L’entreprise. Par Jacques de Guenin

Jacques de Guenin, fondateur du Cercle Frédéric Bastiat, a pris la parole lors du 3e week-end de la liberté, le 4 juillet 2011, sur le thème de l’entreprise :

L’entrepreneur est celui qui observe la société autour de lui, décèle de nouveaux besoins à satisfaire et met en œuvre les moyens nécessaires pour y parvenir. C’est un créateur qui répand la richesse et fait vivre nombre de personnes moins douées ou moins audacieuses. C’est le personnage le plus utile de la société et les peuples devraient lui vouer de l’admiration, ce qu’ils feraient sans doute s’il n’était dénigré par des théories fumeuses et envié par des hommes politiques moins créatifs.

L’entreprise repose sur des contrats. Au départ, quelqu’un (l’entrepreneur) pense qu’il existe dans la société un besoin latent à satisfaire, mais il n’a pas les moyens de le satisfaire seul. Il crée donc une entreprise et convainc différentes personnes de lui apporter des ressources, en leur expliquant que la vente des biens ou des services créés par l’entreprise permettra une certaine rémunération de ces ressources. Cette rémunération pourra être liée aux résultats (on l’appelle alors dividendes et ceux qui acceptent ce genre de risque s’appellent les actionnaires), ou elle pourra être définie d’avance (elle s’appelle alors intérêt, et les bénéficiaires sont les prêteurs). Ces participants sont liés les uns aux autres par des contrats. L’entreprise est alors en mesure de passer d’autres contrats, notamment avec ceux qui vont lui apporter leur travail. Violer un contrat présente tellement d’inconvénients que les dirigeants efficaces, l’immense majorité, trouvent beaucoup plus confortable de les respecter.

Comme nous le savons tous ici, le critère moral le plus important du libéralisme est qu’on ne doit rien obtenir des autres par la coercition. Dans la mesure où aucun contrat n’est obtenu par la coercition, il est clair que l’État n’a rien à faire dans l’entreprise, si ce n’est d’assurer, sur demande, au moyen de sa Justice, que ces contrats sont respectés et qu’il n’existe pas de coercition ou de violence dans l’entreprise.

Pour les libéraux, vous le savez,  l’État n’a d’autre fonction que d’assurer la sécurité et la justice. Un État libéral qui s’en tiendrait à ces deux activités coûterait infiniment moins cher que l’État actuel. Mais il aurait tout de même besoin de ressources. Il ne serait donc pas anormal qu’il taxe les individus ou les entreprises suivant des modalités aussi simples que possible. Mais toute autre intervention de l’État dans l’entreprise viole le droit de liberté et de propriété de chacun de ses acteurs. Or l’État intervient à tout bout de champ dans l’entreprise et chose plus grave, les lois par lesquelles il le fait sont conçues par des gens qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise.

Depuis longtemps,  des politiques sans expérience pratique de l’entreprise se sont déchaînés pour la plier à leurs fantasmes. Pour citer les mesures les plus fracassantes, nous avons eu la représentation des salariés au conseil d’administration ; les lois Auroux, destinées « à faire des travailleurs des citoyens à part entière dans l’entreprise » et qui ont surtout permis aux syndicats de systématiser les confrontations sociales dans l’entreprise ; et les 35 heures, qui ont ruiné la France.

Et cela n’arrête pas : pendant le mois où j’ai préparé cet exposé (juin 2011), j’ai noté pas moins de 7 intentions d’interventions intempestives du gouvernement

  • Invalidation du forfait cadre
  • Déblocage d’aides pour les agriculteurs
  • Hausse du quota d’apprentis
  • Changements de réglementations sur le solaire
  • Dissuader Air France d’acheter des Boeings
  • Mesures en faveur des PME

Changements d’enseigne des supermarchés indépendants

Cette introduction faite, je vais aborder la première partie de mon exposé : à quoi ressemblait l’entreprise avant que l’État n’intervienne ? Croyez-le si vous voulez, mais dans l’histoire de France, aussi loin que l’on remonte, on trouve toujours quelque intervention de l’État. Toutefois, ces interventions ne se sont pas toutes faites en même temps. Il est donc possible de voir ce qui se passait avant chaque type d’intervention. Je me suis aussi appuyé sur ce qui se passe ailleurs, en utilisant les données de l’Index of Economic Freedom de la Heritage Foundation, et sur ma propre expérience pratique des pays où j’ai travaillé. Car le degré de liberté d’une entreprise étant très différent d’un pays à l’autre, pour tel ou tel domaine d’activité de l’entreprise, on peut trouver des pays où l’État n’intervient pas.

Les domaines d’activité de l’entreprise que nous allons examiner sont les suivants :

Les salaires
L’adaptation
L’emploi
Le temps de travail
Les conflits à l’intérieur de l’entreprise

Dans cette première partie, nous allons donc examiner ces domaines d’activité dans une société libre. Dans la deuxième partie, nous montrerons ce qu’elles sont devenues sous l’influence de l’État et dans la troisième ce qu’il faudrait faire pour diminuer cette influence.

Les salaires.

Les salaires sont librement négociés entre l’employeur et l’employé et donnent lieu à un contrat. Si une entreprise embauche un débutant, elle le paie peu au début car elle a à lui apprendre le métier et le rendement de l’employé est faible. Mais s’il réussit, son salaire augmentera forcément car il est dépendant du marché. Si un patron veut garder un employé, il faut qu’il lui donne un salaire supérieur à celui que cet employé pourrait aisément trouver ailleurs.

Dans une société libre, pour qu’un individu soit employable, il faut que son coût marginal pour l’entreprise soit au moins égal au profit marginal qu’il rapporte à l’entreprise. A contrario, tout individu, si peu qualifié soit-il, si peu doué soit-il, peut toujours trouver du travail rémunéré à la mesure du service qu’il peut fournir à un employeur. Ce peut être un petit service et par conséquent une petite rémunération. Mais au moins, personne n’est obligé de rester inactif.

Personne n’empêche un salarié mécontent de quitter l’entreprise. Personne n’empêche un employeur de licencier un employé. Un départ précipité pouvant avoir des conséquences négatives pour chacune des deux parties, le contrat prévoira généralement un préavis et une indemnité de départ.

L’adaptation

Une entreprise ne peut survivre que si elle satisfait sa clientèle et ses employés, et si elle engendre plus de richesses qu’elle n’en consomme. Si un concurrent survient qui satisfait mieux sa clientèle parce que ses produits sont meilleurs ou moins chers, l’entreprise devra s’adapter ou mourir. Si les goûts ou les besoins de la clientèle changent, et ils changent souvent, l’entreprise devra également s’adapter ou mourir. Il faudra adapter les méthodes de fabrication ainsi que les effectifs, qualitativement et quantitativement. Le maître mot est le mot adaptation.

Supposons qu’une entreprise batte de l’aile par suite d’une incapacité du chef d’entreprise à adapter la société aux nouvelles circonstances. Le Conseil d’administration va chercher à le remplacer par quelqu’un de plus capable. il peut arriver que l’un des directeurs de l’entreprise aît les qualités nécessaires pour en devenir le chef. Mais ce n’est pas toujours le cas. Le principe de Peter existe, et il est fréquent qu’un directeur exerce parfaitement son métier à son niveau, mais n’aît pas les aptitudes nécessaire pour assumer le poste suprême.  Ainsi, bien que PSA ait une politique de promotion interne systématique, Il lui arrive cependant de temps en temps de recruter à l’extérieur son PDG.

Si cette entreprise veut recruter  à l’extérieur quelqu’un capable de la redresser, il est probable que ce quelqu’un est déjà à la tête d’une entreprise qui marche et on comprend qu’il ne veuille pas lâcher la proie pour l’ombre, ce qui veut dire qu’il ne fera le saut que si on lui donne une rémunération et des garanties suffisantes, y compris en cas d’échec. Il existe donc un marché des chefs d’entreprise et les prix sur ce marché n’ont rien à voir avec les idées abstraites et parfaitement arbitraires que l’opinion peut avoir sur ce qu’est une «  juste »  échelle de salaire A contrario, si l’entreprise  possède un chef qui la fait très bien marcher elle devra s’aligner sur les prix de ce  marché pour le garder.

La différence énorme de rémunération qui peut ainsi exister entre le patron et les employés, laquelle fait tant crier les socialistes, est-elle immorale ? La réponse du libéral est la suivante : elle n’est pas immorale dans la mesure où elle n’est pas obtenue par la coercition des clients de l’entreprise.

L’emploi.

A partir du moment où l’embauche, le licenciement et les salaires sont libres, il y a forcément plein emploi. Nous l’avons affirmé tout à l’heure en invoquant la théorie économique, mais nous l’avons aussi amplement confirmé expérimentalement au cours du premier Week-end de la Liberté, lorsque nous avons passé en revue  la liberté économique et l’emploi dans les différents pays du monde.

Ce refus persistant des gouvernements de voir la réalité, par idéologie ou démagogie, a quelque chose de décourageant et il faut d’incurables optimistes comme nous les libéraux pour continuer à vouloir faire prévaloir le bon sens malgré tout.

Et pourtant, le plein emploi a des résultats insoupçonnés par les idéologues qui l’interdisent avec leurs mesures idiotes, des résultats qui vont pourtant dans le sens de leurs aspirations dites sociales. En effet, dans un régime de plein emploi, la négociation entre un employeur et un salarié est favorable au salarié. Dans le système d’emploi complètement rigide que nous connaissons, où le travailleur est piégé dans l’entreprise et le patron piégé avec les gens qu’il a embauchés, le patron n’est pas incité à se donner beaucoup de mal pour garder ses employés. Au contraire, sur un marché libre du travail, et dans une situation de plein emploi, c’est le cercle vertueux : le patron est obligé de faire un effort beaucoup plus grand pour retenir les meilleurs et  les moins bons ont tout intérêt à faire un effort pour devenir meilleurs.

Le temps de travail.

Dans une société libre, les gens font un arbitrage entre leurs loisirs et leurs revenus. Au fur et à mesure que la productivité générale augmente, le temps de travail total désiré diminue.  Les ajustements ont lieu très naturellement grâce à la concurrence que se font les entreprises pour recruter les meilleurs employés : elles peuvent se battre sur les salaires, comme nous l’avons expliqué plus haut, ou sur les conditions de travail, notamment le temps de travail effectif et les congés payés. Il n’y a aucun besoin d’une autorité extérieure pour forcer cette évolution et aucune chance au monde pour que cette évolution se passe de manière aussi souple si une autorité extérieure intervient.

Les conflits à l’intérieur de l’entreprise.

Comme nous l’avons déjà dit, les dirigeants d’une entreprise ont tout intérêt à faire en sorte que leurs employés y soient heureux. Dès le dix-neuvième siècle Les grandes entreprises, les Peugeot, les Michelin, etc, avaient une politique sociale extrêmement active qui leur attachait le personnel, mais que les marxistes ont tourné en dérision en la traitant de  « paternaliste ». Pour vous en convaincre, je ferai circuler pendant la discussion une petite brochure datant de 1894 que J’ai découverte un jour dans les archives du groupe Peugeot. Elle décrivait

– une caisse de retraite
– deux sociétés de secours mutuels (une par usine)- deux sociétés d’appui mutuel en cas de décès
– une caisse d’assurance contre les accidents- des logements ouvriers
– trois écoles
– deux cercles ouvriers
– un hôpital

J’ai vainement cherché dans notre Sécurité Sociale totalitaire s’il existait des avantages que n’avaient pas déjà les salariés de la maison Peugeot il y a plus d’un siècle. Je n’en ai trouvé aucun. En revanche j’ai trouvé trois avantages qu’avaient sur nous ces salariés :

– leur participation à cette institution n’était que de 5,5% du salaire, le reste étant couvert par l’entreprise
– bien que la part patronale fût très supérieure à la part ouvrière, la gestion était paritaire
– tous les salariés recevaient ce petit livre, clair, lisible et précis.

Et ce petit livre se terminait ainsi :

“Les ouvriers de la Maison “Les Fils de Peugeot frères” ne se sont jamais mis en grève et une entente parfaite a toujours existé entre les patrons et les ouvriers”

“Un grand nombre de familles sont occupées dans les usines depuis 3 générations”

Ceci dit, même dans les meilleures entreprises,  certains conflits sont inévitables :

– Certains dirigeants, promus pour d’autres raisons, ne sont pas forcément très doués pour le maintien d’un bon climat social.
– Il y a des patrons malhonnêtes qui ne respectent pas les contrats ;
– Des injustices vis-à-vis de telle ou telle personne peuvent se produire aux échelons intermédiaires.
– certains salaires ne sont plus adaptés au marché.

Il faut donc qu’il existe un dialogue permanent entre la direction et le personnel via la hiérarchie. Comme un individu est en position d’infériorité vis-à-vis de sa hiérarchie, car il n’a généralement ni les mêmes informations, ni les mêmes capacités d’expression, il est parfaitement naturel qu’il s’associe à d’autres employés pour former un syndicat, et si le problème est suffisamment important, que le syndicat appelle à la grève, mais à plusieurs conditions :

  1. Que la grève se limite à l’établissement où existe le problème, sauf si le problème existe dans plusieurs établissements.
  2. Que si la négociation n’aboutit pas, où pour être plus précis n’aboutit pas à la totalité de ce que demandaient les grévistes, les employés insatisfaits puissent quitter la société aux conditions de leur contrat.

Pour les différentes activités que nous venons d’examiner, nous allons maintenant regarder ce qui se passe lorsque l’État intervient dans l’entreprise, violant ainsi son caractère privé.

Les salaires et l’emploi.

Une idéologie marxisante, qui imprègne fortement nos sociétés depuis le 20ème siècle, prétend qu’on ne peut pas évaluer la valeur d’un travailleur comme celui de n’importe quelle marchandise sur le marché et entre autres choses qu’il doit exister un salaire minimum. C’est l’erreur la plus grave du socialisme. Elle a condamné au chômage tous les gens dont la productivité marginale est inférieure au salaire minimum, mais qui pourraient tout de même être utiles à un salaire inférieur : les jeunes non formés, les gens  asthéniques, débiles légers, ou handicapés.

Personne ne peut être employé si son coût total pour l’entreprise est supérieur à sa productivité marginale.

– L’existence du smic interdit donc l’embauche de tous ceux qui ont une productivité marginale inférieure au coût total du smicard, alors même qu’ils accepteraient un emploi payé moins que le smic.

– En revanche, en régime de plein emploi, toute personne ayant une productivité marginale supérieure au coût total du smicard aurait un salaire supérieur au smic.

Or la même idéologie marxisante impose à l’entreprise des charges sur les salaires qui augmentent le coût marginal de l’emploi. Si bien que celui-ci est très supérieur au salaire net, c’est à dire à ce que l’employé ramène effectivement à la maison.  Il comprend en plus

  1. La CSG + la CRDS
  2. les congés payés
  3. Les charges sociales, part ouvrière et part patronale,
  4. les prestations sociales propres à l’entreprise,
  5. les coûts des espaces de travail, de chauffage, et d’éclairage
  6. Sans oublier le harcèlement administratif et social

Pour comprendre l’influence de ce dernier poste, il faut savoir que les nouveaux emplois sont surtout créés par les milliers de petites entreprises qui se constituent ou se développent continuellement.

Or ces dernières ne peuvent faire face :

– à la complexité du code du travail (plus de 2500 pages).
– aux difficultés de se séparer d’un employé malhonnête, paresseux, ou qui ne fait pas l’affaire
– à la difficulté de réduire le personnel si les ventes de l’entreprise diminue.

Voyons ce que cela donne dans le cas du smic. (1er semestre 2011)

Net (ce que le salarié ramène à la maison) :      1073 euros par mois

Ce que le salarié coûte à l’employeur :                106 CSG + CRDS

682 Charges sociales (salarié + employeur)

——

1861 plus les autres frais : au total, plus de

2200 euros par mois

Soit plus de deux fois le salaire net !

Sur la courbe ci-dessous, on voit clairement :

– Qu’en imposant un salaire net, l’État diminue l’emploi.
– Que moins il y a de différence entre le salaire net et le coût total de l’employé pour l’entreprise, plus il y a d’emploi.

Le temps de travail

Les interventions intempestives de l’État sur le temps de travail ont toujours des effets sur l’emploi. Nous nous bornerons à prendre pour exemple la plus désastreuse de ces dernières années : les 35 heures.

L”Etat socialiste décida un jour de réduire le temps de travail de chaque employé à 35 heures, tout en continuant à le payer 39 heures. Ainsi espérait-on, les entreprises seraient obligées d’embaucher du personnel supplémentaire pour compenser. Le coût total supplémentaire pour l’entreprise serait remboursé par l’État de manière dégressive pendant un certain temps. Ce coût fut estimé à une dizaine de milliards d’Euros par an. Avec le recul, il apparaît que ce coût a été plus proche de 20 milliards par an.

Martine Aubry a prétendu que cette mesure avait créé 300 000 emplois. Cela prouve son ignorance de l’économie. Ce qu’elle voit, c’est les 300 000 emplois. Ce qu’elle ne voit pas, dirait Bastiat, c’est la destination que les contribuables auraient donnée – et ne peuvent plus donner – à ces mêmes milliards. Le contribuable va certes donner quelques Euros pour embaucher quelques personnes de plus, mais c’est autant de biens ou de services dont il se privera, mettant ainsi au chômage ceux qui les produisaient.

Bastiat va plus loin. Il démontre que si l’Etat crée cent emplois, il en détruit toujours un peu plus de cent quelque part ailleurs dans l’Economie : ceux qui étaient alimentés avec l’argent prélevé pour payer les premiers, et ceux qui étaient alimentés par l’argent prélevé pour payer les dépenses administratives supplémentaires engendrées par la mesure.

J’ai essayé de ramasser cela dans une loi  simplifiée que j’ai appelé La loi de Guenin pour que vous la reteniez :

Tout emploi « créé » par l’État engendre la destruction de 1,1 emploi quelque part ailleurs dans l’économie.

Venons maintenant à l’emploi public permanent, celui de la fonction publique et des entreprises nationales. C’est encore pire car Il n’a point de critère objectif d’utilité – puisque sa production n’est pas achetée librement. Rien n’empêche que son coût marginal soit supérieur à sa productivité marginale. De fait, les exemples de gaspillage abondent.

Un bien ou un service produit par l’emploi public est donc toujours plus onéreux pour la collectivité que s’il était produit par l’emploi privé. Il peut même être inutile, voire nuisible.

L’adaptation

Malheureusement, dans ce pays, tout, l’enseignement, les syndicats, les pouvoirs publics se crispent sur le maintien des situations existantes au lieu de favoriser les adaptations aux situations nouvelles. Les syndicats sont particulièrement malfaisants : ils n’hésitent pas à employer la violence et la coercition dès que le moindre changement est envisagé. Les pouvoirs publics, qui ont eu le tort de donner beaucoup trop d’importance aux syndicats et de les subventionner, sont souvent obligés de céder, alors même qu’ils sont le plus souvent conscients de la nécessité de l’adaptation.

Les conflits à l’intérieur de l’entreprise.

Dans l’entreprise privée, les conflits sont rares et le taux de syndicalisation ne dépasse pas 5%. Ils seraient encore plus rares si les syndicats nationaux ne faisaient tout pour persuader leurs filiales locales de se joindre aux grèves nationales « par solidarité ». Ce phénomène n’existerait pas si les syndicats étaient complètement indépendants de  l’État.

Nous en arrivons à la troisième partie de notre exposé. Quelles sont les mesures qu’il faudrait prendre pour dégager progressivement le secteur de l’emprise de l’État et de ses nuisances ? La liste est facile à établir à partir de ce qui précède :

Supprimer le smic

  • Réduire l’écart entre le salaire net et le coût total en supprimant les charges sociales et en laissant les salariés s’assurer eux-mêmes.
  • Remplacer le code du travail par des contrats librement négociés dans chaque entreprise
  • Libérer l’embauche, les licenciements et le temps de travail
  • Supprimer les contacts directs entre l’État et les syndicats
  • Arrêter de subventionner les syndicats

Cela peut paraître dur, mais ce sont les conditions du plein emploi et n’oublions pas qu’en régime de plein emploi c’est le salarié qui tient le bon bout du manche.

Ceci dit, aucun de nous ne vivra assez longtemps pour voir ces mesures appliquées.

Or la règle du jeu annoncée pour la troisième partie de chaque exposé de ce Week-end de la Liberté était l’énoncé des étapes réalistes à mettre en œuvre pour dégager progressivement le secteur de l’emprise de l’État et de ses nuisances.

A vrai dire, je ne vois que deux actions possibles à la portée de nos associations libérales, et tout particulièrement de celles qui ont des contacts fréquents et efficaces avec le parlement : Contribuables Associés et l’Ifrap.

La plus concrète est l’action déjà engagée par Contribuables Associés pour supprimer les subventions aux syndicats.

La deuxième est de répéter inlassablement, dans toutes nos publications,

L’entreprise n’est rien d’autre  qu’un ensemble de contrats privés

L’État n’a rien à y voir si ce n’est de faire respecter ces contrats lorsqu’on fait appel à sa justice.

Toute intervention de sa part dans l’entreprise viole l’article 2 de la déclaration des droits de l’homme :

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.

Voir l’ensemble des vidéos du 3 week-end de la liberté à Dax ici : //www.dailymotion.com/CercleBastiat

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