Adam Smith – Abrégé de la Richesse des nations

Quoique la Richesse des Nations (1776) soit devenue un monument de la pensée économique mondiale, où figurent des idées cardinales de l’économie de marché comme la loi de l’offre et de la demande, la division du travail ou l’intérêt personnel, c’est aussi un ouvrage volumineux, où les fresques historiques abondent. Pour permettre la lecture de l’« économie politique » de Smith de manière aisée, à une époque où le suffrage universel a rendu nécessaire la popularisation de cette science, l’économiste Jean-Gustave Courcelle-Seneuil a conçu, en 1888, le projet de cet abrégé. On y trouve du maître écossais toutes les contributions qui ont immortalisés son nom, sans les appréciations qui, à un siècle, et aujourd’hui à deux siècles de distance, seraient superflues pour un lecteur seulement curieux de s’initier dans la prose du XVIIIe siècle, à l’un des auteurs et l’un des ouvrages les plus influents qui aient jamais paru.

Pierre Ronce – Frédéric Bastiat : sa vie, son œuvre

L’étude globale de Pierre Ronce, qui s’appuie sur des documents inédits, en grande partie perdus aujourd’hui, nous fait comprendre l’à-propos mais aussi les lignes directrices de l’œuvre géniale de Frédéric Bastiat, qui mérite davantage de frapper pour son homogénéité que pour son caractère éclectique. Au cours de sa carrière, Bastiat n’a qu’une opinion, et il est le même au pupitre de l’assemblée et dans son cabinet. Son ascension imprévue, qui lui fit quitter ses Landes chéries pour la capitale où il ne s’est jamais senti à l’aise, n’a pas non plus transformé son caractère ; et c’est le mérite encore de cet ouvrage, de nous représenter authentiquement Bastiat, cet homme musard, artiste, austère et en même temps enthousiaste, qui a donné naissance à un corpus qu’on peut appeler le summum du libéralisme.

Richard Cantillon – Essai sur la nature du commerce en général

L’Essai, dans son ensemble, peut être interprété comme étant l’une des premières tentatives de théorie générale de l’économie. Cantillon a soin de dégager ce qu’il convient d’appeler des « lois générales de l’économie », celles qui sont dans la nature des choses, et non dans les faits particuliers de tel ou tel pays. Dans cette recherche, il introduit également plusieurs concepts centraux pour la compréhension de l’économie, comme l’entrepreneur, acteur central d’une économie de marché, ou les « effets Cantillon », qui montrent pourquoi l’inflation provoque une redistribution injuste des richesses.

Eugène Richter – Où mène le socialisme ? Journal d’un ouvrier

Quelle sorte de société les théoriciens du socialisme feront-ils advenir ? Dans des livres de doctrine, Paul Leroy-Beaulieu, parmi d’autres, n’est pas dupe, et signale d’avance les pénuries, la tyrannie d’un parti et de ses fonctionnaires, et le repli de toutes les libertés humaines. Pour appuyer cette prise de conscience, avant l’avènement du socialisme qu’on dit prochaine, Eugène Richter publie en Allemagne ce petit récit romancé, qui raconte, avec une prescience remarquable, les défauts inhérents et inévitables du socialisme tel qu’il avait été défini par ses théoriciens eux-mêmes.

Frédéric Bastiat et les fondements du libéralisme

À Sengresse, dans les Landes, Frédéric Bastiat est devenu agriculteur, après avoir participé un temps aux affaires commerciales de sa famille. Son esprit d'artiste et de littéraire y prit un tour pratique, et son œuvre future d'économiste s'en ressentira. En tant que juge de paix, il eut d'ailleurs aussi l'occasion de bien comprendre l'âme humaine. Tels sont, aussi, les fondements de son libéralisme.

Paul Leroy-Beaulieu, contre les multiples avatars de l’étatisme

Journaliste, économiste et un tant soit peu homme politique, Paul Leroy-Beaulieu est l’une des grandes figures du libéralisme français de la seconde moitié du XIXe siècle. Fondateur de l’Économiste français en 1873, il succède en 1880 à son beau-père, Michel Chevalier, à la chaire d’économie politique du Collège de France. Connu pour ses positions sur la colonisation, il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages, dont L’État moderne et ses fonctions (1889) et Le Collectivisme. Examen critique du nouveau socialisme (1884).

Éphémérides du Citoyen (1766, III)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté. Ce volume continent le tome 3 de l’année 1766.

Une lettre inédite de Frédéric Bastiat (sur la liberté en France)

« ... J’ai reçu avec reconnaissance votre dernière brochure : La liberté aux États-Unis. À peine en ai-je lu les premières pages qui m’annoncent tout ce qu’il faut attendre du reste. Vous avez bien touché l’endroit sensible. Notre pauvre pays n’aime de la liberté que le mot. Et encore, il commence à prendre le nom même en dégoût. Dans notre assemblée, il n’est pas prudent de le prononcer. M. Dupin pourrait bien venir infliger une sévère correction.... »

Série de vidéos thématiques

Les grands libéraux français du passé ont étudié toutes les questions qui aujourd'hui font l'actualité. Dans une première série de vidéos thématiques, retour sur quelques-uns de ces thèmes : la Russie, l'antisémitisme, le racisme, la guerre, la religion, le libre-échange, etc. Ce récit thématique est l'occasion de présenter les idées et les livres du libéralisme français, trop méconnus malgré leur vrai mérite.

Éphémérides du Citoyen (1766, II)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté.

Début de la réédition des Éphémérides du Citoyen

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté.

Ernest Cartier – Léonce de Lavergne

Léonce de Lavergne (1809-1880) n’a pas laissé dans l’histoire du libéralisme une trace à la mesure de son talent. Après une première gloire littéraire et l’amitié conquise d’hommes comme Chateaubriand ou Mérimée, il entra dans la politique avec l’espoir de contribuer au mouvement des réformes. Mais la révolution en 1848, le coup d’État en 1851, la suppression de son enseignement en 1852, le rejetèrent inlassablement dans la vie privée. Il devint alors agronome et agriculteur, et apporta dans l’économie politique une expérience et une compétence rares, qu’on décèle dans ses ouvrages ou dans ses articles de la Revue des Deux Mondes ou du Journal des économistes. Dans cette courte étude, Ernest Cartier raconte les étapes de la carrière de Lavergne, et examine ses principales productions intellectuelles, dont il donne le résumé en un mot : la liberté. Car Lavergne était avant tout, dit-il, un libéral.

Arthur Mangin – De la liberté de la pharmacie

La liberté du travail a été l’objet d’un combat éternel de la part des libéraux français. Mais quant à l’application aux professions médicales, la médecine et la pharmacie, des hésitations sont perceptibles. Turgot, le premier, en supprimant les corporations, maintint des règles provisoires pour les apothicaires. En 1864, Arthur Mangin, vulgarisateur scientifique, rédacteur au Journal des économistes et bientôt à l’Économiste Français de Paul Leroy-Beaulieu, offre résolument de défendre la liberté de la pharmacie. Il explique comment la liberté peut opérer, balancée par le contrepoids de la responsabilité, de la publicité et de la concurrence.

Gabriel-François Coyer – Chinki (Collection jeunesse)

Court roman défendant la liberté du travail, le Chinki de l'abbé Coyer, paru en 1768, connut en son temps un véritable succès. Parce qu'il résumait de manière simple et humoristique les critiques adressés par les économistes à l'encontre des réglementations et des corporations, il eut un débit bien plus important que le Mémoire sur les corps de métier de l'économiste Simon Cliquot-Blervache, sur lequel il se fondait. Relu aujourd'hui, alors que l'œuvre entière de Coyer a été éclipsée par celles de Diderot, Voltaire, Montesquieu, et tant d'autres, Chinki s'avère riche en enseignements. Le travail est la ressource la plus précieuse du pauvre, nous rappelle-t-il, et il est celui qui souffre le plus lorsque le travail est réglementé et enfermé dans des structures légales rigides. La liberté du travail : voici un noble idéal, qui n'a pas cessé de devoir être défendu, et qui fut le cheval de bataille de l'abbé Coyer.

La Société d’économie politique (Anthologie) – Volume I

La Société d'économie politique a vu débattre en son sein toutes les questions économiques, sociales et politiques imaginables. Frédéric Bastiat, Gustave de Molinari, Yves Guyot, J.-G. Courcelle-Seneuil, Frédéric Passy, Joseph Garnier, et tant d'autres, y ont partagé leurs idées, leurs désaccords. Aujourd'hui, c'est une mine incroyable pour comprendre les fondements de la pensée libérale, et pour se confronter, sur chaque sujet donné, à l'opinion des plus notables figures de ce courant. — Le premier volume de cette anthologie propose un premier choix de dix-huit discussions.

Le Journal des Économistes (Anthologie) – Volume I

Pendant près d'un siècle, le Journal des Économistes a servi de réceptacle pour la pensée libérale française. Tous les grands auteurs de la période, de Frédéric Bastiat à Yves Guyot, en passant par J.-G. Courcelle-Seneuil, Gustave de Molinari ou Frédéric Passy, y ont publié des articles. — Pour permettre à cette masse considérable d'être mieux mise en valeur et de mieux servir aux libéraux d'aujourd'hui, l'Institut Coppet publie le premier volume d'une anthologie des meilleurs articles. On a fait choix, délibérément, d'inclure des articles majeurs, sur des thèmes à forte résonance : la guerre, l'éducation, le racisme, l'intervention de l'État, l'immigration, etc., mais aussi des classiques sur l'idée de liberté elle-même, par Frédéric Bastiat, Ambroise Clément, ou Ernest Martineau.

Gustave du Puynode – De l’esclavage et des colonies

Figure plus marginale au sein du libéralisme francophone, qui voyait Frédéric Bastiat, Gustave de Molinari et quelques autres acquérir davantage de célébrité, Gustave du Puynode (1817-1898) a toutefois été l’auteur de nombreuses publications très remarquées de son temps. Dans ce petit opuscule sur l’esclavage et les colonies, il illustre à sa manière la complexité des positions du libéralisme au XIXe siècle. Contre certains timides, c’est un adversaire intraitable de l’esclavage, et il se dit partisan d’une émancipation intégrale et immédiate. Mais quant au second sujet, ce n’est pas la décolonisation qu’il réclame ; et s’il blâme les monopoles, les règlements et les violences, il n’accepte pas moins le « rôle civilisateur de la colonisation ».

Jean-Édouard Horn – Les idées économiques de Boisguilbert

On peut apprécier, en lisant cette étude, la valeur et la nouveauté d’idées destinées à devenir centrales dans les discussions économiques des XVIIIe et XIXe siècles, comme l’impôt, le commerce, la rente de la terre, le rôle de l’État. Ayant fait le choix de ne consacrer que quelques lignes ou quelques pages aux premiers travaux d’histoire de Boisguilbert, à ses activités rurales, ou à son expérience de lieutenant-général à Rouen, Horn est en mesure de faire ressortir le détail et la profondeur de la pensée de l'auteur sur des questions qui, s’étant posées à lui vers 1690, et pouvant servir à la réflexion de lointains lecteurs, au XIXe, et aujourd’hui au XXIe siècle, avaient en effet besoin d’être bien contextualisées. C’est à ce titre que son ouvrage mérite encore d’être lu, et de servir de manuel pour la connaissance de Boisguilbert, l’un des premiers fondateurs du libéralisme économique en France.

Œuvres complètes de Gustave de Molinari (Volume 10)

Œuvres complètes de Gustave de Molinari, sous la direction de Mathieu Laine, avec le soutien de M. André de Molinari, et avec des notes et notices par Benoît Malbranque. — Volume 10 : Rejeté en Belgique depuis la transformation du pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte en régime autoritaire, Gustave de Molinari occupe les années 1853 et 1854 à différents projets de transition et de circonstance. C’est la poursuite de sa collaboration aux travaux de l’économie politique française ou parisienne, tels que le Journal des économistes ou le Dictionnaire de l’économie politique, dont il est un acteur majeur ; c’est encore l’enseignement de cette même science, qu’il poursuit et dont il tirera un premier volume en 1855. Ces deux années sont aussi des temps d’écriture et d’opérations commerciales, qui aboutiront, à partir de janvier 1855, à des œuvres majeures, dans un climat désormais fixé : la fondation de l’Économiste Belge, et de nouveaux ouvrages.