Acclimatation

Dictionnaire de la tradition libérale française, par Benoît Malbranque

ACCLIMATATION. Les libéraux français ont accordé une attention relativement insoupçonnée aux questions relevant de l’écologie, et notamment au Climat. L’acclimatation relève pourtant de thématiques différentes. Dans la discussion sur l’Esclavage, l’Immigration ou l’Agriculture, de nombreux libéraux ont examiné la question de savoir si toutes les races d’hommes qu’ils distinguaient se prêtaient également aux différents types de culture dans tel ou tel climat. Ainsi, d’après une opinion courante, les populations européennes auraient été incapables de s’acclimater aux très hautes températures ou à l’humidité intense et persistante. Dans la très vive controverse sur la Colonisation, ce fut un argument de ses adversaires de souligner que les colons qui s’installaient de gré ou de force parvenaient rarement à s’acclimater. C’est le cas particulièrement des deux grandes colonies entretenues par la France, en Algérie, et au Viêt Nam, qu’en raison de ses anciennes appellations il a été jugé plus séant d’examiner à Annam-Tonkin-Cochinchine.

Dans la discussion sur les mérites respectifs du Libre-échange et du Protectionnisme, certaines productions ont été présentées comme utiles, impératives ou impossibles à acclimater. On renvoie à ces articles. 

Enfin, les libéraux français ont aussi examiné à diverses époques si le socialisme ou le protectionnisme avaient des chances quelconques de s’acclimater en Angleterre, en Suisse, aux États-Unis, ou chez d’autres nations réputées moins hostiles, et l’on sait ce qu’il en est advenu ; j’en présenterai l’examen dans l’étude respective de ces pays, et aux articles Socialisme et Protectionnisme.