Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque
ABDICATION. L’abdication est le fait, pour un roi, de renoncer au pouvoir qu’il exerce. Elle se rapporte à la Royauté et crée des césures dans l’Histoire de France. Très ennemis, en général, de la violence et des procédés révolutionnaires (voir à cet égard la brochure de Molinari sur les révolutions et le despotisme (1852) : Œuvres complètes, t. IX), les libéraux ont peu prêté la main aux manœuvres qui devaient conduire à des abdications. D’une manière générale, ils ont peu poussé les pouvoirs qui tombaient devant eux, mais ils ne les ont pas retenu non plus dans leur chute. L’attitude la plus courante chez eux fut le repli stratégique. « La nation est de la boue, laissons cette boue reposer, que l’eau soit plus claire », écrit Benjamin Constant dans son journal, quelques jours après l’abdication de Napoléon, en avril 1814. (Œuvres complètes, t. VII, p. 155) De même, en 1831, Alexis de Tocqueville et Gustave de Beaumont auront la bonne idée de s’embarquer pour les États-Unis afin d’échapper aux tensions de la période qui venait de s’ouvrir après l’abdication de Charles X, le 2 août 1830.
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