Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ADULTES. Selon la définition courante, les adultes sont des individus parvenus à leur plein développement biologique, et qui sont considérés par les lois de leur pays comme capable d’exercer pleinement leurs Droits individuels. Ils se distinguent, à cet égard, des Enfants. La délimitation précise entre les deux états est naturellement assez embarrassante, et les libéraux en laissent d’habitude la responsabilité aux législateurs, selon les coutumes du pays. Gustave de Molinari a apporté toutefois une solution théorique, en considérant la nature des droits et des devoirs auxquelles donnent lieu le phénomène de la procréation. « La génération nouvelle », écrit-il, « a le devoir de se soumettre à la tutelle de celle dont elle procède jusqu’à ce qu’elle soit en état de pourvoir à sa subsistance et de supporter la responsabilité de ses actes, comme aussi de rembourser les avances qui lui ont été faites pendant sa minorité ». (La morale économique, 1888, p. 66)
L’âge adulte est aussi mobilisé par les libéraux comme une donnée importante dans la discussion des lois et règlements qui entravent le libre exercice des facultés humaines. Si pour certains d’entre eux, le travail des enfants, par exemple, peut faire l’objet de restrictions légales, il n’en va pas de même pour l’adulte, sensé responsable de ses actes et de ses choix. Un large débat a lieu, entre différentes sensibilités libérales et entre les différentes générations, sur la question des femmes, qui étaient alors des adultes traitées en mineures. (Voir Femmes-Féminisme)
Avec une prescience assez frappante, plusieurs auteurs, comme Alexis de Tocqueville, Gustave de Molinari, Frédéric Passy ou Yves Guyot, ont signalé les dangers de l’Infantilisation.
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