Gustave de Beaumont – L’Irlande politique, sociale et religieuse
Au siècle de la démocratie montante — dont Gustave de Beaumont, comme son ami Tocqueville, analyse et guide tout à la fois la marche — deux grands phénomènes frappent la vue. C’est, en Amérique, l’esclavage et le racisme, qui préparent pour les futures générations des embarras communs à toutes les tyrannies, sur une terre où l’on aurait pu vivre d’emblée libres et égaux. C’est encore, en Irlande, une aristocratie étrangère et au culte différent, qui tient la masse du peuple sous le joug, sans se mêler à elle.
Aussi, après avoir consacré un roman fameux, Marie (1835), au sort des esclaves émancipés aux États-Unis, Gustave de Beaumont publia sur l’Irlande deux volumes importants, qui faisaient suite à ses études sur place, en 1835 et 1837.
Contre l’aristocratie, la persécution religieuse, l’oppression d’un peuple sur un autre, dont il présente les maux avec chaleur, Beaumont fait valoir les enseignements du libéralisme, auquel il joint, selon sa personnalité, une grande portée morale et une signification profonde de justice.