la question, la raison d’être de ces institutions nouvelles, entièrement privées, qui éclaireraient et simplifieraient les transactions sur le marché du travail, comme les bourses internationales et le marché financier unifié avaient pu le faire pour le marché des capitaux.

Gustave de Molinari – Science et religion

Contrairement à nombre d’institutions du passé, qui ont perdu leur raison d’être avec le changement des conditions économiques et sociales de l’humanité, la religion demeure pour Gustave de Molinari une source d’utilités précieuses. L’opinion publique, explique-t-il, exerce bien un contrôle salutaire sur les idées et les actions, mais ses jugements sont souvent hâtifs et peu raisonnables. De même, le système judiciaire reste imparfait, et il ne réprime pas tous les comportements nuisibles. En vérité, seule la religion, avec son autorité omnisciente et ses récompenses ou châtiments à la fois éternels et inévitables, peut imposer le respect des principes fondamentaux de la morale.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 18)

Entré en communications avec la nouvelle génération d’intellectuels qui, en Russie aussi, a mis la liberté et les réformes administratives au programme, Gustave de Molinari se voit invité à y donner des conférences, et il parcourt le pays pendant une partie de l’année 1860. Tandis qu’il consigne ses impressions enthousiastes dans un livre, la situation politique dans le monde continue de se compliquer. Des guerres sont menées ou projetées avec des motivations plus ou moins bienveillantes, mais des résultats toujours aussi détestables.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 17)

Dans ce volume sont réunies les pièces du débat avec Frédéric Passy sur la légitimité d'une intervention de la loi pour obliger les parents à donner ou à faire donner à leurs enfants une instruction minimale. S'y joignent les autres productions de 1859, — année agitée, avec des transformations dans l'Économiste belge, une démission forcée de l'auteur à l’Institut supérieur de commerce d’Anvers, et une candidature avortée à la Chambre des représentants. Si ses idées demeurent les mêmes, le théâtre continue de changer.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 16)

À côté de la défense du libre-échange face au statu quo protectionniste, le recrutement forcé des soldats par le système de la conscription est, en 1859, le deuxième grand sujet qu’agite Gustave de Molinari dans son journal l’Économiste belge. Alors qu’en Russie le pouvoir prépare l’abolition du servage et la réforme de nombreux abus, la Belgique, et plus encore la France, se signalent par des pratiques rétrogrades.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 15)

Intéressé par le grand mouvement réformateur russe, qui, imprégné de science occidentale, se consacre à l’abolition du servage, à l’établissement du libre-échange et à la simplification de l’administration, Gustave de Molinari saisit l’occasion qui lui est donnée de contribuer à l’agitation des idées. Dans une série d’études, dont nous donnons ici la première partie, avec le texte russe et une traduction française côte à côte, il diffuse ses arguments et ses réflexions à ce nouveau public, jusqu’à devenir une sorte de célébrité en Russie.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 14)

En consacrant, le premier, un ouvrage complet à l’étude des idées et des ouvrages de l’abbé de Saint-Pierre, Gustave de Molinari a voulu contribuer à sa manière au développement des idées pacifiques en Belgique et en France, mais aussi expliquer ses désaccords de principes avec la frange humanitaire et idéaliste des soldats de la paix. — Envoyé en Suisse comme délégué de l’Association belge pour la réforme douanière, il découvre en cette même année un pays « affligé de la double plaie du gouvernement à bon marché et de la liberté commerciale ».

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 13)

Au milieu de l’agitation pour le libre-échange en Belgique, Gustave de Molinari découvre, à partir de 1857, le mouvement réformateur russe, énergique et plein de promesses. C’est le début d’une affection particulière qui aura un grand retentissement dans son œuvre, et qui le conduira, en 1860 et 1865, à entreprendre le voyage vers Moscou et Saint-Pétersbourg. — L’année 1857 voit aussi la fondation à Bruxelles d’un journal innovant, La Bourse du travail, et la défense de la liberté radicale se poursuivre dans l’Économiste Belge et dans les meetings de l’Association belge pour la réforme douanière.

Gustave de Molinari – Lettres sur la Russie (2ème édition – 1877)

Dix-sept ans plus tard, en préparant la seconde édition de son livre, l’auteur était revenu de son premier accès d’enthousiasme. Dès lors, certains passages furent retranchés. La présentation de la Russie comme « le paradis des économistes », où les élites connaissaient et appréciaient les œuvres de F. Bastiat, était peut-être jugée inconvenante. Certaines saillies audacieuses, sur la confraternité libérale ou la privatisation des fleuves, profitèrent aussi du toilettage de rigueur pour disparaître discrètement. En annexe, en lieu et place du compte-rendu du banquet offert à l’auteur, figurait désormais une petite étude sur l’abolition du servage, dont la concrétisation avait eu lieu entre temps.

Gustave de Molinari – Au Canada et aux montagnes rocheuses. En Russie. En Corse. À l’Exposition universelle d’Anvers

Dans cet énième livre de voyages, Gustave de Molinari nous emmène sur les terres anciennement françaises du Canada ; il nous fait assister aux efforts de russification à Kiev et jusqu’en Finlande ; il s’embarque pour une escapade en Corse, où la politique, la police et les mœurs domestiques sont au menu ; enfin il découvre, moyennement édifié, la représentation des Congolais à l’Exposition universelle d’Anvers. Ce curieux assemblage géographique nous présente aussi un mélange surprenant de réalités antiques et de maux qui ne sont encore que trop d’aujourd’hui.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 12)

De tous les thèmes agités en 1856 par Gustave de Molinari à la tête de l’Économiste Belge, celui de la paix et de la guerre présente un intérêt particulier. Car ce n’est pas une opposition, c’est une tension constante qui existe cette année-là entre ces deux notions. D’un côté l’auteur continue à défendre la paix par le libre-échange, à rechercher des améliorations au droit des gens, comme aussi à s’opposer aux manifestations du militarisme : conscription, fortifications, gros budgets. Mais d’un autre côté, il défend un droit d’intervention mesuré, et pousse à la conquête de la Chine, donnant à son œuvre une unité mois facile à apercevoir.

Gustave de Molinari – L’Irlande, le Canada, Jersey

Loin de l’image de théoricien de cabinet qui lui est restée, Gustave de Molinari a nourri son libéralisme radical par de très nombreux voyages, effectués aux quatre coins du monde. Au-delà des aventures et des découvertes, c’est l’occasion pour lui de se confronter au devenir pratique de grandes idées qu’il travaille : en Irlande, c’est la propriété privée, attaquée par les mœurs et les lois ; au Canada et aux États-Unis, c’est le protectionnisme et ses effets ; enfin l’île de Jersey offre au voyageur le tableau en petit, dans des couleurs authentiques, d’une société et d’une économie libérales. Ce qu’il en ressort ? C’est que les diverses sociétés du monde ont beaucoup à apprendre à l’intellectuel qui entend les guérir de leurs maux.

L’abbé de Saint-Pierre, par Gustave de Molinari (1857)

Pour les libéraux qui, au milieu du XIXe siècle, organisent en Europe la propagande de la paix, l’abbé de Saint-Pierre fait partie des figures notables que l’on se plaît à citer et avec qui l’on revendique une lointaine parenté. Mais devant la difficulté de dégager concrètement le programme du pacifisme, Gustave de Molinari comprend qu’un précurseur doit être davantage qu’une ombre, et il fait le pari de questionner en détail ce pionnier du pacifisme. Dans ce qui fut alors la première étude d’envergure sur l’abbé de Saint-Pierre, Molinari accomplit le projet de résumer l’ensemble de la production, très riche et variée, de ce philosophe et moraliste « papillonneur ». S’engage alors un dialogue entre deux figures et deux moments du libéralisme et du pacifisme, pour le plus grand profit d’une autre, plus lointaine époque : la nôtre.

Gustave de Molinari – La morale économique

Parti à la recherche des fondements de la morale d’après les principes du libéralisme, Gustave de Molinari aboutit à l’explication des droits et des devoirs de l’homme sur des aspects fort divers, comme l’union matrimoniale, la parentèle, ou même vis-à-vis du règne animal. Avec l’audace qui le caractérise, il retrace l’histoire de la civilisation et la transformation des conceptions morales, jusqu’à l’avenir dont il s’attache aussi à présenter les menaces et les potentialités.

Gustave de Molinari – Religion

La religion a toujours été un point de tension dans le libéralisme français. Tandis que les Idéologues, Jean-Baptiste Say, Yves Guyot — pour citer les plus célèbres — donnaient au public leurs doutes ou leurs sarcasmes, tout au contraire, Benjamin Constant décrivait le sentiment religieux comme inaltérable et Frédéric Bastiat présentait la liberté comme un acte de foi en Dieu. Pour Gustave de Molinari aussi, le bilan des religions et positif, et les croyances sont nécessaires, ainsi qu’il l’explique dans ce petit livre.

Gustave de Molinari – La viriculture

En 1897, les craintes sur le ralentissement de la natalité se faisant de plus en plus entendre, Gustave de Molinari décide de participer à la discussion publique en examinant les causes économiques de la reproduction humaine. Dans ce curieux livre, il étudie donc le contrôle de l’appétit sexuel aux différents âges de l’humanité, et les effets que promettent l’immigration ou le croisement des races sur la quantité et la qualité de la population. Repoussant les solutions étatistes ou autoritaires, il fonde toute son espérance sur la liberté, l’opinion publique et la science.