Charles Coquelin, article « Arbitrage » du Dictionnaire de l’économie politique (1853).
ARBITRAGE. Les arbitrages, en matière de commerce et de banque, ont pour objet de découvrir, par la comparaison et le calcul, les bénéfices qui peuvent résulter de la négociation des lettres de change sur plusieurs places.
Ces opérations sont simples ou composées. Les simples sont d’une application plus générale, parce qu’il y a peu de spéculations dans les changes qui s’étendent à plus de trois places.
L’arbitrage simple est une comparaison du cours du change entre deux places relativement au cours établi entre ces places et une troisième, c’est-à-dire que le taux du change entre les deux premières étant connu, l’arbitrage consiste à comparer ce taux avec celui de la troisième place, pour savoir sur laquelle il est plus avantageux d’effectuer les remises qu’on a à faire.
Les arbitrages composés consistent à comparer les cours de plus de trois places, pour trouver ce que coûtera dans la dernière une remise passant par toutes les autres. Dans le fait, un arbitrage composé est la répétition de plusieurs arbitrages simples, et ne peut se résoudre que par une suite de propositions, par la règle de trois ou conjointe.
L’arbitrage de marchandises a surtout lieu lorsque, le prix d’une marchandise étant connu sur une place, il s’agit de déterminer à quel prix elle reviendra sur une autre, et par conséquent ce qu’il faudrait l’y vendre pour réaliser un bénéfice. Dans ce cas, il y a des frais de maniement et de transport à porter en compte. Le négociant qui n’est pas en mesure de faire lui-même le calcul de ces dépenses, lorsqu’il s’agit surtout d’opérer sur des places fort éloignées du lieu qu’il habite, les fait ordinairement évaluer par son correspondant. Comme ces diverses opérations ne touchent en rien aux principes, nous nous bornons à en indiquer la marche sans entrer dans aucun détail. Tout ce qu’il nous reste à en dire, c’est qu’en eux-mêmes les arbitrages sont fort utiles, en ce qu’ils tendent à équilibrer de plus en plus le taux des valeurs entre les différents pays. CH. C.
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