Documents inédits relatifs à l’exil des physiocrates Baudeau et Roubaud suite au renvoi de Turgot (juillet-septembre 1776, 28 pièces.)

Après le renvoi de Turgot, le 12 mai 1776, les physiocrates sont emportés dans la débâcle. Les abbés Baudeau et Roubaud, qui déplaisaient par leur plume acerbe et libre, sont exilés, le premier en Auvergne, le second en Berry (actuelle Indre). Les vingt-huit documents inédits publiés ici, issus des Archives de la Bastille, racontent la réalité de cette proscription qui devait attiédir les esprits que les physiocrates et les philosophes étaient accusés de tenir dans un dangereux bouillonnement.

Oeuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 8)

Œuvres complètes de Gustave de Molinari, sous la direction de Mathieu Laine, avec le soutien de M. André de Molinari, et avec des notes et notices par Benoît Malbranque. — Volume 8 : La solitude et l’exil (1851). L’année 1851 est une époque de transformations importantes dans le paysage intellectuel de Gustave de Molinari, entre l’annonce de la mort de Frédéric Bastiat, qui ouvre cette année troublée, et le coup d’État du président Louis-Napoléon Bonaparte, qui la clôt et contraint l’auteur à l’exil. Dans des centaines d’articles donnés à la presse quotidienne parisienne, Molinari étudie cette montée en puissance du régime présidentiel bonapartiste, qu’il perçoit d’abord comme une espérance, un rempart face à la « menace rouge », mais qui se révélera finalement plein de dangers.

Volney, un ‘idéologue’ au service des faits

Au sein du groupe des Idéologues, ces philosophes libéraux moqués et proscrits par Napoléon, Volney a brillé par son attachement à une démarche philosophique au contact des faits et des réalités de terrain. Dans cette vidéo, Benoît Malbranque retrace son parcours et examine ses principaux ouvrages, dont Les Ruines (1791), qui fournit l'occasion d'un voyage à Champlieu (commune d'Orrouy, 60129), au milieu des ruines d'une chapelle romane et d'un théâtre gallo-romain.

Les tarifs de chemins de fer et l’autorité de l’État (1880)

Comme la majorité des économistes libéraux de la seconde moitié du XIXe siècle présents dans les cercles officiels tels l’Académie des sciences morales et politiques, Léon Aucoc, auteur par ailleurs prolifique dans le Journal des économistes, défend un libéralisme modéré et consensuel, qui abandonne plusieurs facettes du programme des J.-B. Say ou des Bastiat. Ainsi, sur la question des chemins de fer, il n’est plus temps, d’après lui, de repousser l’intervention de l’autorité pour la délimitation des tracés, les mesures de sécurité ou le niveau des tarifs : il faut — et il agit dans ce sens dans cette étude de 1880 que nous republions — se borner à conseiller à l’État une maîtrise et une surveillance juste et sensée de cette sphère d’activité, qui dépend à présent de son pouvoir.

Laissons Faire, n°44, avril 2022

Au programme de ce nouveau numéro : Le pacifisme libéral du Nouveau Cynée (1623), par Benoît Malbranque. — Les syndicats et l'Association internationale des travailleurs, par Paul Leroy-Beaulieu (1870). — Rapport sur les projets d'impôts progressifs sur les successions et sur le revenu, par Ernest Martineau (1897). — Conférence sur la crémation, par Frédéric Passy (1890). — Recension critique : Germaine de Staël, Corinne ou l'Italie, réédition Classiques Garnier, 2022, 465 pages.

Dupont de Nemours et les débuts de la physiocratie

C'est à Chevannes, dans le Loiret, que Dupont (de Nemours) a passé la première partie de sa carrière d'économiste, ayant acheté sur ces terres une propriété qui le mettait à proximité géographique du marquis de Mirabeau, son collègue au sein de l'école de Quesnay. Dans cette vidéo, Benoît Malbranque revient sur sa trajectoire au sein du groupe physiocratique, dont il fut le plus jeune mais non le moins actif.

Jean-Jacques Rousseau, ami et ennemi des libéraux français

Jean-Jacques Rousseau, qui se présente comme un ami de la liberté dans ses écrits, et qui parfois la défend très correctement, a aussi été l’un de ses plus dangereux ennemis, notamment dans ses écrits politiques comme le Contrat social. Son influence sur le mouvement libéral français a aussi été divers, fait d'admiration et de répulsion, de proximité et d'excommunication.

L’écologie dans la tradition libérale française

Les grands auteurs qui ont fondé en France la doctrine du libéralisme étaient en grande majorité des ruraux, attentifs à la nature. Dans le domaine des idées, ils ont traité (parfois en vrais pionniers) de thèmes authentiquement écologistes, mettant en avant des convictions étonnantes, et aboutissant à revendiquer, par exemple chez Paul Leroy-Beaulieu, au XIXe siècle, un rôle de protection par l'État des ressources et des richesses du territoire de la France.

Alexis de Tocqueville, un «libéral d’une espèce nouvelle»

Contre les libéraux de son temps, antireligieux pour les uns, et qui feraient pour les autres « bon marché du libre arbitre et des lois pour pouvoir dormir tranquilles dans leur lit », Tocqueville se place en libéral d’une espèce nouvelle, ami de la morale et de la religion, comme il l’explique à son ami Eugène Stöffels dans cette lettre rédigée à l’été 1836.

Introduction à la huitième année du Journal des économistes

Après une année de troubles, marquée par les évènements de février puis de juin 1848, le Journal des Économistes dresse un premier bilan d’ensemble pour ouvrir sa huitième année d’existence. Face à la menace socialiste, qui couve encore malgré ses récentes défaites, l’organe du libéralisme économique maintient fermement ses valeurs et ses idéaux, qu’il propose en contre-poison pour rétablir la société sur ses bases sérieusement ébranlées. 

Michel Montaigne et diverses questions d’économie politique et d’administration, par A. Grün

Pour approfondir la reconnaissance de Montaigne comme précurseur des économistes, Alphonse Grün poursuit la discussion engagée dans un précédent article, et reproduit, dans le Journal des économistes, une pièce d’archives alors tout juste découverte. Il s’agit d’une réclamation signée par Montaigne, et provenant des archives municipales de Bordeaux (ville dont il fut le maire pendant quatre années), et qui signalent l’inégalité de l’impôt et la triste situation des campagnes après les guerres de religion.

Les Gaulois étaient-ils des libéraux ?

Pour se faire une idée complète et juste de la trajectoire du libéralisme en France, il est impossible de prendre l’époque de tel ou tel penseur comme une table rase. Puisque les idées ont une filiation, il n’est pas inutile de pousser la curiosité au plus loin, et de se demander si les Gaulois, anciens habitants de ce qui est devenu la France, ont légué à leurs successeurs un héritage d’indépendance, d’individualité et de progressisme, ou ou tout à l’inverse, de fanatisme, de violence et de rapine.

La Normandie, vivier du libéralisme français — Turgot, Tocqueville, et bien d’autres

La Normandie peut s'enorgueillir d'avoir été à l'origine de quelques-uns des plus grands noms du libéralisme français. Pierre de Boisguilbert, l'abbé de Saint-Pierre, Turgot, Dupont de Nemours, Alexis de Tocqueville, Frédéric Passy ou Paul Leroy-Beaulieu partagent de mêmes origines, que Benoît Malbranque, chercheur à l'Institut Coppet, dévoile et investigue dans cette nouvelle vidéo.

De l’organisation des armées dans les États, par Gustave du Puynode

Moins d’un an après que le président Louis-Napoléon Bonaparte soit devenu l’Empereur des Français, Gustave du Puynode étudie, dans un article courageux dont la rédaction du Journal des économistes lui laisse timidement la responsabilité, la nature et le rôle des armées dans les sociétés libres et industrielles. Contre Benjamin Constant et d’autres esprits libéraux, qui veulent réformer ou supprimer l’armée, il réclame la constitution forte d’une armée de volontaires, tenus par l’ordre et la disciple, et payés pour leur fonction, laquelle ne doit être légitimement que la protection du territoire national.

De la liberté humaine au point de vue moral, religieux, économique et politique

Convaincu que la défense de la liberté, et son succès pratique en France, ne peuvent être espérés à moins d’une conviction généralement partagée de ses mérites, Ambroise Clément creuse ici la notion même de la liberté, pour que son procès soit correctement instruit. Il écarte les sophismes et les sophistes, et trace l’idéal que doivent se donner la loi et le gouvernement, pour que la société soit libre, éclairée, et progressive, plutôt qu’asservie, décadente et démoralisée.

La domesticité est-elle un esclavage ?

Au XIXe siècle, c’est par dizaines de milliers que des jeunes filles quittent chaque année les campagnes qui les ont vu naître, pour s’engager au service exclusif d’une famille, qu’elles serviront alors comme bonne ou bonne à tout faire. Ce régime de la domesticité, qui a pour P. A. Vée certaines ressemblances avec l’esclavage antique, s’il satisfait certaines exigences de la société moderne, n’est pas sans produire de détestables effets sur la moralité et l’économie générale. Pesant le pour et le contre, l’auteur cherche une voie qui puisse faire abandonner cette forme du travail, sur lequel on a accordé, d’après lui, une attention encore trop réduite.

Laissons Faire, n°43, mars 2022

Au programme de ce nouveau numéro : Les Gaulois étaient-ils libéraux ?, par Benoît Malbranque. — Lettre sur la paix, par Frédéric Passy (1867). — Le problème du pétrole en France. Discussion à la Société d’économie politique (1928). — Les débuts de la guerre de sécession américaine, par Henri Baudrillart (1861). — Recension critique : Carole Dornier, La Monarchie éclairée de l’abbé de Saint-Pierre. Une science politique des modernes, Voltaire Foundation, University of Oxford, 2020, 429 pages. 

Montaigne économiste, par Alphonse Grün

Michel de Montaigne a développé dans ses Essais une pensée résolument libre, ouverte sur le progrès et la modernité, et en rupture avec de nombreux préjugés structurants de la philosophie de son temps. Dans cet article, Alphonse Grün, déjà auteur d’un ouvrage sur cet auteur majeur de la pensée française, lui rend un hommage marqué et signale particulièrement la grande valeur de sa pensée strictement économique. 

Oeuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 7)

Œuvres complètes de Gustave de Molinari, sous la direction de Mathieu Laine, avec le soutien de M. André de Molinari, et avec des notes et notices par Benoît Malbranque. — Volume 7. La république menacée (1850). Après avoir imaginé la privatisation des gouvernements dans deux contributions fameuses, Gustave de Molinari devait affronter, en journaliste de tous les jours, les déceptions du suffrage universel et les dangers de l’agitation socialo-communiste. Sans grand enthousiasme, mais parce que la survie de la civilisation en dépendait, il se ralliait politiquement au camp de l’ordre, représenté par la figure sans cesse montante et dominante du président bientôt empereur, Louis-Napoléon Bonaparte.