Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ABUS. Les libéraux ont traqué les abus dans les lois et les institutions de leur temps. Pierre Bayle, Rabelais, Voltaire et les philosophes des Lumières s’opposent aux abus du pouvoir et repoussent l’autorité de l’Église catholique comme abusive. Au XVIIIe siècle, Pierre de Boisguilbert et l’abbé de Saint-Pierre appellent l’attention sur l’abus de la fiscalité arbitraire, Vincent de Gournay sur celui des corporations de métiers ; le marquis d’Argenson décèle des abus nombreux dans l’exercice du pouvoir royal, les Physiocrates dans la législations des grains. Ainsi de suite.
Les libéraux n’ont pas manqué non plus de remarquer les abus potentiels ou réels de la liberté. En traitant de la police, des prisons, mais aussi du travail des enfants, de l’alcoolisme, du divorce, ou de la démocratie, ils alertent sur des abus et trouvent dans la loi ou le principe d’association des solutions pour y remédier.
Dans le contexte du droit administratif, l’abus du pouvoir a été particulièrement étudié par Léon Aucoc.
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